Tacle aux campons

1962

Thème : Base-ball

(Flashing Spikes / L'affaire Riley). Téléfilm avec : James Stewart (Slim Conway), Patrick Wayne (Bill Riley), Jack Warden (Le commissaire), Tige Andrews (Gaby Lasalle), Carleton Young (Rex Short), Charles Seel (Le juge). 0h53.

Fred Astaire introduit l'histoire : une audience va avoir lieu, le journaliste Rex Short a accusé le joueur de base-ball Bill Riley de corruption.

Bill Riley, un jeune joueur de base-ball à la carrière prometteuse se retrouve accusé par un journaliste d'avoir reçu un pot-de-vin. Lors d'un match crucial, il aurait volontairement feint une maladresse afin de recevoir un petit pactole d'une ancienne gloire du base-ball, Slim Conway, qui avait lui-même, en son temps défrayé, la chronique. Il avait été interdit à vie des stades après avoir été accusé de s'être fait payer pour un match.

Bill et Slim se connaissent depuis longtemps. Ils s'étaient rencontrés lors d'un match où Slim avait humilié l'équipe du jeune Bill. Et même si celui-ci avait eu un geste déplacé, le fameux "tacle aux crampons", il avait gagné le respect de Slim pour s'être excusé en fin de match. Slim avait par la suite suivi avec attention la carrière de Bill et l'avait aidé en secret lorsqu'ils s'étaient recroisé en Corée.

Non seulement Bill sera innocenté mais Slim sera réhabilité par la justice américaine.

Flashing spikes inaugurait la seconde saison de Alcoa Premiere Theater, un show présenté par Fred Astaire : chaque semaine, l’acteur introduisait un nouveau film de 52 minutes dans un décor approprié. C’est le dernier film réalisé par Ford pour la télévision qui avait déja signé Rookie of the Year (1955) pour la série Screen Directors Playhouse et Le fond de la bouteille (1960), un épisode de la série western Wagon Train, dont la vedette était son acteur fétiche, Ward Bond.

Flashing Spikes est l’occasion pour Ford de replonger dans l’univers du base ball, le sport national américain, qu’il n'a abordé qu'à la télévisione, dans Rookie of the Year, et jamais pour le grand écran. Les deux films mettent en scène un jeune joueur à l’avenir prometteur, une ancienne gloire du sport dont la carrière a été brisée par un scandale, et un journaliste qui joue un rôle important.

Le journaliste, ici, c'est Carleton Young, grand acteur fordien des dernières années, scribouillard haineux et détestable (mais Ford s'empresse de préciser que la plupart des journalistes sont des professionnels passionnés et sérieux !), spécialiste du base-ball qui déteste ce sport et ceux qui le pratiquent. Le moteur du film est sa volonté de ruiner la réputation d'un jeune joueur en l'accusant de toucher des pots de vin, et de fricoter avec un ancien champion accusé de s'être lui-même laissé acheter

La morale viserait à montrer qu'il faut se méfier des apparences - une photo et un film exhibés comme preuves ne démontrent finalement absolument rien et tend à glorifier les légendes sportives tout en dézinguant les journaleux fouille-merde... Une sorte de Liberty Valence en mode très mineur pour le petit écran.

Le film est constitué pour l'essentiel de scènes dialoguées, aérées par des images d'archives de base-ball mais également d'images de la guerre de de la guerre de Corée... avec apparition surprenante de John Wayne en sergent arbitre odieux d'une partie de base-ball improvisée.