(1929-2022)
22 films
   
   
   
 

C'est à Genève, le 6 décembre 1929, qu'est né le réalisateur Alain Tanner. Héritier d'une famille aux origines et aux activités très hétéroclites, il entreprend des études de sciences économiques mais préfère nettement le cinéma.

Avec Claude Goretta, il fonde en 1951 le ciné-club universitaire de Genève. Après un stage de deux ans dans la marine marchande, qui lui permet de bourlinguer pendant quelque temps le long des côtes d'Afrique, il rentre en Suisse, puis part pour Londres en 1955. Grâce à une rencontre capitale, celle du théoricien, critique et réalisateur Lindsay Anderson, il travaille au British Film Institute en compagnie de Claude Goretta qui le rejoint. A une époque où le cinéma underground, ou "free cinéma", se développe, en réaction contre les productions commerciales dominantes, ils réalisent en 1956 un document choc sur les nuits de Piccadilly Circus. Le film obtient le Prix du Film Expérimental au Festival de Nice 1957. Assistant producteur à la BBC pendant une courte période, Alain Tanner s'installe à Paris puis rentre en Suisse pour y tourner un court-métrage sur l'écrivain C.F. Ramuz.

En 1963, il entreprend le tournage de son premier long-métrage documentaire, Les apprentis. Réalisant, de 1964 à 1969, plusieurs émissions ou reportages pour la Télévision Suisse et le magazine télévisé "Cinq Colonnes à la Une", Alain Tanner s'oriente alors vers le cinéma de fiction. En 1968, il participe, avec notamment Claude Goretta et Michel Soutter, à la fondation du "Groupe des 5", instrument de concertation destiné à promouvoir le jeune Cinéma Suisse.

Grâce à cette association et en collaboration avec la télévision suisse S.S.R., il réalise un an après Charles mort ou vif, tourné en 16 mm. Le film obtient le Grand Prix du Festival de Locarno en 1969 et est retenu pour la Semaine de la Critique du Festival de Cannes. Témoin actif d'une période de bouleversements importants et d'espoirs, celle de 1968, il devient celui de la désillusion qui marque les années 70.

En 1971, il tourne La Salamandre qui marque un tournant. Le succès d'estime obtenu par Charles mort ou vif, lui valut quelques ventes à l'étranger ; ce n'est qu'après une véritable bataille qu'Alain Tanner obtient la distribution de son film dans quelques salles de la Confédération helvétique. Outre son triomphe parisien et l'intérêt manifesté par le jury de Cannes, La Salamandre obtient un énorme succès public en Suisse ; Alain Tanner s'impose définitivement.

Peintre d'une "autre Suisse", anticonformiste, il tourne successivement Le retour d'Afrique (1973), Le milieu du monde (1974), Jonas qui aura vingt-cinq ans en l'an 2000 (1976) première collaboration avec son actrice fétiche Myriam Mézières. Avec Messidor (1979), l'histoire de deux jeunes adolescentes désœuvrées sur les routes de Suisse, Alain Tanner estimait faire "son premier film de vieux"; préoccupation plus présente dans Les années lumière, la rencontre d'un jeune homme et d'un vieillard. Coproduction franco-suisse, tournée en Irlande, le film obtient le Grand Prix Spécial du jury au Festival de Cannes 1981.

Il modernise ses propres films en réalisant des faux-remakes, ceci afin de recadrer ses opinions dans l'époque actuelle. Ainsi on retrouve la trame dramatique de La Salamandre dans le film Fourbi avec Karin Viard en 1996 ou Jonas et Lila, a demain, remake du propos de Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000. En 2002, son film Fleurs de sang l'amène à nouveau à travailler avec Myriam Mézières puisqu'elle est co-réalisatrice et actrice de ce projet.

 

Filmographie :

Courts-métrages : 1957 Nice time, 1961: Ramuz, passage d'un poète,1962: L'école.

1964

Les apprentis
   
   

1966

Une ville à Chandigarh
   
   
1969 Charles mort ou vif
Avec : François Simon (Charles Dé), Marcel Robert (Paul), Marie-Claire Dufour (Adeline), André Schmidt (Pierre Dé). 1h33.

