Bonjour tristesse

1958

Avec: Jean Seberg (Cécile), Deborah Kerr (Anne Larsen), David Niven (Raymond), Mylène Demongeot (Elsa). 1h33.

Raymond est, au plein sens du terme, un playboy. Veuf, séduisant et immensément riche, son sport favori est la chasse... à la jeune et jolie femme. Sa fille Cécilia, dix-sept ans, est la complice active de sa vie passablement dissolue : elle est de toutes ses équipées mondaines et applaudit à chacune de ses nouvelles conquêtes. La dernière, Elsa, est particulièrement décorative et le père comme la fille sont fiers de l'exhiber partout sur la Côte d'Azur où ils se sont installés dans une luxueuse villa. Quant à Cécilia, elle s'est entichée d'un voisin, Philippe, beau garçon de son âge.

Mais l'existence sans tabous ni contraintes de Raymond va être bouleversée par l'arrivée à la villa d'une ancienne liaison, Anne Larsen, femme mûre, raisonnable et toujours belle à laquelle, de nouveau, il va s'attacher jusqu'à songer au mariage. Cécilia n'accepte pas la perspective de voir son père s'éloigner d'elle. Avec l'aide de Philippe, elle monte une machination cruelle: le jeune homme entreprend de courtiser Elsa aux seules fins de rendre Raymond jaloux et de le détacher d'Anne. Le plan réussit parfaitement. Anne, dépitée, fuit la villa au volant de sa voiture ; elle roule trop vite, manque un virage : la voiture s'abîme dans la mer.

De retour à Paris, Raymond et Cécilia reprennent par habitude la tournée des boîtes de nuit. Mais quelque chose est définitivement brisé en eux car l'un et l'autre se sentent responsables de la mort d'Anne.

Preminger donne à un petit sujet, de caractère intimiste et tragique les attributs - le scope et la couleur- qu'il réserve le plus souvent au traitement des grands sujets politiques et sociaux. Rien n'y fait cependant, les personnages sont trop creux et l'intrigue trop désuète pour que les acteurs sauvent le film du moralisme prétentieux et anodin de Françoise Sagan.

Retour