Madame Bovary (Jean Renoir, 1933)
Un coeur simple ( Marion Laine, 2008)

Biographie

Gustave Flaubert (1821-1880) nait à Rouen, où son père exerce les fonctions de chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu. Celui que Sartre baptisera plus tard “L’idiot de la famille” a du mal à apprendre à lire, mais est doté, dès l’enfance, d’une puissante imagination. Élève au lycée de sa ville natale, il se lie d’amitié avec un petit groupe de camarades entraînés, comme lui, par la vague romantique qui déferle en province. Après avoir fait son droit de 1840 à 1843, il renonce à toute activité autre que littéraire et signe des récits nourris de sa vie personnelle comme Mémoires d’un fou (1838), consacré à sa passion pour Mme Schlésinger.

À partir de 1846, Flaubert voyage beaucoup, de l’Italie à l’Orient, conjurant ainsi son ennui. Après six ans de dur labeur dans l’isolement de la maison maternelle, Flaubert fait enfin paraître, en 1856, son premier roman : Madame Bovary. L’argument, une femme mal mariée collectionne les amants et les dettes pour tromper son ennui, lui a été soufflé par ses amis, désireux de brider les excès romantiques de sa première tentative. L’œuvre connaîtra un grand succès de librairie, en partie dû au procès pour outrage aux bonnes mœurs intenté à son auteur. Six ans plus tard, Salammbô (1862), récit de la révolte de mercenaires contre Carthage, renoue avec le goût de Flaubert pour le romantisme formel et l’évasion par l’imaginaire. Avec L'éducation sentimentale (1870), l’auteur revient au « roman moderne parisien » et signe son chef-d’œuvre. Tout à la fois roman d’apprentissage et de l’échec, cette œuvre à la structure complexe se nourrit de la propre vie de son auteur, des événements politiques de son temps et d’une formidable documentation patiemment accumulée. La fin de sa vie sera marquée par la réécriture de La tentation de saint Antoine (1874) et la parution des Trois Contes (1877), composé de Un cœur simple, La Légende de Saint Julien l’Hospitalier et Hérodias. Il laisse inachevé Bouvard et Pécuchet (1881).

 



Les oeuvres de Gustave Flaubert et leurs adaptations

 

1838 : Mémoires d’un fou
1856 : Madame Bovary.
1862 : Salammbô
1870 : L'éducation sentimentale
1874 : La tentation de saint Antoine
1877 : Les Trois Contes composé de Un cœur simple, La légende de saint Julien l’Hospitalier et Hérodias.
1881 : Bouvard et Pécuchet


Madame Bovary
1856

Voir : Les 25 réalisations pour le cinéma ou la télévision

 


Salammbô
1862

A Carthage, l'autorité suprême est partagée par trois hommes : l'ambitieux Narr Havas, le général Hannon qui naguère commanda les mercenaires en Sardaigne, et le grand-prêtre Kohanim. Avide et sournois, Narr Havas est - pour ne pas délier les cordons de sa bourse - disposé à déclencher une guerre contre les mercenaires conduits par leurs officiers respectifs dont le Gaulois Mathô et le Grec Spendius.

1911 : Arturo Ambrosio, La prêtresse de Tanit (Salambo).
1914 : Domenico Gaido, Salammbô
1925 : Pierre Marodon, Salammbô

1959 : Sergio Grieco, Salammbô. Avec : Jeanne Valerie (Salambò), Riccardo Garrone (Hamilcar), Jacques Sernas (Mathos), Edmund Purdom (Narr Havas), Arnoldo Foa (Spendius). 1h35.


L'éducation sentimentale
1870

Première partie
Chapitre premier :  Le 15 septembre 1840, Frédéric Moreau rentre chez lui à Nogent-sur-Seine. Il prend le bateau qui le mène à Montereau, sur lequel il fait la connaissance du couple Arnoux. Il est fasciné par madame Arnoux et se promet de la revoir. Après avoir fini le trajet en calèche, il arrive chez lui où l’attend un accueil chaleureux et décide d’aller rejoindre son ami Deslauriers.