La petite, mais prospère, entreprise familiale Dé fête son centième anniversaire. Symbole de la Suisse, juste et éternelle, la réussite de cette fabrique de pièces de montre amène la télévision nationale à s'intéresser à la carrière de son patron : Charles Dé, industriel d'une cinquantaine d'années....

   
1971 La salamandre

L'oncle de Rosemonde nettoie son fusil. Le coup part. Une balle lui traverse l'épaule. Accident ? Rosemonde a-t-elle tiré sur son oncle qui l'accuse ? Rosemonde nie. La justice décide un non lieu. Deux amis, Pierre et Paul, doivent écrire à partir de ce fait divers un scénario pour la télévision. Paul, rêveur, laisse vagabonder son imagination. Pierre, plus attaché à la réalité, entreprend une enquête. Il retrouve l'oncle, puis Rosemonde qui travaille dans une fabrique de saucisses. Les gens disent qu'elle est paresseuse, sauvage et hystérique. Mais Rosemonde est une victime : elle ne peut plus supporter son travail, ses petits chefs et la grisaille du quotidien. Pierre et Paul essayent de savoir qui elle est. Ils découvrent qu'elle est née dans une famille nombreuse à la campagne, et venue à la ville par nécessité. Aujourd'hui, elle incarne la révolte "pré politique", en ressentant confusément l'oppression que le capitalisme fait peser sur les individus. Mais elle traverse les flammes de cet enfer sans se brûler, telle une salamandre... Entre elle et les deux copains une idylle va naître mais le scénario ne verra jamais le jour car Rosemonde, si réelle, ne peut trouver de place.

   
1973 Retour d'Afrique
   
   
1974 Le milieu du monde
 

1h52

Paul Chamoret est né à Eligoz, en Suisse. Alors que son père était un paysan, lui a pu faire des études, devenir ingénieur puis directeur technique d'une petite entreprise de Saint-Claret. À 34 ans, conseiller municipal, bien noté de son patron, Monsieur Gavault, bien marié à une fille de famille, père d'un enfant, Paul est le candidat idéal pour le parti de l'Alliance Démocratique pour le Progrès qui lui fera porter ses couleurs aux prochaines élections. Adriana est arrivée d'Italie pour être serveuse, avec Juliette, chez la veuve Schmidt qui tient un café à Moruz. Elle a été mariée, son mari est mort dans un accident du travail. Désormais, à 28 ans, elle sait pouvoir vivre seule, responsable de son destin, indépendante. C'est au cours d'une réunion électorale chez la veuve Schmidt que Paul rencontrera Adriana. Les jeunes gens vont vivre intensément une passion que chacun ressentira différemment. Paul y voit un bouleversement dans sa vie; il offre à sa maîtresse d'abandonner femme et enfant pour l'épouser. Sa liaison connue, il est battu aux élections mais s'en moque. Seule compte pour lui Adriana. Celle-ci aime Paul, profondément. Mais elle ne veut pas lui appartenir, devenir " sa " femme. Elle quitte le café, Juliette et Paul, qui ne peut la retenir, et s'en va travailler dans une usine loin de Moruz. Et la vie continue...

   
1976 Jonas qui auras vingt-cinq ans en l'an 2000

1h56

À Genève, en 1976, c'est comme dans toutes les grandes villes le règne du béton, de la voiture et de la publicité. Jonas, le quatrième enfant de Mathieu et Mathilde vient d'y naître. Il aura donc 25 ans en l'an 2000 et ses parents voudraient bien que son monde, alors, soit plus beau que le leur aujourd'hui. Mathieu est ouvrier typographe, mais au chômage; il se fait engager comme journalier chez un couple de fermiers, les Certoux, dont le mari, Marcel, est amoureux des animaux plus que de sa femme, Marguerite, qui se donne à des travailleurs immigrés pour leur " rendre service " mais aussi pour arrondir ses fins de mois. Mathilde, la mère de Jonas, souhaite faire des enfants en permanence pour ne pas se sentir " vide ", elle est ouvrière en usine. Tous sont amis de Marco, le professeur d'histoire qui veut que la vérité soit dite à l'école, et de Marie, sa maîtresse, caissière dans un supermarché où elle fait payer moins cher les " économiquement faibles ", générosité qui lui vaudra de faire un court séjour en prison. Quant à Max, ancien militant " révolutionnaire " il est correcteur dans un journal et ne croit plus à rien jusqu'à sa rencontre avec Madeleine, secrétaire dans une société d'intérim, adepte de l'hindouisme et convaincue que le bonheur se trouve en Orient, ce dont elle convaincra Max.

