Rocky

John G. Avildsen
1976

Genre : Film noir

Avec : Sylvester Stallone (Rocky), Talia Shire (Adrian), Burt Young (Paulie), Carl Weathers (Apollo), Burgess Meredith (Mickey), Thayer David (Jergens), Joe Spinell ( Gazzo), Jimmy Gambina (Mike). 2h00.

Novembre 1975. Philadelphie est une ville plombée par la misère économique et sociale. Rocky Balboa travaille pour Tony Gazzo, un usurier, et dispute de temps à autre des combats de boxe pour quelques dizaines de dollars sous l'appellation de "l'Étalon Italien". Cependant, Mickey Goldmill, propriétaire du club de boxe où Rocky a l'habitude de s'entraîner, décide de céder son casier à un boxeur " plus talentueux". Paulie Pennino, un des amis de Rocky, l'encourage à sortir avec sa sœur Adrian, une jeune femme timide et réservée qui travaille en tant que vendeuse dans un magasin d'animaux domestiques.

Le championnat du monde de boxe catégorie poids lourd est prévu pour le jour du nouvel an 1976, coïncidant avec le bicentenaire des États-Unis. Quand le challenger n°1 du champion invaincu Apollo Creed se blesse, l'organisateur du combat recherche un nouvel adversaire pour remettre le titre en jeu. La plupart des challengers refusent de se mesurer à Creed dans un délai de préparation si court.

L'idée d'un match contre un boxeur inconnu naît alors. Apollo Creed décide donc d'offrir une chance à un boxeur de seconde zone (en étant cependant sûr de sa propre victoire), et porte son choix sur Rocky Balboa, une fausse patte — c'est-à-dire un gaucher — dont le surnom de "l'Étalon Italien" éveille sa curiosité.

Alors que Mickey Goldmill venait de renvoyer Rocky de sa salle d'entraînement, l'ancien boxeur des années 1920 revient sur sa décision et décide de prendre "l'Étalon Italien" sous son aile. Ce dernier accepte non sans avoir émis quelques réticences. Rocky peut également compter sur son meilleur ami, Paulie, qui le laisse notamment s'entraîner sur des carcasses de viande dans l'entrepôt de conditionnement de viande où il travaille. Pendant son entraînement, Rocky se rapproche progressivement d'Adrian, la sœur de Paulie, qui lui apporte également tout son soutien.

La veille du match, Rocky confie à Adrian qu'il ne pourra jamais battre Creed. Ce qui compte pour lui, c'est de « tenir la distance », c'est-à-dire tenir 15 rounds contre le champion en titre, car aucun boxeur n'a été en mesure de tenir autant de round contre « le Maître du Désastre ».

Au départ, Creed prend le combat à la légère, pensant ne faire qu'une bouchée de cet inconnu qu'est Rocky. Mais le boxeur amateur met Creed au tapis dès le premier round en portant un puissant uppercut qui surprend le champion. Creed prend alors toute la mesure de son adversaire qui vacille mais ne jette jamais l'éponge. Au quatorzième round, Rocky tombe au tapis mais se relève alors que ses hommes de coin lui conseillent de laisser tomber. Rocky s'accroche et parvient même à rester dans le match. Le 15e et dernier round fait étalage d'une pluie de coups de part et d'autre. Rocky parvient dans un ultime effort à prendre le dessus sur Creed mais la cloche de fin de match retentit. Apollo Creed est déclaré vainqueur par décision partagée.

Rocky n'est pas surpris par la décision des juges, et n'y porte même pas attention. Son but est atteint : il a tenu la distance. Pour la première fois de sa vie, il n'est plus le moins que rien des bas-fond de Philadelphie. Adrian vient sur le ring alors que Rocky est assailli par les journalistes sportifs. Rocky et Adrian tombent dans les bras l'un de l'autre et se disent "Je t'aime".