Chapitre 2 : Alors que les deux amis se retrouvent après deux ans de séparation, on apprend leur jeunesse, le début de leur amitié. Deslauriers conseille à Frédéric de se faire introduire chez Dambreuse, riche banquier parisien dont le régisseur des terres n’est autre que le père Roque, voisin des Moreau à Nogent-sur-Seine.

Chapitre 3 : Deux mois plus tard, Frédéric arrive à Paris et se présente chez Dambreuse. Malgré la lettre de recommandation que lui a faite le père Roque, il n’est pas invité à revenir. Par hasard, il découvre le magasin d’Arnoux et repense à madame Arnoux. Mais il ne parvient jamais à l’approcher. Il s’installe rue Sainte-Hyacinthe, commence ses études de droit mais se décourage et tombe dans l’ennui. Deslauriers ne peut pas monter le rejoindre à Paris, et malgré la fréquentation de deux autres étudiants, Martinon et M. de Cisy, Frédéric est dans le désœuvrement. Le printemps approche et il passe médiocrement sa première année. Après être retourné chez sa mère pour l’été, il s’installe quai Napoléon à la rentrée.

Chapitre 4 : Décembre 1841, Frédéric assiste à une manifestation étudiante dans le quartier latin et fait la connaissance de Hussonnet. Il rencontre également Dussardier, qui est incarcéré pour s’être insurgé contre les forces de l’ordre. Après lui avoir rendu visite en prison, il discute avec Hussonnet et apprend qu’il travaille pour L’Art industriel, le journal d’Arnoux. Il demande à y être introduit. Sur place, il fait la connaissance de Regimbart, un socialiste plus ou moins dominé par l’alcool, et de Pellerin, un peintre exploité par Arnoux. Ce cadre devient le sien. Un soir, il reçoit une lettre de son ami Deslauriers qui le prévient de son arrivée à Paris. Mais il arrive le jour où, pour la première fois, Frédéric est invité à dîner chez les Arnoux. Il reçoit donc chaleureusement son ami et se rend au dîner, pendant lequel la vue de madame Arnoux le trouble encore plus que la première fois. En rentrant chez lui, Deslauriers n’est déjà plus qu’un « autre ».

Chapitre 5 : Frédéric, obsédé par l’idée de conquérir madame Arnoux, prend des cours de peinture chez Pellerin qui devient un des membres des réunions du samedi chez Frédéric avec Deslauriers, Sénécal, Martinon, de Cisy, Dussardier et Regimbart. Mais Deslauriers est excédé par cette obsession et leur amitié s’en ressent. Le mois des examens arrive et Frédéric est recalé. De plus, il apprend que madame Arnoux est partie chez sa mère malade. Désespéré, il se rapproche d’Arnoux sans savoir pourquoi. Au retour de madame Arnoux, les dîners auxquels il est invité tous les jeudis reprennent de façon monotone. Deslauriers décide de changer les idées de son ami en l’emmenant alors au cabaret. Mais rien n’y fait. Ils y rencontrent Arnoux en compagnie de mademoiselle Vatnaz, écrivaine manquée, sans doute sa maîtresse. Seules deux invitations viennent égayer son temps quelques jours plus tard : une pour la fête de madame Arnoux, l’autre des Dambreuse, cette dernière étant bien vite décommandée. La fête se déroule dans la maison de campagne d’Arnoux située à Saint-Cloud, « cent pas plus loin que le pont, à mi-hauteur de la colline » ; mais un incident se produit et madame Arnoux lors du retour semble très triste et parle à mots couverts à Frédéric qui voit là « une espèce de complicité ». Il se remet alors à travailler et est reçu à ses examens. Pressé par sa mère de rentrer à Nogent-sur-Seine, il y apprend que leur fortune est dilapidée et qu’il ferait mieux de rester en province.

