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Pieter Bruegel "l'ancien"

(1525-1569)
Manièrisme flamand
Le Vin à la fête de Saint-Martin
???
Madrid, Prado
La chute d'Icare 1558 Musées Royaux des Beaux-Arts, Bruxelles
Combat entre carnaval et jeûne 1559 Vienne, Kunsthistorisches Museum
Jeux d'enfants 1560 Vienne, Kunsthistorisches Museum
La chute des anges rebelles 1562 Musées Royaux des Beaux-Arts, Bruxelles
Le triomphe de la mort 1562 Madrid, Prado
La tour de Babel 1563 Vienne, Kunsthistorisches Museum
La "petite" tour de Babel 1563 Rotterdam, M. Boijmans Van Beuningen
Le portement de croix 1564 Vienne, Kunsthistorisches Museum
L'adoration des mages 1564 Londres, National Gallery
Chasseurs dans la neige 1565 Vienne, Kunsthistorisches Museum
Les moissonneurs 1565 New York, Metropolitan Museum of Art
Le dénombrement de Bethléem 1566 Bruxelles, musées royaux de Belgique
La noce paysanne 1568 Vienne, Kunsthistorisches Museum
La danse paysanne 1568 Vienne, Kunsthistorisches Museum
La parabole des aveugles 1568 Galleria Nazionale, Naples

Pieter Bruegel L'ancien est le plus grand peintre hollandais du XVIe siècle. Il a orthographié son nom avec un "h" jusqu'en 1559 avant de l'abandonner. Ses fils conserveront le h.

Contemporain de Titien, Véronèse ou Michel-Ange, la renommée de Bruegel n'est pas, de son vivant, égale à celle de ces maîtres italiens. Aujourd'hui, il est considéré comme l'un des plus grands maîtres flamands de la Renaissance avec Bosch et Cranach.

La réputation de Bruegel oscille entre deux pôles. Certains le considèrent comme un érudit, en raison de l'inspiration littéraire de certaines de ses oeuvres (Ovide, Lucrèce...) et de ses fréquentations (le géographe Ortelius et autres savants). Cette réputation est certainement exagérée. Bruegel est instruit, mais probablement pas érudit. En revanche, il ne se limite pas à être Bruegel le paysan ou Pieter le drôle, comme on l'a surnommé de son vivant. Si Bruegel aimait se mêler, déguisé, aux noces paysannes, ce n'est pas seulement par goût pour cette distraction. C'est surtout par une volonté d'observation et d'étude.

Jusqu'en 1550, Bruegel fait son apprentissage chez le peintre Pieter Coeck van Aelst à Anvers. En 1551, il intègre la guilde de Saint Luc. Il travaille comme graveur et marchand d'estampes chez Hieronymus Cock.

C'est ce dernier qui l'incite à effectuer un voyage en Italie. Bruegel travaille quelques temps à Rome, mais sans rompre ses liens avec Anvers. Durant ce voyage, il dessine beaucoup les paysages qu'il traverse. Ces dessins inspireront par la suite une partie de son oeuvre. Il préfera souvent le grand air aux intérieurs cossus que représentaient Memling ou Van Eyck.

En 1556, de retour à Anvers, il se consacre à la gravure, avec des séries telles que les Sept péchés capitaux ou les Vertus. Il ne commence à peindre qu'assez tardivement. Son premier tableau date de 1553. En 1562, le peintre choisit de s'installer à Bruxelles (après un voyage à Amsterdam). L'année suivante, il épouse la fille de son ancien maître, Mayken Coeck. Un an plus tard naît son premier fils, Pieter (surnommé Bruegel d'enfer, il poursuit dans la veine de son père). En 1565, il consacre une série de tableaux aux mois. En 1568 naît son second fils, Jan (surnommé Bruegel de Velours, il se spécialise dans les représentations de paysages et de compositions florales).

Il meurt très probablement l'année suivante (1569) et est enterré à Bruxelles. Son atelier est alors en pleine activité, les grands de l'époque (les Farnese, les Princes de Habsbourg) s'arrachent ses toiles.

Ses enfants profitent plus tard de ce patrimoine, Pieter le Jeune se lançe à corps perdu dans la copie, sans grand talent. Son frère Jan cherche à innover et connaît un grand succès sans égaler le génie de son père.

La peinture de Bruegel est novatrice en ce qu'elle privilégie la simplification des formes pour les rendre plus lisibles et dans la place qu'elle donne au paysage. Le peintre définit toujours les grandes lignes de sa composition avant d'aller vers le détail.

On observe chez Bruegel une conception particulière de la vie humaine, considérée comme un monde renversé, un monde de fous. C'est la totalité de ce monde que le peintre souhaite représenter, jusque dans ses moindres détails et dans ses oppositions (l'homme et la nature, la vie et la mort, en nette opposition dans la Pie sur le gibet).

La multiplication des détails ne doit pas occulter une méditation plus globale sur la mort et sur la vie, dont Bruegel est un observateur distancié (et satirique comme en témoigne le Pays de cocagne ou le Combat de carnaval et carême) mais finalement optimisme.

Il y a chez lui un refus du tragique, même dans la représentation de thème comme La chute d'Icare ou La tour de Babel. Dans ces tableaux comme dans les autres, c'est encore la vie qui domine, symbolisée par le travail humain (notamment le travail agricole) et les noces et fêtes villageoises. Ainsi Bruegel n'est-il pas, contrairement à beaucoup de ses prédecesseurs, le peintre des grandes scènes religieuses et des portraits bourgeois ou royaux.

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