Adults in the room

2019

Avec : Christos Loulis (Yanis Varoufakis), Alexandros Bourdoumis (Alexis Tsipras), Ulrich Tukur (Wolfgang Schäuble), Daan Schuurmans (Jeroen Dijsselbloem). 2h04.

En 2015, à la suite de la victoire du parti Syriza aux élections législatives grecques, le nouveau ministre des finances Yánis Varoufákis a pour mission de négocier une révision du Memorandum of Understanding (MoU) signé par le gouvernement précédent avec les institutions européennes et internationales et de sortir ainsi son pays d’une grave crise de la dette. Mais, lors des réunions successives de l’Eurogroupe, il se heurte à un refus de toute renégociation, ce qui amène le chef du gouvernement, Aléxis Tsípras, à accepter de signer le Memorandum, malgré le référendum qui a donné la victoire au Non, et Yánis Varoufákis à démissionner cinq mois après son entrée en fonction.

 

L'intrigue prend place en 2015 pendant la crise de la dette grecque et retrace les négociations menées entre le gouvernement de gauche radicale d'Alexis Tsìpras et la Troïka, en vue de remettre en cause les mesures d'austérité. Yánis Varoufákis, alors ministre de l'économie, fait office de principal protagoniste.

Costa-Gavras voulait depuis lontemps retrouver un sujet sur la Grèce. En 2007, l’ambassadeur de Chypre en France l’avait prévenu que la Grèce courait à la catastrophe. Deux ans après, toutes ses prévisions étaient réalisées et le cinéaste accumule la documentation sans savoir exactement comment l’aborder. L’adaptation du livre Conversations entre adultes. Dans les coulisses secrètes de l’Europe de l'ancien ministre grec Yánis Varoufákis lui laisse espérer "réaliser une tragédie grecque des temps modernes". Hélas, alors que le titre du livre de Yánis Varoufákis vient d'une phrase prononcée par Christine Lagarde lors d'une réunion de l'Eurogroupe : "We need adults in the room", le film ne fait pas preuve de style et s'enferme dans le filmage de longues discussions stériles de l’Eurogroupe, accordant tous les points à Yánis Varoufákis.

La fin est ridicule : le ballet dansé autour d'Aléxis Tsípras est censé montrer pourquoi il accepte de signer le MoU, occasion pour Costa Gavras de conclure par des cartons à la gloire du peuple qui a voté non et fustigeant L'Europe.