Chapitre 6 : Frédéric demeure auprès de sa mère et se fait engager chez un avoué. Il fait la connaissance de mademoiselle Louise Roque, jeune adolescente, qui est la fille du père Roque, son voisin. Il s’habitue difficilement à la vie provinciale, surtout lorsqu’il apprend que Deslauriers a recueilli Sénécal. Après la visite de son oncle, il apprend de sa mère qu’il n’héritera pas de sa fortune qui s’élève à vingt-sept mille livres de rentes et qui lui aurait permis de mener la belle vie. Mais le 12 décembre 1845, après trois ans passés à Nogent-sur-Seine, il reçoit une lettre de la Justice de paix du Havre l'informant qu'il héritait de « toute la fortune de l'oncle ! Vingt-sept mille livres de rente ! ». Après un saut au Havre, Il repart pour Paris sur-le-champ, en oubliant presque de dire adieu à la toute jeune fille du père Roque, visiblement très émue de son départ.

Deuxième partie
Chapitre 1 : Frédéric arrive le lendemain matin à Paris. Il court à la maison d’Arnoux, mais celui-ci n’y est plus. Dérouté par cette disparition, il cherche à retrouver Pellerin, Hussonnet, en vain. Après avoir fait la tournée des cafés de Paris, il retrouve enfin Regimbart qui lui révèle qu’Arnoux a déménagé et s’est reconverti dans la faïence. Lorsqu’il arrive chez Arnoux, il est surpris par le peu d’effets que lui cause la vue de madame Arnoux après trois années d’absence. Elle a à présent un petit garçon. Quant à Deslauriers, il a été recalé à sa thèse de droit et a décidé de ne pas la repasser. Il se consacre à une thèse plutôt socialiste et semble sous l’influence de Sénécal. C’est alors qu’Arnoux l’emmène à un bal costumé chez une de ses maîtresses, Rosanette. Frédéric retrouve Hussonnet et Pellerin et est mal à l'aise dans cette réception mal organisée.

Chapitre 2 : Après s’être logé à grands frais, Frédéric rend successivement visite à madame Dambreuse, à Rosanette et à madame Arnoux. Puis il organise sa pendaison de crémaillère avec ses amis. Il apprend qu’Arnoux a des ennuis financiers et décide d’en parler à sa femme qui le charge de veiller sur son mari. Celui-ci n’hésite pas à la tromper avec Rosanette qui se fait entretenir sans limite. Cette femme plaît à Frédéric qui prend de moins en moins de précautions pour le lui faire comprendre. Mais elle se soustrait toujours à ses avances. Aussi décide-t-il de lui faire faire un portrait par Pellerin afin de la voir plus souvent. Mais Deslauriers voit cela d’un mauvais œil et exhorte Frédéric à lui prêter l’argent nécessaire à la fondation d’un journal. De plus, il l’engage, de même que madame Arnoux, à aller voir Dambreuse pour trouver une place au Conseil d’État. Ce dernier le verrait plutôt dans les affaires. À la sortie de son dîner chez les Dambreuse, Frédéric apprend que Rosanette est libre et il décide de devenir son amant, mais à peine est-il devant chez elle que mademoiselle Vatnaz lui révèle que Delmar, acteur, l’a devancé et elle veut que Frédéric mette Arnoux au courant de sa perfidie. Mais lorsque Frédéric arrive chez Arnoux, madame Arnoux est furieuse envers son mari car elle a appris qu’il la trompait. Arnoux part et Frédéric essaie de la consoler.

