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Tenture de l'Apocalypse

1382

Les différentes parties de la tenture
Tenture de l'Apocalypse
Hannequin de Bruges, 1382
Laine 450*10 300
Angers

Les tapisseries de l'Apocalypse d'Angers marquent une époque dans l'art apocalyptique. Elles furent commandées par le duc Louis Ier d'Anjou, frère du roi de France Charles V, à Jean Bondol, appelé aussi Hennequin de Bruges, peintre du roi.

L'artiste s'inspira de divers manuscrits, surtout d'une Apocalypse du XIIe siècle.

C'est à Louis 1er duc d'Anjou, qu'entre 1373 et 1380 le roi de France Charles V, prête un manuscrit du XIIe siècle, enluminé des scènes de l'Apocalypse pour "faire son beau tapis". L'œuvre a été bien commandée par Louis 1er d'Anjou entre 1373 et 1777, année à partir de laquelle les comptes de ce prince mentionnent les paiements pour l'exécution de la tenture qui a dû être achevée vers 1382. L'œuvre fut réalisée dans l'atelier parisien de Nicolas Bataille.

Réalisé en laine dans la technique de la tapisserie de lisse, la tenture mesure actuellement 103 mètres de long sur 4,5 mètres de haut en moyenne. Ces dimensions qui paraissent exceptionnelles correspondent cependant à une œuvre amputée qui, à l'origine, était composée de six pièces de 23,5 mètres de long chacune sur 6 mètres de haut soit une longueur totale d'exposition de plus de 140 mètres.

Chacune des six pièces comportait 14 tableaux répartis sur deux niveaux dans un grand bâti à compartiments imitant des encadrements en bois mouluré, et situé entre un ciel peuplé d'anges musiciens et une terre fleurie. En tête de chaque pièce un grand personnage sous un baldaquin invite à la lecture et à la contemplation des scènes.

Le premier épisode, Saint Jean à Patmos, est perdu. Suite à une erreur au moment de la restauration, l'épisode 6, Les larmes de saint Jean, a été cousu avant 'lépisode 5, celui où les veillards se prosternent.

Elles ont été dispersées lors de la Révolution Francaise et furent récupérées en partie au milieu du XIXème siècle. Il subsiste 67 tableaux quelques fragments sur les 84 d'origine et trois lecteurs sur six.

La Galerie de l'Apocalypse a été construite en 1952 sur l'emplacement des anciennes cuisines et d'autres batiments disparus de la Cour Seigneuriale, elle a été réaménagée en 1996. La visite se déroule dans un espace faiblement éclairé afin de prolonger la durée de vie de ces chefs d'oeuvre.

C'est la plus complète et la plus remarquable illustration de l'Apocalypse que nous ait léguée l'art français du Moyen Âge. L'artiste a fait preuve d'une très grande originalité dans la conception de l'ensemble, dans la composition des tableaux, dans l'équilibre des personnages. Son art consommé se manifeste par la simplicité et la souplesse du dessin, par la recherche du contraste des formes et des couleurs. Il s'agit d'un tissage sur métier de haute lice (fil de métal disposé verticalement sur un métier) d'une extrême finesse (8 fils/cm alors que la moyenne se situait vers 5fils/cm)

Elles illustrent la Bible de St Jean écrite à la fin du Ier siècle après JC, mais en meme temps contiennent des informations sur la vie politique et sociale de la fin du XIVème siècle.

Le texte se compose de vingt-deux chapitres et sa structure est assez simple. Un prologue daté de Patmos (chapitre I) ; des lettres à des communautés d'Asie (II et III) ; un élargissement cosmique de la vision (IV et V) ; l'ouverture des sceaux qui livre les éléments de l'histoire du monde (VI et VII) ; les sonneries de trompettes qui ordonnent le déroulement de cette histoire (VIII à XI) ; les guerres qui en montrent le ressort, guerres entre saint Michel et Satan, entre la femem et le Diable, entre les hommes et les bêtes (XII à XIV) ; puis les derniers malheurs du monde (XV et XVI) ; la ruine des civilisations (XVII et XVIII) ; la condamnation de leurs racines mêmes, les bêtes et le Satan (XIX et XX) enfin l'instauration de l'intemporel (XXI et XXII).

 

sources :