Tous se rencontrent, partagent tant bien que mal désillusions et espoirs. Charles, l'ancien cheminot à la retraite est sans doute, parmi tous ces révoltés en puissance déçus de l'échec de Mai 68, celui qui voit le plus clairement qu'il faut refuser ce monde oppressant où la liberté est soumise à l'argent, l'amour à la réussite. Le refuser pour que Jonas vive plus heureux en l'an 2000.

   
1978 Messidor
   
   
1981 Les années Lumière

1h45

Depuis une vingtaine d'années, le vieux Yoshka vit retiré dans son garage au milieu de ferrailles et de carcasses de voitures. Excentrique, passionné par les oiseaux, il cache un secret que nul n'a jamais pu percer. Un jour, pourtant, Yoshka se décide à le confier à Jonas, un jeune marginal, serveur dans l'un des pubs de la ville. Fasciné par le personnage, Jonas se rend dans le "repaire" du vieillard. Celui-ci attendait sa visite, mais le rejette et le chasse. Après plusieurs tentatives, les contacts finissent par s'établir entre les deux êtres. Yoshka soumet cependant le jeune Jonas à maintes épreuves. Les rapports sont difficiles et tendus. Un beau matin pourtant, le vieillard lui révèle son secret; tel Icare, il rêve de voler par ses propres moyens. Le jour du départ arrive. Yoshka tue tous les oiseaux de son hangar, seul un aigle s'échappe... Le vieux fou s'envole et disparaît dans la tempête. Le lendemain, des policiers apprennent à Jonas que Yoshka a été victime d'un étrange accident. Sur place, le corps du vieillard gît, encore habillé d'une paire d'ailes; les yeux ont été arrachés... L'aigle se tient immobile à quelque distance de là. Malgré les conseils du vieux notaire, Jonas se refuse à vendre le garage. Lorsqu'il y revient, il remarque, au milieu d'un décor de désolation, I'aigle, qui siège sur la pompe à essence...

   
1983 Dans la ville blanche
Avec : Bruno Ganz (Paul), Teresa Madruga (Rosa), Francisco Baião (Le voleur au couteau), Julia Vonderlinn (Élisa). 1h47.

Mécanicien à bord d'un bateau, Paul profite d'une escale pour débarquer. Il se qualifie de déserteur, comme " quelqu'un qui a envie de dormir, de marcher, de rêve... de ne pas bouger ". Il aime cette ville où il a décidé de s'arrêter, comme pour y casser ses attaches, comme pour y faire le vide, loin du temps et de l'espace

   
1985 No man's land

1h50

Quelque part sur la frontière entre la France et la Suisse. Un village... une forêt... une bande de terre sans statut entre deux postes de douane, le " no man's land".

Cinq personnages vivent là. Mali est Algérienne. Frontalière, elle se rend en car tous les matins du côté suisse pour travailler, avant de la franchir dans l'autre sens, le soir venu. Elle passe également en fraude certains objets. Jean est l'ami de Lucie. Un diplôme d'horloger ne lui permet pas de trouver un emploi sur une terre qu'il ne veut pas quitter, alors il traîne et aide parfois son père à la ferme familiale. Justement, aujourd'hui, Lucie demande d'attendre Mali qui doit lui remettre un " paquet". Il a le coup de foudre pour Mali.

Paul est le chef de ce petit réseau de passeurs il rêve des grands espaces du Canada tandis que Madeleine, son amie, la patronne de la boite, ne pense qu'à sa musique et à Paris.

Paul engage Jean et lui confie ses premières missions. Ils font équipe. Voyageurs sans identité, bijoux, puis, bientôt, l'argent qu'ils doivent passer en Suisse. Les risques grandissent, surtout que la police enquête, mais pour Paul, c'est l'espoir d'en finir rapidement et de pouvoir réaliser son rêve.