Chapitre 3 : Frédéric devient « le parasite de la maison » d’Arnoux. Ce dernier connaît d’ailleurs des revers de fortune. Quant à Deslauriers, il ne cesse de lui réclamer l’argent pour le journal. Mais à peine Frédéric les a-t-il reçus qu’Arnoux le supplie de lui prêter cette somme pour ne pas être exproprié. Confiant en la parole du bourgeois qui lui promet le remboursement sous huitaine, Frédéric accepte de lui céder les quinze mille francs qu’il vient de recevoir du notaire. Mais le temps passe et Arnoux ne rembourse pas. Lorsque Deslauriers vient réclamer cet argent, Frédéric dit les avoir perdus au jeu ; leur amitié se brise. Arnoux pourtant semble toujours endetté jusqu’au cou, puisqu’il demande au jeune homme d’intercéder en sa faveur auprès de Dambreuse, son créancier. Frédéric discute avec le banquier qui lui propose alors un poste important dans la nouvelle compagnie de houilles qu’il est en train de fonder. Enthousiaste, il accepte, mais au lieu de se rendre au rendez-vous prévu trois semaines plus tard, il préfère aller voir madame Arnoux à la fabrique de faïence, à Creil. Il tente de lui avouer son amour, mais celle-ci fait tout pour détourner la conversation, entre visites de la fabrique et feinte d’incompréhension. À son retour, il reçoit une lettre de Rosanette qui désire le voir. Déçu par l’entrevue de la journée, il se promet d’y aller.

Chapitre 4 : Frédéric invite Rosanette aux courses où ils font la rencontre de Cisy qui semble également s’intéresser à la demi-mondaine. Et en effet, après un dîner au compte de Frédéric et auquel s’est invité l’aristocrate, ce dernier s’en va avec Rosanette, laissant Frédéric seul avec Hussonnet. Peu de temps après, Pellerin lui réclame une somme exorbitante pour le portrait de Rosanette, ce que Frédéric refuse, de même qu’il refuse d’avancer l’argent à Hussonnet pour relancer son journal. Puis, invité par Cisy en guise de réconciliation, il sème le trouble dans le dîner et finit par attaquer physiquement Cisy lorsque celui-ci fait une réflexion désobligeante sur madame Arnoux : le duel est inévitable. Après avoir pris Regimbart et Dussardier comme témoins, il se retrouve face à l’aristocrate dans le bois de Boulogne où ce dernier s’évanouit de peur. C’est à ce moment qu’Arnoux vient interrompre le duel, persuadé que Frédéric s’était battu pour sauver son honneur. Peu de temps après, il voit dans Le Flambard, le journal d’Hussonnet, un article le dénigrant, puis, dans la vitrine d'un marchand de tableaux, le portrait de Rosanette, « les seins découverts », exhibé à son nom. Pellerin et Hussonnet se vengeaient. Dépité, Frédéric décide de se rendre chez les Dambreuse où il est froidement accueilli. Après s’être mis à dos les invités par un plaidoyer contre l’ordre établi, il quitte les lieux. Rentrant chez lui, il rencontre Dussardier qui l’invite à reprendre contact avec Deslauriers, qui se réjouit à cette idée. Il lui apprend que sa mère aimerait le revoir et que Louise, la fille du père Roque, serait un bon parti. De retour à Nogent-sur-Seine, Frédéric passe pour le « futur de Mlle Louise ».

Chapitre 5 : À Paris, Deslauriers décide d’aller voir madame Arnoux. Il lui apprend que Frédéric va se marier avec Mlle Louise. Celle-ci en est visiblement affectée. Quant à Frédéric, il retrouve la jeune fille plus amoureuse que jamais qui, brusquement, l'interroge : « Veux-tu être mon mari ? » Pris de court, il cherche une réponse : « Sans doute, je ne demande pas mieux ». Mais après que le père Roque lui a fait visiter son domaine, il invoque des histoires à régler pour s’en retourner vite à Paris.