C'est le combat du 24 mars 1975 entre Mohamed Ali et Chuck Wepner qui inspire à Stallone l'idée de Rocky : au mépris de tous les pronostics, un boxeur inconnu tient quinze rounds contre un immense champion Stallone a terminé l'année précédente un scénario qu'il a tiré de son roman Paradise Alley (La Taverne de l'enfer). Il le soumet à Irwin Winkler et Robert Chartoff, une équipe de production d'United Artists. Les deux hommes sont intéressés. Mais Stallone a vendu les droits du scénario pour 500 dollars, afin de s'acquitter d'un arriéré de loyer. Le détenteur des droits se montre si odieux et arrogant que Winkler et Chartoff ne veulent plus entendre parler de Paradise Alley14. Au terme d'une entrevue, Stallone leur parle de son projet de boxeur modeste affrontant un grand champion. Winkler et Chartoff promettent d'en lire le scénario s'il le leur fait parvenir. Muni d'un stylo à bille Bic et d'un cahier à spirale, Stallone écrit le premier jet en trois jours et demi. Winkler et Chartoff décident de soutenir financièrement Stallone pour qu'il finalise ce scénario.

La steadicam de Garrett Brown est utilisée pour filmer la célèbre scène de Rocky courant pour monter les marches du Philadelphia Museum of Art et devenue une icône culturelle. En 1982, une statue du personnage, posée par Stallone pour le tournage de Rocky 3, est mise en haut des marches. Des différends au sujet de la statue et de son emplacement ont poussé à la déplacer sur le trottoir à l'extérieur de la Wachovia Spectrum Arena, même si elle a temporairement séjourné à sa place originelle en 1990 pour Rocky 5 et en 2006 pour l'anniversaire des 30 ans du premier film. Elle se situe depuis à un endroit près des marches.

La steadicam sert aussi pour certains plans des scènes de combat. Elle peut d'ailleurs être aperçue aux premières loges pendant le match final. Les deux premières productions à l'utiliser furent En route pour la gloire (Hal Ashby, 1976) et Marathon Man (John Schlesinger, 1976). En raison du budget restreint, la production n'a du se contenter que d'une centaine de figurants pour la séquence du match, censé se produire à guichet fermé. Pour plus de crédibilité, des extraits d'un véritable match ont été utilisés pour simuler un public plus important.

La bande originale de Rocky est composée par Bill Conti. Le thème principal Gonna Fly Now reste numéro 1 du Billboard Hot 100 pendant une semaine (du 2 juillet au 8 juillet 1977). Par ailleurs, le titre atteint la 58e place du classement des meilleures chansons de film établi par l'American Film Institute.

Cinq suites succèdent au premier Rocky. La première, Rocky 2, la revanche (Sylvester Stallone, 1979), montre Rocky Balboa revenir pour une revanche contre Apollo Creed. Ce film réunit le casting entier du premier épisode et a récolté plus de 200 millions de dollars à travers le monde. Un nouveau personnage intègre l'univers dans Rocky 3, l'œil du tigre (Sylvester Stallone, 1982). Clubber Lang, interprété par Mr. T, est un jeune boxeur arrogant qui défie un Rocky blasé. Le personnage soviétique de Ivan Drago (Dolph Lundgren) apparait dans Rocky 4 (Sylvester Stallone, 1985). Rocky 5 (John G. Avildsen, 1990) diffère du reste de la saga, Rocky Balboa n'étant plus professionnel. Il est devenu l'entraineur de Tommy Gunn, joué par le véritable boxeur Tommy Morrison. Le film est aussi le premier à installer Robert Balboa, le fils de Rocky, en tant que personnage principal. Seize ans plus tard, un nouvel opus de la saga, Rocky Balboa (Sylvester Stallone, 2006), sort dans les salles. Stallone y joue un Rocky âgé de 59 ans qui se voit offrir la chance de disputer un match contre le champion en titre, Mason Dixon. C'est Antonio Tarver, médaillé de bronze de boxe (catégorie mi-lourd) aux Jeux olympiques d'été de 1996 qui lui prête ses traits. Dix ans plus tard sort le premier film de la saga à ne pas porter le nom de son héros. Creed : L'Héritage de Rocky Balboa (Ryan Coogler, 2015) raconte l'histoire du fils d'Apollo Creed qui se lance dans la boxe professionnelle et demande à Rocky de l'entraîner. Stallone y joue un Rocky plus usé encore que dans le précédent volet, qui doit livrer un nouveau combat tout en entraînant le fils de son ancien adversaire et ami. Michael B. Jordan est le héros de ce nouveau film et donc en quelque sorte le successeur de Stallone. Creed 2 et Creed 3 sortent en 2018 et 2023.