Jean fait l'amour avec Lucie, mais il pense à Mali.

Après les billets, l'or. L'opération s'avère très risquée mais tentante. La veille du " grand soir", Mali accepte de faire l'amour avec Jean.

Alors qu'ils sont sur le point de réussir, la police suisse ouvre le feu sur eux. Ils rebroussent chemin, mais pour tomber dans les griffes des policiers français. Paul est mortellement blessé. Jean reçoit une balle dans la jambe et se cache. Malgré les menaces, ni Mali, ni Madeleine ne révèlent le nom du complice.

Cette terre, Jean ne la quittera pas. Marchant avec des béquilles, il est retourné à la ferme de ses parents.

face de lui, deux femmes. Les regards se croisent, c'est tout.
   
1987 Une flamme dans mon coeur
 
   

1987

la vallée fantôme

1h42

C'est dans cette vallée qui ressemble au creux d'une main que Paul aime à se retrouver lorsqu'il ressent le besoin de marcher, par goût de la solitude et pour mieux travailler. Parfois, à certains moments de l'année du jour, à certaines heures, dans la pression du silence, elle revêt un aspect fantômatique. Paul, cinéaste, la cinquantaine, habite Genève. Il vient de terminer un scénario. Devant l'impossibilité à trouver la comédienne qui puisse interpréter le personnage féminin principal, il renonce à son projet.

Jean, sorti d'une école de cinéma newyorkaise propose ses services à Paul qui fait de lui son assistant.

Il cherche toujours l'actrice idéale. Son choix s'arrête sur Dara, une jeune femme qui fut vedette d'un film il y a quelques années, et dont la gloire fut aussi éphémère que la carrière. Paul sait d'elle bien peu de choses. Il prête sa voiture à Jean et lui confie la mission de retrouver et de convaincre Dara. C'est à Chioggia, non loin de Venise, que Dara vit désormais, travaillant comme serveuse de restaurant. Il parvient à la décider en lui proposant de réaliser son rêve le plus cher : rejoindre son père, aujourd'hui installé à Brooklyn... Pour payer le voyage, Jean vend la voiture de Paul ! Celui-ci juge que Jean exécute trop bien sa tâche. Effectivement, Dara et Jean sont amoureux l'un de l'autre. Paul part les rejoindre aux États-Unis. Ce nouvel arrivant n'est pas du goût du père de Dara, qui n'a rien oublié du sens de la famille. Paul s'accapare Dara, provoquant la jalousie de Jean. Les deux hommes se querellent. La colère fougueuse de Jean s'oppose à la lâcheté pacifique de Paul. Jean quitte le cinéaste... pour le retrouver peu après en compagnie de Dara dans un bar italien.

Dans la vallée, Paul, solitaire, retrouve les fantômes de son imagination.

   

1989

La femme de Rose Hill
   
   
1991 L'homme qui a perdu son ombre

1h42

Journaliste parisien, Paul est en désaccord avec la direction de l'hebdomadaire pour lequel il travaille. Celle-ci lui suggère de se pendant quelque temps. Paul vit très mal cette mise à l'écart : il doute de son engagement, de sa motivation et de ses convictions. Marié à Anne et père d'un enfant, il décide cependant de partir afin de. Il ne laisse qu'un simple mot à son épouse en lui précisant toutefois qu'il a besoin d'être seul. En Andalousie, dans un petit coin perdu en bord de mer, il retrouve Antonio, un ancien militant communiste revenu finir ses jours au pays après un long exil en France. Très amoureuse, mère de famille comblée, Anne n'accepte pas ce semblant de rupture. Afin de connaître sa destination finale, Anne contacte Maria, l'ancienne maîtresse de Paul, danseuse et professeur de danse. Espagnole, Maria se doute du point de chute de Paul. Ni Anne, ni Maria ne peuvent oublier Paul, aussi partent-elles ensemble à sa recherche.