Chapitre 6 : De retour à Paris, il se rend chez la maréchale qui le reçoit fort bien. Le lendemain, il se rend chez Deslauriers qui l’emmène chez Dussardier pour fêter la sortie de prison de Sénécal. Les retrouvailles se passent bien, mais alors qu’il s’était juré de ne pas retourner chez Arnoux, il est obligé de se rendre au magasin où il revoit madame Arnoux. Alors, leur amour se découvre et dès le lendemain, ils se retrouvent dans la nouvelle petite maison de campagne des Arnoux située à Auteuil. « Il était entendu qu'ils ne devaient pas s’appartenir. Cette convention, qui les garantissait du péril, facilitait leurs épanchements ». Mais, voulant une liaison plus complète, Frédéric loue une garçonnière et fixe, un jour de février 1848, à madame Arnoux une entrevue qu'il désire plus intime. Elle accepte mais ne se rend pas au rendez-vous : son fils est malade du croup et semble proche de la mort. Lorsqu'il est sauvé, après avoir craché la fausse membrane, madame Arnoux y voit un « avertissement de la Providence. Le Seigneur, dans sa miséricorde, n'avait pas voulu la punir tout à fait ! Quelle expiation, plus tard, si elle persévérait dans cette amour ! [...] et elle offrit à Dieu, comme un holocauste, le sacrifice de sa première passion, de sa seule faiblesse ». Pendant ce temps, alors que les événements révolutionnaires des 22 à 25 février 1848 ont commencé, Frédéric, désespéré de son rendez-vous manqué et « par un raffinement de haine », amène Rosanette dans sa garçonnière, préparée pour la chute de madame Arnoux (« les fleurs n'étaient pas fanées »), et en fait sa maîtresse.

Troisième partie
Chapitre 1 : La Révolution a commencé. Frédéric se rend aux Tuileries où il rencontre parmi les émeutiers Hussonnet et Dussardier. À la fin de la journée, alors qu’est nommé le gouvernement provisoire, Frédéric rédige un article qui lui vaudra la reconnaissance de ses amis et le respect de Dambreuse qui lui propose de se présenter aux élections législatives pour la circonscription de Nogent. Il l’engage à rédiger un discours électoral, ce que s’empresse de faire Frédéric. Dambreuse, effrayé par ces idées anti-bourgeoises, sans le dire à Frédéric, décide de se présenter lui-même aux élections. Le jeune homme déclare son discours devant une assemblée présidée par Sénécal : il est conspué et mis à la porte après une séance qui tourne au ridicule. En rentrant chez Rosanette, chez qui il vit à présent, Frédéric est également dénigré par elle qui ne comprend pas cette Révolution amenant le désordre. Mais en sortant de chez Rosanette, il rencontre Arnoux qui vient la voir. Il comprend alors que ce dernier est toujours dans le cœur de la Maréchale. Rongé par le doute concernant la Révolution et par la jalousie concernant Rosanette, il propose à cette dernière de partir faire un séjour à Fontainebleau, qui sera en quelque sorte leur lune de miel. Ils partent début juin, peu de temps avant les journées sanglantes de juin 1848. Dans un cadre idyllique, elle se laisse aller à lui raconter son enfance malheureuse, mais Frédéric s’aperçoit aussi de ses défauts et commence à s'en agacer. Il prend le prétexte de la nouvelle de la blessure de Dussardier aux journées de juin pour rentrer à Paris. Après un retour difficile et même une arrestation, il retrouve le commis, soigné par la Vatnaz. Entre-temps, le père Roque, émoustillé par la Révolution est monté à Paris avec sa fille, impatiente de revoir son Frédéric.

Chapitre 2 : Les Dambreuse organisent un dîner où sont présents notamment Frédéric, les Arnoux, le père Roque et sa fille Louise. Frédéric ne sait comment agir auprès de madame Arnoux alors que Louise qui l’aime éperdument est présente. Durant ce dîner, Louise apprend les diverses histoires dans lesquelles Frédéric s’est mêlé, et notamment son amour pour Rosanette. Tandis que Frédéric rentre chez Rosanette, Louise qui veut à tout prix le retrouver, court chez lui, suivi de sa gouvernante affolée, où le concierge lui apprend que Frédéric ne couche plus chez lui depuis trois mois.

