Quatre-vingt-treize

1921

Genre : Film épique

D'après le roman éponyme de Victor Hugo. Coréalisé avec Albert Capellani. Avec : Henry Krauss (Cimourdain), Paul Capellani (Gauvain), Philippe Garnier (Le marquis de Lantenac), Charlotte Barbier-Krauss (La Flécharde), Max Charlier (Imanus), Georges Dorival (Radoub). 2h50

Première époque : Le vieux Marquis de Lantenac débarque sur les côtes bretonnes en compagnie d'un homme qui a failli le tuer parce que le Marquis avait fait fusiller son frère, coupable du naufrage du navire qui les ramenaient en France. Mais le Marquis lui avait répondu que c'était la faute qui l'avait tué, et non lui. Pendant ce temps, sur le sol vendéen, un bataillon de fédérés parisiens découvre une pauvre femme et ses trois petits et les adoptent.

Seconde époque : L'insurrection est devenue formidable, surtout grâce au Marquis de Lantenac. Mais, bientôt, il est assiégé dans sa tour. Auparavant, les Chouans avaient fait prisonnier les trois enfants de la Flécharde, pensant les échanger. Lantenac s'enfuit en mettant le feu au fort où sont enfermés les enfants. Les cris de leur mère lui font faire marche arrière. Il est arrêté. La veille de son exécution, il s'échappe grâce à l'aide de son neveu Gauvain. On veut guillotiner ce dernier en échange, et au même moment Cimourdain, qui avait demandé cette exécution, se suicide d'un coup de pistolet.

Quatre-vingt-treize est adapté du dernier roman de Victor Hugo, paru en 1874, qui a pour toile de fond les années les plus terribles de la Révolution française : la Terreur. Produit par Pathé Frères, il devait être la plus grande adaptation littéraire, genre dans lequel Capellani était passé maître. Le film était prévu pour être diffusé en deux parties. Par rapport au roman, un prologue très développé a été ajouté montrant l’éveil de la pensée de Gauvain après que l’abbé Cimourdain lui ait fait lire Rousseau. Ce très long prologue témoigne de l’ambition du projet.

Commencé par Capellani en 1914, le tournage est interrompu près de la fin par la guerre. Le film ne sera achevé qu’en 1919 par André Antoine. Assez statique, sans gros plan car Capellani s'attachait surtout à reconstituer minutieusement l’action dans son cadre fixe. André Antoine revoit le montage, tourne quelques scènes d’extérieurs et l’épisode final de La Tourgue.