Good time

2017

Genre : Film noir

Avec : Robert Pattinson (Connie Nikas), Ben Safdie (Nick Nikas), Jennifer Jason Leigh (Corey), Taliah Webster (Crystal), Buddy Duress (Ray), Barkhad Abdi (Dash). 1h37.

Nick, déficient mental léger, répond à peine aux questions lénifiantes du psychiatre qui l’accueille dans son institution. Connie, son frère, déboule dans la pièce et l'arrache à l’emprise du médecin. Les frangins braquent ensuite une banque avec des stylos et se font illico courser par la police. Connie réussit à s'enfuir mais son frère Nick est arrêté et jeté en prison où sa conduite étrange déclenche une bagarre qui le conduit à l'hôpital.

Connie sait que son frère ne supportera pas la prison et tente de réunir la caution pour le libérer. Les billets du braquage sont presque tous détruits par la peinture rouge de sécurité du sac de la banque. Il tente de trouver les 10 000 dollars de caution avec la carte bleue de la mère de Corey, sa petite amie. Mais la mère se méfie et fait opposition. Connie n'a alors plus qu'une solution : faire évader son frère.

Connie repère l'hôpital où la police surveille les prisonniers sous soins intensifs. Lorsque le policier sort prendre un café, Connie se précipite dans la chambre et enlève son frère, endormi et couvert de pansements, dans un fauteuil roulant. Un bus pour handicapés leur permet de sortir de l'hôpital. Connie trouve refuge chez l'accompagnante d'un des handicapés. Celle-ci vit avec sa fille de 16 ans, Crystal, qui comprend vite que Connie est un fugitif mais se laisse séduire par lui. C'est alors que Nick se réveille... mais ce n'est pas Nick, mais un autre détenu, Ray, gravement blessé au visage. Celui-ci lui raconte son épopée : tout juste sorti de prison, il avait retrouvé un ami qui dealait de l'acide. Ensemble il avait vendus plusieurs doses avant que la police ne les surprenne.  Dans leur fuite, ils avaient caché dans un parc d'attraction l'acide restant et un sac plein de billets. Connie propose à Ray de partir récupérer l'argent et de le partager. Les deux hommes et Crystal embarquent dans la voiture de la mère de celle-ci.

Devant le parc d'attraction, Connie passe la haie de barbelés mais pas Ray, trop faible. En passant par l'entrée, ils se font repérer par le gardien, Dash, et ne trouvent ni l'argent ni l'acide. Dash intervient mais se fait cogner par Connie. Avant que la police n'arrive, Ray lui fait boire de l'acide afin qu'il oublie tout de la soirée. Crystal est arrêtée mais laisse partir Connie déguisé en agent de sécurité avec la voiture de Dash. Avec le GPS de la voiture, Connie et Ray parviennent dans  le luxueux appartement de Dash.

Connie voudrait vendre l'acide mais Dash s'y refuse et préfère appeler son copain pour, dit-il, donner à Connie 10000 dollars en échange de sa part. Mais le copain ne veut rien entendre et Connie s'enfuit. Il est arrêté par la police alors que Ray tombe du dixième étage en voulant enjamber la balustrade de l'appartement.

Dans son institution, le psychiatre triomphe. Il prétend que Nick est là à sa place et Connie est là où il pouvait  être le mieux. Le seul déplacement permis à Nick est de traverser la pièce s'il répond par l'affirmative aux questions-jeu de l'institution.

Epopée dérisoire et poignante d'un paumé naïf que seul l'amour se son frère semble motiver dans ses perpétuels échecs pour sortir des impasses successives qu'il rencontre. Celles-ci sont rythmées par la B. O. de Daniel Lopatin (alias Oneohtrix Point Never), partition electro-psychédélique et obsessionnelle, stridente, sérielle, percussive, inquiétante comme un cauchemar éveillé. Tant que dure la course, la vie est là. La dernière séquence, celle du rêve brisé d'un ranch où vivre en liberté, rend compte littéralement de la réduction de l'espace de liberté tout comme le visage de Connie, juste avant, derrière les barreaux.

Jean-Luc Lacuve le 20/09/2017

Daniel Lopatin a composé la chanson finale "The Pure and the Damned". Sous titrée lors du générique, elle est interprétée par Iggy Pop qui a écrit les paroles spécifiquement pour le film.