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Vénus du gaz

1945

Vénus du gaz
Pablo Picasso, janvier 1945
Brûleur de cuisinière - 25 x 9 x 4 cm
Paris, Musée national Picasso


Dès sa découverte en 1922, le maître espagnol n’a pas su résister au charme de La Vénus de Lespugue (pas plus haute que 15 cm), très âgée (25 000 ans) et véritable icône de féminité. La Vénus de Lespugue a indubitablement imprégné l’œuvre de l’artiste qui conservait dans son atelier deux moulages de la précieuse statuette. Son ami Brassaï (1899-1984), photographe, y voyait « la quintessence des formes féminines dont la chair, comme suscitée par le désir de l’homme, semble enfler et proliférer ». Quant à Picasso, l’anatomie de la vénus lui a peut-être inspiré directement certaines œuvres, telle Femme lançant une pierre (1931). Puis, plus tard, en 1945, cette œuvre plus tragique, presque cynique : La Vénus du gaz, détournement d’un brûleur de fourneau à gaz monté sur un socle en bois, évocation des horreurs de la Seconde Guerre, hommage aussi aux formes universelles de la femme.

Mais c’est aussi sur un plan conceptuel que l’art préhistorique intéresse Picasso, lui qui affirmait qu’« il n’y a, en art, ni passé ni futur ». Ainsi, la contemplation d’une sculpture paléolithique renforce sa conception anti-évolutionniste de l’art, sa négation d’une progression des beaux-arts, son idée que l’art est hors l’histoire – position moderne par excellence. 

La Vénus de Lespugue Femme lançant une pierre La Vénus au gaz