Phantom thread

2017

Genre : Film noir

Avec : Daniel Day-Lewis (Reynolds Woodcock), Vicky Krieps (Alma), Lesley Manville (Cyril), Harriet Sansom Harris (Barbara), Camilla Rutherford (Johanna), Brian Gleeson (Dr. Hardy), Julia Davis (Lady Baltimore), Gina McKee (Comtesse Henrietta Harding). 2h11.

Dans le Londres des années 50, juste après la guerre, le couturier de renom Reynolds Woodcock et sa soeur Cyril règnent sur le monde de la mode anglaise. Ils habillent aussi bien les familles royales que les stars de cinéma, les riches héritières ou le gratin de la haute société avec le style inimitable de la maison Woodcock. Les femmes vont et viennent dans la vie de ce célibataire aussi célèbre qu’endurci, lui servant à la fois de muses et de compagnes jusqu’au jour où la jeune et très déterminée Alma ne les supplante toutes pour y prendre une place centrale. Mais cet amour va bouleverser une routine jusque-là ordonnée et organisée au millimètre près.

Le film tient par les gros plans des personnages, monstres de maitrise qui s'affrontent pour jouer à qui perd (sa maitrise) gagne (l'amour). La reconstitution est soignée mais on peine à voir l'intérêt de cette relation qui consiste à affaiblir celui que l'on aime pour en faire un malade à sa merci.

Tout est glacé et figé dans l'univers de Reynolds Woodcock. Il y a d'abord le souvenir de sa mère dont il a coud la photographie dans le revers de sa veste comme il coud des formules incantatoires dans les robes de ses clientes lorsqu'il redoute un mauvais sort. Il y a sa sœur, Cyril, qui veille sur le cérémonial de ses journées à commencer par le petit déjeuner où aucune mouvement et aucun bruit ne doit venir troubler l'ordonnancement.

Alma pour exister face à un être qui n'a besoin que de son travail pour exister décide de rompre ce cérémonial. Elle éloigne un soir Cyril et les ouvrières et va même, sacrilège, par accommoder les asperges avec du beurre plutôt que du sel. Apres cet échec il lui reste l'intoxication aux champignons qu'elle  commet une fois pour obtenir le mariage puis, une seconde fois, pour une relation de soumission consentie.

Jean-Luc Lacuve, le 25 février 2018.