Lacplesis

Prologue : Lors des temps légendaires du Moyen-âge, Laimdota est emprisonnée dans le  château du Chevalier noir. Celui-ci voudrait la faire sienne mais Laimdota refuse. Alors qu'elle se défend vigoureusement, elle perd sa broche. Celle-ci est dérobée par Kangars, l'âme damnée du Chevalier noir, qui la donne aux sorcières pour qu'elles la réduise à néant. Mais rien n'y fait. A contraire, alors que les sorcières allaient sacrifier un pigeon pour leur odieuse mixture, Lacplesis le délivre en envoyant sa lance au travers de la fenêtre à barreaux. La broche lance alors des éclairs qui éloignent les sorcières.

Le chevalier noir ordonne à ses soldats et au géant Kalapuisis de sortir du château pour combattre Lacplesis mais c'est le héros qui en vient à bout. Lacplesis entre à son tour dans le château pour délivrer Laimdota. Il fait voler l'épée du chevalier noir qui vient se planter dans le dos de Kangars, le blessant à mort. Alors que Lacplesis a bloqué la porte avec son épée pour délivrer Laimdota, le chevalier noir s'en empare et s'avance menaçant vers le couple....

1905. La première révolution bolchevique a entraîné de tentatives de soulèvement contre l'occupant russe en Lettonie. Lorsque Janis Vanags voit s'arrêter devant lui le détachement russe commandé par Neznamais, il ne leur donne pas les renseignements demandés... et devisse subrepticement l'écrou qui retient la roue de leur carriole. Il court alors prévenir Saulit, le chef des résistants de l'approche du détachement. Il ne trouve toutefois que la petite Mirdza qui joue à la poupée qu'il entraîne à l'abris dans la maison. Quand son père arrive, il n'a que le temps de prendre quelques vivres pour fuir. Alors qu'il va partir à son tour, Janis est surpris par l'arrivée de Nezinamais et de son second. Celui-ci repère le boulon de la carriole que Janis avait fait tomber un peu plus tôt à côté de la poupée de Mirdza. Nezinamais et de son second fouettent violemment Janis. Mirdza pleure lorsqu'elle découvre la balafre sanglante de Janis au visage.

1915. La guerre contre l'Allemagne fait rage. Janis commande un détachement  de cavaliers qui fait route pour une mission secrète. Au même moment, Mirdza Saulite et son père quittent leur ferme dans leur carriole. Un avion allemand lâche une bombe sur leur chemin. Le cheval  s'affole et renverse la carriole. Saulite part à la recherche de son cheval qui s'est enfui. Janis repère la carriole abandonnée et voit une jeune femme étendue. Mirdza reconnaît la visage de Janis à sa balafre. Elle l'embrasse impulsivement. Les deux jeunes gens ne s'étaient pas revus depuis l'épisode de 1905 et tombent amoureux. Saulite est heureux de retrouver celui qui lui sauva autrefois la vie. Janis repart bientôt à cheval pour sa mission.

Janis Vanags  poursuit les combats jusqu'au traité de Brest-Litovsk entre la Russie et l'Allemagne en mars 1918. Il fête aussi l'armistice allié avec l'Allemagne le 11 novembre 1918. Le 18 novembre 1918, à Riga, le Conseil populaire de Lettonie proclame l'indépendance. Le 5 décembre 1918 néanmoins la Russie soviétique envahit la République de Lettonie et c'est la guerre entre la Lettonie soutenue par l'Estonie, la Pologne et les Alliés occidentaux, en particulier la marine du Royaume-Uni et la France, contre la  Russie et la république soviétique socialiste lettone de courte durée. L'Allemagne et la noblesse balte, initialement alliée à la force nationaliste  alliée,  tentaient de défendre la domination allemande sur la Lettonie et a finalement changé de camp avec des combats qui se poursuivent jusqu'au traité de de paix de Riga le 11 août 1920.

Janis Vanags est de tous les combats. Si le 6 mars 1919, l'offensive de l'armée soviétique permet aux bolcheviques de prendre le contrôle de la quasi-totalité du territoire letton, le 16 avril 1919, les forces allemandes et lettones alliées contre-attaquent et reprennent la Courlande aux Soviétiques. Le 23 juin 1919 : La troisième division estonienne et la brigade lettone du nord battent les forces allemandes à Cēsis. Le 11 novembre 1919, l'armée lettone a repris la plus grande partie de la Livonie lettone (Vidzeme) et attaque les forces allemandes qui sont contraintes de reculer puis c'est le libération de Latgale par la Lettonie et la Pologne.

Janis Vanags revient juste à temps dans la ferme de Mirdza pour empêcher Nezinamais de l'enlever. Un combat à mort à l'épée s'en suit entre eux. L'aide de camp est tué comme le fut autrefois Kangars. Nezinamais est vaincu mais il s'apprête à tuer traitreusement Janis au révolver quand le père de Mirdza surgit et le tue d'un coup de fusil. Il s'approche et voit s'etreindre Janis et Mirdza. Le père referme discrètement la porte. Il sort son tabac : il a bien mérité une bonne pipe.

Ce film est produit à l’occasion des célébrations du dixième anniversaire de l’indépendance de la République de Lettonie. Il est le premier accomplissement important du cinéma national letton.

Lacplesis, épopée littéraire d'Andrejs Pumpur écrite entre 1872 et 1887 sur la base de légendes locales, jouit d’un statut similaire à celui de l’épopée finnoise Kalevala ou du poème germanique Les Nibelungen. Elle a été convertie en texte fondateur de la nation lettone pendant le mouvement de l’émancipation nationale de la fin du dix-neuvième et le début du vingtième siècle. Elle est reprise par les Lettons le 11 novembre pour commémorer le jour de Lāčplēsis, jour de la victoire décisive en 1919 lors de la guerre d'indépendance de la Lettonie.

Le héros, Lāčplēsis, (tueur d'ours) doit son nom au fait que jeune homme, vivant en tant que fils adoptif du seigneur de Lielvārde, il tua un ours en lui déchirant la mâchoire des mains. cet épisode n'est toutefois pas repris dans le prologue qui sert de base légendaire à l'épopée de la libération entreprise par Janis Vanags, en 1905 puis de 1905 à 1920 comme capitaine de l'armée de Lettonie.