Chapitre 3 : Frédéric passe de bons moments chez Rosanette ; mais un jour, il ressent le besoin d’aller revoir madame Arnoux. Après un moment d’embarras, elle lui révèle pourquoi elle n’est jamais venue au rendez-vous de février 1848. Se comprenant alors, ils s’étreignent langoureusement, surpris par Rosanette, qui avait suivi Frédéric. Frédéric et Rosanette rentrent chez eux et, furieux, il est prêt à lever la main sur elle lorsqu'elle lui apprend qu’elle est enceinte. Frédéric accueille cette nouvelle avec une joie plus que modérée et, pour son ambition sociale, il prend la résolution de devenir l’amant de madame Dambreuse, afin de se servir d'elle comme appui pour s'introduire dans son milieu. Elle cède rapidement à ses avances. « Frédéric l'attira sur ses genoux, et il se dit : « Quelle canaille je fais ! » en s'applaudissant de sa perversité ». Puis Deslauriers rentré de Troyes, où il avait été nommé commissaire de la République, l’exhorte à se présenter aux élections de l’Aube. Mais il lui demande aussi, vu sa bonne fortune, lui trouver une place chez le banquier Dambreuse. Frédéric semble cependant bien plus préoccupé par sa nouvelle et riche maîtresse que par une élection de député de la nouvelle République.

Chapitre 4 : Deslauriers se présente lui-même chez Dambreuse, qui lui confie un poste. Mais le banquier tombe malade très gravement et ne tarde pas à mourir sous les yeux de sa femme et de Frédéric. Ce dernier est tout heureux d’apprendre par sa nouvelle maîtresse qu’elle hérite une fortune colossale. Il ne lésine donc pas sur les funérailles. Mais juste après, madame Dambreuse lui apprend qu'elle vient de découvrir que son mari a tout légué à sa fille illégitime, Cécile, mariée récemment à l'arriviste Martinon. Frédéric tente de la consoler par des preuves de son amour. Cependant il doit mener une double vie, car Rosanette vient d’accoucher, jurant aux deux femmes le même amour éternel, alors que dans son cœur une troisième est toujours présente : madame Arnoux. Les malheurs vont se succéder pour Rosanette. Poursuivie par la Vatnaz pour impayé, elle apprend que son nouveau-né est malade du muguet. Il meurt un soir, ce qui semble être un soulagement pour Frédéric qui n'avait jamais connu de sentiment de paternité. Pellerin, venu peindre un portrait de l’enfant, apprend à Frédéric qu’Arnoux, risquant la prison pour dettes, est prêt à s’embarquer avec sa famille pour l’Amérique.

Chapitre 5 : Frédéric court chez madame Dambreuse réclamer la somme nécessaire à sauver Arnoux, mais il lui ment sur le motif. Il est toutefois trop tard. Lorsqu'il veut lui rendre l’argent, elle a appris la véritable raison de cet emprunt et décide de se venger en recourant à Deslauriers qui se charge de vendre les dettes à Sénécal. Celui-ci ne tarde pas à faire mettre en vente les biens d’Arnoux. Frédéric, croyant que Rosanette est à l’origine de cela, la quitte avec fracas. Mais le 1er décembre 1851 a lieu la vente aux enchères et madame Dambreuse l’y amène malicieusement, ce qui met Frédéric hors de lui : il rompt également avec elle alors qu’il était prêt à l’épouser. Il part pour Nogent-sur-Seine le lendemain espérant revoir Louise, mais lorsqu'il arrive, il a la stupéfaction de la voir en mariée, sortant de l'église aux bras de son nouvel époux qui n'est autre que Deslauriers. Rentrant à Paris désespéré, Frédéric croise un attroupement et découvre Dussardier au milieu criant « vive la République ! ». Soudain, ce dernier est tué par un dragon en lequel … « Frédéric, béant, reconnut Sénécal ».

Chapitre 6 : « Il voyagea. [...] Il revint. ». Seize ans plus tard, un soir de mars 1867, une femme se présente dans son cabinet : c'est madame Arnoux. Elle lui raconte sa vie (ce que sont devenus ses enfants, Monsieur Arnoux), puis ils font une longue promenade, se rappelant leurs souvenirs ensemble. Frédéric lui jure son amour éternel. Avant de repartir, elle lui laisse une mèche de ses cheveux blancs. Cette rencontre se clôt sur cette phrase : « Et ce fut tout. » faisant écho au "Ce fut comme une apparition" du premier chapitre.