Antonio n'a rien perdu de ses convictions. Avec Paul, malgré la différence d'âge et d'expérience qui les séparait, une profonde amitié s'est créée. Malade, exténué, il tient avec son épouse le seul bar du village, à peine fréquenté l'été par quelques touristes. Aussi est-ce avec plaisir qu'il accueille Paul : l'un et l'autre retrouvent l'étroite complicité qui les liait il n'y a pas si longtemps. Pour Antonio, Paul, qui n'a plus d'idées, qui ne sait plus pourquoi il fait les choses, est comme un homme qui a perdu son ombre. Anne et Maria viennent de rejoindre Paul. Maria et Paul s'aiment encore; Anne le vit mal. Antonio s'amuse de cette situation, mais son état de santé s'aggrave brusquement. Anne et Paul se réconcilient. Antonio meurt au moment où ils s'apprêtent à repartir pour Paris. Les proches viennent présenter leurs condoléances à la veuve. Paul ne peut se résoudre à partir; avec Antonio, c'est aussi son ombre qu'il vient de perdre.

   
1993 Le journal de lady M
  Avec : Myriam Mézières (M), Juanjo Puigcorbé (Diego), Félicité Wouassi (Nuria). 1h53.

Chanteuse de rap oriental, Lady M se produit avec son groupe, les Lady M, dans un cabaret parisien, le «Kismet». Par un soir d’orage, Diego, un peintre catalan, entre dans l’établissement pour s’abriter. Depuis le bar, il observe Lady M et l’attend à la sortie du spectacle. Lady M aussi l’a remarqué. À la fermeture, ils partent en balade dans les rues du Paris nocturne. Lady M et Diego s’aiment. Il doit repartir pour la Catalogne. Elle prend son adresse. Une fois son contrat terminé, elle part le retrouver à Barcelone. Diego répond à son attente. Il lui fait faire le tour de sa Catalogne natale. D’une chambre d’hôtel à l’autre, ils vivent un grand amour, fait de désirs passionnés.


Mais un jour, Diego laisse malencontreusement tomber de son portefeuille une photographie. Lady M découvre que son ami a une femme et une petite fille. Trahie, Lady M rentre à Paris. Il lui faut pourtant se rendre bien vite à l’évidence : si elle ne peut pas vivre avec Diego, elle ne peut, non plus, se passer de lui. Alors lui vient une idée folle. Elle propose à Diego de venir s’installer chez elle avec Nuria, son épouse d’origine africaine, et leur enfant. Contre toute attente, le couple accepte.


La vie du trio se déroule tant bien que mal. Bientôt, un étrange climat s’instaure, dominé par une histoire d’amour à trois. Puis, c’est l’éclatement. Diego repart pour la Catalogne. Lady M et Nuria vivent ensemble pendant quelque temps encore et continuent de s’aimer. Mais Lady M vient de signer un nouveau contrat ce qui signifie tournées et voyages… Cette existence ne convient pas à Nuria, qui le lui fait comprendre. Elle quitte Paris à son tour.


Six mois s’écoulent. Lady M se rend à Barcelone avec l’espoir de revoir Diego, Nuria et leur petite fille. Sur place, elle apprend qu’ils sont partis sans laisser d’adresse. Lady M regagne sa chambre d’hôtel, où elle demeure seule avec ses souvenirs, dans la tiède nuit de Barcelone.

   
1995 Les hommes du port
  1h04
   
1996 Fourbi
Avec : Karin Viard (Rosemonde), Jean-Quentin Châtelain (Paul), Cécile Tanner (Marie), Antoine Basler (Pierrot), Robert Bouvier (Kevin). 1h54.

