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Les filles de Kohlhiesel

1920

(Kohlhiesels Töchter). Librement inspiré de La mègère apprivoisée. Avec : Jakob Tiedtke (Mathias Kohlhiesel), Henny Porten (Liesel, sa fille aînée et Gretel, sa fille cadette), Emil Jannings (Peter Xaver), Gustav von Wangenheim (Paul Seppl), Willy Prager (Le Marchand). 1h04.

Dans un petit village bavarois, le paysan Xaver aime d'amour tendre la fille cadette de l'aubergiste Kohlhiesel, l'aimable et godiche Gretel, qui le lui rend bien. Mais quand il demande sa main à son père, celui-ci se montre intraitable : il exige que sa fille aînée soit la première à se marier. Or Liesl est une redoutable mégère qui terrifie toute la gent masculine du village. C'est d'ailleurs elle qui jette hors de l'établissement les clients récalcitrants. Désespéré, Xaver se laisse alors tenter par le stratagème suggéré par un prétendu ami – qui, lui-même épris de Gretel, espère en réalité le supplanter : épouser Liesl, puis divorcer aussi vite que possible pour convoler enfin avec sa jeune sœur…

"La mégère apprivoisée transplantée dans les montagnes bavaroises" : ainsi Lubitsch, futur et immortel réalisateur de The shop around the corner et To Be or Not to Be, résumait-il ce qui fut la plus populaire de ses comédies muettes made allemande, avant qu'il ne s'exile en 1922 pour la terre promise hollywoodienne. Lubitsch récidivera cette même année 1920 dans le pastiche shakespearien avec Roméo et Juliette dans la neige.

C'est ici un petit joyau de bouffonnerie et d'inventivité sur la guerre des sexes, dans lequel la même actrice incarne les deux sœurs avec beaucoup de talent, aux côtés d'Emil Jannings, grande figure du muet allemand qui, une fois parti lui aussi à Hollywood, y décrochera le premier Oscar du meilleur acteur.

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