Accueil Partie beaux-arts Histoire de l'art Les peintres Les musées Les expositions Thèmes picturaux
(1899-1964)
Réalisme socialiste
Donbass, la pause déjeuner 1935 Riga, Musée national de Lettonie
Pleine liberté 1944 Saint- Pétersbourg, musée russe.

Né le 8 mai 1899 dans une famille de cheminots, Alexandre Deïneka étudie entre 1915 et 1917 au lycée d'art de Kharkov, où il est élève du peintre Alexandre Loubimov. Il soutient la révolution russe, s'engageant dans l'Armée rouge entre 1919 et 1920 au sein du département politique de Koursk. De là, il est envoyé étudier aux Vkhoutemas, les Ateliers supérieurs d’art et de technique fondés par Lénine en 1920. Il y rencontre Vladimir Favorski, qui sera son professeur, et le poète Vladimir Maïakovski, qui auront tous deux une grande influence sur son développement artistique et sa formation à la création. Membre fondateur de groupes comme Ost (« Être ») ou Octobre, il réalise la première grande œuvre historique révolutionnaire en 1928 : La Défense de Pétrograd. Vers 1931, il devient membre de l'Association des artistes prolétariens (AKhRR).

À partir de la fin des années 1920, ses toiles exaltent les corps en mouvement. Boxeur amateur, il est lui-même un fervent adepte de la culture physique, fondée non pas tant sur la compétition individuelle que sur l’émulation collective et la solidarité de classe. Deïneka passe beaucoup de temps à réaliser des croquis d’athlètes au complexe sportif du Dynamo de Moscou, où il tombe sous le charme de Liudmilla Vtorova, une championne de natation de 16 ans qui devient son modèle. La pratique du sport est alors considérée comme un gage de santé et d’hygiène. Elle doit permettre de créer un homme nouveau, apte à la construction du socialisme et prêt à défendre sa patrie.

Adoptant les codes du réalisme socialiste, Deïneka donne à voir les bienfaits des activités de plein air et la vigueur de la jeunesse. Au risque de heurter les tabous de la société stalinienne, il n’hésite pas à mettre en scène la nudité des corps qui, dans un collectif non-mixte, suggère une forme d’homoérotisme empreinte de sensualité. Les jeunes gens batifolant dans l’eau scintillante de la Pause déjeuner dans le Donbass (1935) évoquent un âge d’or prolétarien et préfigurent un avenir enchanteur. Mais le schématisme des corps et l’inachèvement des visages montrent que pour Deïneka le socialisme relève encore davantage du rêve que de la réalité.

Dans les années 1930, il réalise de nombreuses affiches de propagande colorées et enthousiastes, tandis que le style de ses peintures diffèrent déjà d'autres peintres par le traitement qu'il leur accorde et les sujets abordés, comme Sur le balcon (1931) ou Jeune fille à la fenêtre. Hivers.

En 1932, La Mère marque le début d'une nouvelle période créative. Deïneka réalise également des peintures à sujet politique comme Les Sans-emplois à Berlin (1933). Au milieu des années 1930, il opère un tournant moderniste, très inspiré par le thème de l'aviation (Futurs pilotes, 1937). Avec le pilote G.F. Baidoukov, il réalise un livre pour enfant sur le sujet, publié en 1938. Les thèmes historiques qu'il aborde sont basés sur sa propre réflexion sur l'histoire pré-révolutionnaire. À cette époque, il commence à réaliser des mosaïques, dont celle de la station de métro Maïakovskaïa à Moscou.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il réalise des peintures monumentales et dramatiques, dont Banlieue de Moscou. Novembre 1941 constitue la première œuvre. Il parvient à faire pénétrer une grande souffrance dans son travail (Le Village brûlé, 1942), autant que l'enthousiasme héroïque (La Défense de Sébastopol, 1942).

Après la guerre, il continue de peindre et reprend son travail de mosaïque, notamment pour le palais des congrès du Kremlin. Pour Les Joueurs de hockey (1960), il est récompensé du prix Lénine en 1964.

Ressource internet : site perso