Afin de satisfaire aux contraintes de l’audimat, Kevin, producteur de séries pour le compte d’une chaîne de télévision privée suisse, doit produire plusieurs téléfilms reconstituant des faits divers criminels. Grâce à son client, le responsable d’une société d’aliments pour chiens, Kevin entame l’un des épisodes de cette série. Il achète les droits de l’histoire de Rosemonde. Huit années auparavant, Rosemonde a tué un homme qui tentait de la violer. Au procès, en l’absence de témoin, le jury s’est prononcé en faveur de l’acquittement. Kevin demande à Paul, un vieil ami, écrivain en galère, de rencontrer Rosemonde et de l’interroger sur son passé pour écrire le scénario. Comme elle, Paul reçoit une avance assez rondelette. Bonne fille un peu gourde, Rosemonde ne veut pas revenir sur ses souvenirs. Et puis Pierrot, son copain, se montre jaloux de la présence quasi permanente de Paul. Devant cette situation de blocage, Paul fait appel à Marie, son ex-amie, comédienne au chômage. Rien ne semble devoir rapprocher les deux filles. C’est à ce moment-là qu’elles décident d’inverser leur rôle. Marie accepte de travailler comme serveuse dans un café, tandis que Rosemonde découvre le théâtre et apprend à jouer la comédie, sans pour autant faire de confidences. Malgré son recul, Paul suit toujours le travail en cours. Rosemonde et lui deviennent amants, tandis que Pierrot s’intéresse à Marie de très près. La production s’inquiète, puis s’énerve. Elle annule le projet sous la pression du commanditaire, qui veut récupérer l’argent avancé. Ni Rosemonde, ni Paul, ni Marie ne peuvent rembourser. Face aux menaces, Paul trouve un stratagème. Il parvient à pirater la comptabilité du «sponsor». Devant les risques encourus, celui-ci renonce à porter plainte. Kevin a déjà trouvé pour lui d’autres investissements publicitaires. Quant à Rosemonde, Paul, Marie et le chien Fourbi, ils deviennent les meilleurs amis du monde.

   
1998 Requiem
Avec : Francis Frappat (Paul), André Marcon (Pierre), Alexandre Zloto (le père), Cécile Tanner (Christine), Zita Duarte (Gypsy). 1h44.
   
1999 Jonas et Lila, à demain
Avec : Jérôme Robart (Jonas), Aïssa Maïga (Lila), Natalia Dontcheva (Irina), Jean-Pierre Gos (Jean), Marisa Paredes (María). 2h04.

Jeune homme de 25 ans, Jonas est le fils de Mathieu et Mathilde Vernier, un couple d'ouvriers. Il est sorti d'une école de cinéma il y a deux ans. Pour gagner sa vie, il accepte des travaux alimentaires, et travaille parfois pour une maison de production vidéo en tant que réalisateur ou cameraman pour des spots publicitaires ou des "news". Sa relation avec sa femme Lila est heureuse et épanouie...

   
2002 Fleurs de sang
Avec : Myriam Mézières (Lily), Bruno Todeschini (Clemente), Louise Szpindel (Pam, 14 ans), Tess Barthes (Pam, 9 ans), Anne Fassio (Elsa). 1h40.

Dans un commissariat de police, Pam, une fille de 14 ans, raconte comment elle en est arrivée à assassiner son amant, beaucoup plus âgé qu’elle. Cinq ans auparavant, elle passait tout son temps avec sa mère, Lily, une danseuse strip-teaseuse en boîtes de nuit. Indépendantes et libres, très attachées l’une à l’autre, elles vivaient au jour le jour, fuyant sans payer les hôtels où elles dormaient, voyageant entre la France et l’Espagne. Pam n’allait pas à l’école, apprenant à lire grâce à un dictionnaire. Jusqu’au jour où Lily a été privée de ses droits maternels, et Pam confiée à un pensionnat...

   
2004 Paul s'en va
Avec : Madeleine Piguet (Madeleine), Julien Tsongas (Marco), Lucie Zelger (Margot), Pauline Le Comte (Marie), Julia Batinova (Marina), Nathalie Dubey (Marion). 1h25.

Dix-sept élèves comédiens à Genève s’interrogent sur leur envie d’être acteur, la politique et la disparition de leur professeur de sémiologie, Paul. Certains s’en inquiètent, d’autres sont indifférents ou se réjouissent de ne plus avoir ce cours. Ils continuent leurs vies de débrouille, des filles font ainsi du démarchage par téléphone. Sur l’ordinateur de Paul, un élève découvre que Paul B. était un militant de gauche et retrouve des messages destinés à chacun des élèves. Ils ont tous un petit challenge à accomplir, en rapport avec leur personnalité. L’un d’eux est l’écriture d’une pièce de théâtre satirique sur Georges W. Bush. Elle est jouée devant des élèves hilares. Puis la troupe se demande quel peut être son engagement politique.