Un revenant

1946

Avec : Louis Jouvet (Jean-Jacques Sauvage), Gaby Morlay (Genevieve Gonin), François Périer (François Nisard), Jean Brochard , Ludmilla Tchérina (Karina), Hélène Ronsard , Arthur Honegger (lui-même). 1h40.

1946, un homme déambule, solitaire, dans les rues de Lyon. Après avoir accompli un pèlerinage dans l'appartement qu'il occupa jadis et qui vit sa jeunesse, il croise place Bellecour un bourgeois cossu, Edmond Gonin, qui, toutes affaires cessantes, se hâte de rejoindre son beau-frère Jérôme Nisard, pour lui apprendre l'effarante nouvelle : Jean-Jacques Sauvage est revenu à Lyon. Bien mieux, le voici, sur les talons d'Edmond.

Autrefois, dans cette maison, une machination avait été ourdie contre lui, riche d'espérances mais pauvre matériellement, parce qu'il faisait la cour à Geneviève Nisard. Le guet-apens préparé, Jean-Jacques tomba dans le piège et, voulant rejoindre Geneviève, fut proprement descendu d'un coup de feu par Jérôme qui avait pris, soit disant, le visiteur nocturne pour un cambrioleur. Pendant que le pauvre amoureux se débattait entre la vie et la mort, on pressa le mariage de Geneviève et d'Edmond. Guéri, Jean-Jacques Sauvage, n'avait plus qu'à s'effacer. Il s'exila.

Il revient dans sa ville natale, célèbre et adulé. Il dirige en effet une compagnie de ballet. Au théâtre se présente un jeune homme, désireux de lui proposer des maquettes de décors. C'est François Nisard, le fils de Jérôme. Jean-Jacques agit rapidement. En même temps qu'il précipite François, émerveillé de sa bonne fortune, dans les bras de la danseuse-étoile Karina, il reconquiert le coeur de Geneviève, ravie de ses rendez-vous clandestins et de la vie de théâtre qu'elle découvre avec émerveillement. La première du spectacle sera mouvementée. François qui a compris qu'il n'était qu'une amourette passagère pour Karina essaie de se suicider en se précipitant des cintres sur la scène.

Paris attend Sauvage; toujours ironique et amer, il retrouve sur le quai de la gare Perrache une Geneviève confiante. En quelques mots, il l'humilie, la renvoie à son destin de Madame Gonin. Et, tandis que le train s'ébranle, emmenant aussi le tendre François qu'il n'a pas voulu abandonner, le " revenant " voit disparaître les fantômes de son passé.