Les girls

1957

(Les Girls). Avec : Gene Kelly (Barry Nichols), Mitzi Gaynor (Joy Henderson), Kay Kendall (Lady Sybil Wren), Taina Elg (Angèle Ducros), Jacques Bergerac (Pierre Ducros). 1h54.

Les "girls" sont trois charmantes jeunes femmes : Joy, une américaine sans complexes, Sybil, une anglaise un peu fofolle et Angèle, une française très décidée. Elles travaillaient alors pour Barry Nichols, un américain dont le spectacle de danse faisait une tournée en Europe. Mais aujourd'hui, devenues de respectables épouses, elles sont réunies devant un tribunal.

Sybil, Lady Wren par son mariage avec Sir Gerald, a publié ses mémoires et est accusée de diffamation par Angèle, maintenant Madame Ducros, dont le mari est un riche industriel français.

Dans son roman, Sybil raconte qu'Angèle a tenté de se suicider après que Nichols l'ait abandonné; mais, selon Angèle, qui témoigne sous serment, ce serait plutôt le contraire qui serait arrivé : Sybil aurait essayé de mettre fin à ses jours pour la même raison. Le problème est insoluble. C'est pourquoi le juge fait appel à Nichols, le seul à savoir ce qui s'était vraiment passé. Nichols déclare n'avoir en aucune liaison ni avec Sybil, ni avec Angèle, et que les deux jeunes femmes ont seulement été victimes d'un poêle qui tirait mal... Il était amoureux de Joy, qu'il a épousé.

Le juge renvoie les plaignantes dos à dos et tous se retrouvent avec plaisir comme autrefois.

Le thème central du film, exprimé par un paisible et charmant pirandellisme sous la forme d'une intrigue donnant successivement trois versions des mêmes faits, est celui du mensonge. Pour Cukor le mensoge est parfois la meilleure voix d'accès au bonheur. Seuls les ruses et les mensonges constants des personnages leur permettront en effet de trouver l'âme soeur parmi le chatoiement contradictoire et ambigu des apparences.

Bien que réalisé par un non spécialiste du genre, Les girls est chronologiquement l'une des dernières grandes comédies musicalede l'âge d'or hollywoodien. Le plus original des ballets est celui où Gene Kelly et Mitzi Gaynor, vêtus de noir dans un décor rouge et blanc, parodient Brando et son film L'équipée sauvage (Laslo Benedek, 1954)

Source : Jacques Lourcelles.