Bullet train

 David Leitch
2022

Avec : Brad Pitt (Coccinelle), Joey King (The Prince), Aaron Taylor-Johnson (Tangerine), Brian Tyree Henry (Lemon), Andrew Koji (Kimura), Hiroyuki Sanada (The Elder), Michael Shannon (The White Death), Bad Bunny (The Wolf). 2h07.

Coccinelle est un agent d'une mystérieuse organisation criminelle. Il est contacté dans les dans les rues de Tokyo par sa supérieures pour récupérer une simple mallette dans un train. Coccinelle est flanqué d’une poisse légendaire qui a fini par le décourager. Ayant entrepris un vaste programme de reconquête de soi et de pleine conscience « zen », Coccinelle souhaite lever le pied sur ses missions. Le héros malchanceux, accepte néanmoins de remplir cette mission de routine pour remplacer un agent malade. Confiant il monte dans le train, mais ayant perdu son billet de train il n'a le droit qu'à un arrêt. Ce qui lui parait amplement suffisant; d'autant qu’il trouve rapidement la mallette dans un compartiment bagage.

Dans le train se trouve aussi deux tueurs inséparables – surnommés les jumeaux – dont l’efficacité professionnelle concise à tuer en masse, en Colombie autrefois, cette fois pour convoyer jusqu'à Kyoto Minegishi Junior, le fils du célèbre yakusa Mort Blanche. Citron, costumes trois-pièces taillés sur mesure, cheveux plaqués en arrière, pendentifs en or et bague à chaque doigt et Mandarine plus décontracté, n’ayant pas dépassé le stade de l’enfance puisque sa bible sont les livres pour enfants Thomas et le petit train où il puise inspiration pour toutes ses missions. A bord du Shinkansen, se trouvent aussi Prince tueuse psychopathe à l’allure d’écolière, prête à tous les meurtres pour se venger de son père ; Kimura, alcoolique notoire et criminel de seconde zone déterminé à retrouver celui qui a jeté son fils du haut d'un immeuble ; Elder, père de Kimura, un vieux sage qui veille sur la famille ; Le Frelon, une tueuse à gages redoutable qui use du venin d'un serpent. Les arrêts en gare tous limités à une minute ajoutent à la confusion. Aux redémarrages, les bagarres reprennent de plus belle.

Il s'agit de l'adaptation du roman Maria Beetle (Bullet train, en 2010 aux Presses de la Cité) de la romancière Kōtarō Isaka, très populaire au Japon. Les surnoms des tueurs, leur goût pour parler (Le petit train de Thomas), le kitsch de la voiture aux couleurs de Momomon (mascotte d’un autre dessin animé fictif adoré des enfants) ainsi que les scènes d'actions violentes peuvent faire penser à Tarantino, à Reservoir dogs en particulier.

Mais le film ne se départit jamais d'un second degré qui empêche de croire à l'action. Face aux obstacles, chacun se défend ou attaque avec les moyens du bord : malette en métal, poignard, pistolet, sabre de samouraï, couteau de cuisine, bouteille d’eau, gel nettoyant. Tout ce beau monde croit tout savoir mais ne maîtrise rien, comme ne cessera de l’illustrer la suite de l’aventure. Une somme de chassés-croisés et d'aliences provisoires qui conduisent les uns et les autres à se tabasser et tirer dessus pour apprendre, in fine, que La Mort Blanche a réuni dans le train ceux qu'il croit coupable de la mort de sa femme. 

Jean-Luc Lacuve, le 17 septembre 2022