Le monde lui appartient

1952

Genre : Aventures

(Capitaine Téméraire, ou The World in His Arms). Avec : Gregory Peck (Jonathan Clark), Ann Blyth (la Comtesse Marina Selanova), Anthony Quinn (Portugee), John McIntire (Deacon Greathouse), Carl Esmond (Prince Semyon). 1h44.

San Francisco, 1850. Jonathan Clark, le capitaine du schooner "Pilgrim", revient au port. Connus dans toute la ville, les chasseurs de phoques célèbrent leur retour dans un hôtel chic avant de repartir pour l’Alaska. Là, loge la comtesse Marina Selanova, qui veut échapper au prince Semyon, que le tsar lui destine pour époux. Elle a payé grassement le Portugais, rival de Jonathan sur les mers et en affaires, pour qu’il la reconduise à Sitka, port russe de l’Alaska, où son oncle la protégera. Mais le Portugais n’a pas d’équipage. Malgré une grosse somme d’argent, Jonathan refuse de traiter avec ses ennemis russes.

Au grand bal de l’hôtel, la comtesse se fait passer pour sa dame de compagnie et séduit Jonathan pour le faire céder. Ils passent la soirée ensemble, tombent amoureux l’un de l’autre, et décident de se marier dès le lendemain, avant d’embarquer pour l’Alaska. Mais le soir même, le prince Semyon enlève Marina pour l’épouser à Sitka. Jonathan découvre la véritable identité de la comtesse en apprenant sa disparition. Se croyant trahi, il se saoule et accepte un pari stupide avec le Portugais : au terme d’une longue course jusqu’aux îles des phoques près de Sitka, le schooner perdant reviendra au gagnant.

Jonathan arrive victorieux et fait le plein de peaux tout en respectant l’équilibre écologique. Les deux équipages se livrent alors à leur traditionnelle bataille générale. Mais les Russes les arrêtent et les conduisent à la prison de Sitka, lieu de leur future exécution. Marina réussit à voir Jonathan et lui renouvelle son amour. En échange de sa vie et de celle de son équipage, elle accepte d’épouser le prince. Jonathan part donc, puis revient pour sauver celle qu’il aime. Alors que se déroule la cérémonie, il fait irruption dans l’église avec ses hommes, enlève la mariée et coule le navire russe. Désormais réunis, Jonathan et Marina, enlacés, tiennent la barre du "Pilgrim".

La vitalité de Walsh est particulièrement évidente dans les multiples bagarres (dans le bar de Shanghai Kelly, dans le salon de réception pour la collecte, dans Le pèlerin de Salem), dans le duel truqué du bras de fer pour engranger le gain des paris, dans le personnage de l'esquimau Ogeechuk qui défonce les portes, sent le poisson et se pare des rideaux pour en faire un costume, dans le commentaire de ces actions soit par les marins ou les chaperons de la comtesse.

Le film doit aussi beaucoup à la composition picaresque, drôle et inventive d'Anthony Quinn. Walsh lui aurait donné l'indication de se comporter comme quelqu'un qui a mangé de l'ail et s'en fiche.

Belle course navale entre Le pèlerin de Salem et la Santa Isabel à coup de hissage de foc, de grand voile et de hunier.

Ce n'est pas un film anti-communiste même s'il est tourné pendant la guerre froide. Ce serait à la limite un film pro-révolutionnaire appelant au renversement des tsaristes mais Clark aime surtout "les Russes qui sont devenus de bons yankees".

Comme tout film d'aventures réussi c'est aussi une belle love story. Ann Blyth est ravissante, son déguisement d'entraîneuse lui sied à ravir et la balade dans la nuit de San Francisco diablement romantique, tout comme le renouvellement de son amour dans la prison et l'image finale : The world in his arms, c'est bien Marina dans les bras de Jonathan : les Etats-Unis n'achèteront l'Alaska que le 30 mars 1867 réalisant alors le rêve du capitaine Clark vingt ans plus tôt.

Horace McCoy, l'auteur de On achève bien les chevaux, a signé les dialogues du film, alors que les séquences maritimes étaient réalisées par le spécialiste et vétéran James C. Havens, qui collabora notamment aux versions de 1935 et de 1962 des Révoltés du Bounty, à Capitaine courageux et à l'Etrange créature du lac noir.

Jean-Luc Lacuve, le 24/04/2009

critique du DVD
Editeur : Wild Side Video, avril 2009. 1h44 minutes | Master restauré Anglais & Français Mono | Sous-titres : Français
critique du DVD

suppléments :

  • Entretien autour du film avec Bertrand Tavernier et Noël Simsolo (26')
  • Galerie photos