L'odeur de la papaye verte

1993

(Mui du du xanh). Avec : Tran-Nu Yên-Khê (Mui à 20 ans), Lu Man San (Mui à 10 ans), Truong Thi Lôc (la mère), Nguyen Anh Hoa (La vieille Ti), Hoa Hôi Vuong (Khuyên), Tran Ngoc Trung (le père), Talisman Vantha (Thu), Souvannavong Kéo (Trung), Neth Gérard (Tin), Nguyen Thi Thanh Tra (Mai). 1h40.

Saïgon, 1951. Mui, une petite paysanne de dix ans, est placée comme servante à la ville. Elle aide la vieille Ti à préparer les repas de la famille et à faire le ménage. Les enfants s'appellent Trung, Lam et Tin, le plus jeune, qui embête souvent Mui. Très vite, celle-ci découvre la triste histoire de Tô, la fille des patrons, morte à trois ans, il y a sept ans, et qu'elle remplace dans le cœur de la mère. Mui découvre aussi l'histoire du vieux Thuan, amoureux de la grand-mère.

Un jour, le père quitte la famille, emportant tout l'argent comme il avait l'habitude de le faire autrefois, avant que sa fille ne meure. La famille survit difficilement à ce départ. La mère fait tous ses efforts pour faire vivre les siens avec son commerce de draps. Lorsque le père revient, après plusieurs semaines, c'est à l'état d'épave. Il meurt bientôt.

Dix ans ont passé. Trung est désormais le chef de famille et la mère habite à l'étage où résidait autrefois la grand-mère. La femme de Trung constate que el commerce de drap va mal et préfère se séparer de Mui pour la placer chez le meilleur ami de Trung, Khuyên. La mère se sépare de Mui comme elle se serait séparée de sa propre fille.

Mui, qui toute enfant, était déjà amoureuse de l'ami de Trung, tient sa maison de façon impeccable: repas toujours merveilleusement préparés, chemises recouses, pièces sans poussière. Khuyên est fiancé à la charmante Thu mais celle-ci ne peut que constater la place toujours plus grande que Mui prend dans la maison de Khuyên. Celui-ci rompt et, un soir pénètre dans la chambre de Mui. Il lui offre ensuite un livre d'apprentissage de la lecture et lui donne des leçons. Mui est enceinte, elle lit de la poésie avec Khuyên sous la protection de Bouddha.

Le film est entièrement tourné en studio et l'artificialité du décor, le soin de la belle image, les mouvements d'appareils, travelings incessants et mouvements à la grue avec grande profondeur de champ irritent d'abord. Les sentiments décrits sont en effet forts simples et passent davantage par la musique, souvent stridente, que par les rares dialogues.

La première partie, assez sentimentale est sans doute un peu longue. La seconde, avec Mui devenue jeune femme, finit néanmoins par séduire.

Jean-Luc Lacuve, le 22/11/2010.