Chapitre 7 : Deux ans plus tard, Frédéric retrouve Deslauriers. Louise l’avait quitté et lui avait accumulé les métiers. On apprend qu’Arnoux est décédé l’année précédente, que Mme Dambreuse est remariée à un Anglais, que Martinon est devenu sénateur, que Pellerin a laissé la peinture pour un procédé nouveau : la photographie et que Rosanette est maintenant veuve de monsieur Oudry.
Le récit s’achève sur le rappel d’un souvenir d'adolescence évoqué lors de la première rencontre des deux amis au début du roman, lorsqu'ils se sont vus ridicules en allant se faire déniaiser ensemble à la maison close, derrière le rempart, avec des bouquets de fleurs à la main. « On les vit ressortir. Cela fit une histoire qui n'était pas oubliée trois ans après. Ils se contèrent prolixement, chacun complétant les souvenirs de l'autre ; et quand ils eurent fini : — C'est là ce que nous avons eu de meilleur ! » conclurent les deux hommes, tirant un bilan désenchanté de leur éducation sentimentale

1962 : Alexandre Astruc, L’éducation sentimentale. Avec : Jean-Claude Brialy (Frédéric Moreau), Marie-José Nat (Anne Arnoux), Dawn Addams (Catherine Dambreuse), Michel Auclair (Didier Arnoux), Carla Marlier (Barbara), Pierre Dudan (Charles Dambreuse). 1h35.

1973 : Marcel Cravenne, L’éducation sentimentale.
1999 : Eugène Green, Toutes les nuits.



La tentation de saint Antoine
1874

1911 : Arturio Ambrosio, La Tentazioni di Sant’Antonio.




Un cœur simple
1877

Félicité est une femme qui consacre sa vie aux autres. Sans abnégation mais avec l'amour immense dont elle est dotée et qu'elle offre à ceux qui ont la chance de la croiser et de la comprendre. Elle aimera successivement et avec une même intensité Théodore qui la trahira, Clémence dont l'affection lui est interdite, Victor qui va disparaître, Dieu qu'elle découvre tardivement et pour finir Loulou, un perroquet. Au centre de cet univers se tient Mathilde, sa maîtresse, la clé de voûte d'une vie qu'elle se construit avec détermination.

1961 : Jean Bescont, Un cœur simple (TV).

1977 : Giorgio Ferrara, Un Cuore semplice. Avec : Joe Dallesandro (Teodoro), Adriana Asti (Felicita), Tina Aumont (Virginia), Alida Valli (Mrs. Obin). 1h35.

2008 : Marion Laine, Un coeur simple. Avec : Sandrine Bonnaire (Félicité), Marina Foïs (Mathilde Aubain), Pascal Elbé (Théodore), Patrick Pineau (Liébard), Noémie Lvovsky (Nastasie), Louise Orry-Diquéro (Clémence 9-11 ans). 1h45.

 


Bouvard et Pécuchet
1881

Par un chaud dimanche d'été, près du bassin du port de l'Arsenal, sur le boulevard Bourdon, à Paris, deux promeneurs, Bouvard et Pécuchet, se rencontrent par hasard sur un banc public et font connaissance. Ils s'aperçoivent qu'ils ont eu tous deux l'idée d'écrire leur nom dans leur chapeau : « Alors ils se considérèrent. ». Tombés sous le charme l'un de l'autre, Bouvard et Pécuchet découvrent que non seulement ils exercent le même métier de copiste, mais qu'en plus ils ont les mêmes centres d'intérêt. S'ils le pouvaient, ils aimeraient vivre à la campagne.

Un héritage opportun de Bouvard va leur permettre de changer de vie. Ils reprennent une ferme à Chavignolles, dans le Calvados, non loin de Caen et se lancent, sans autre préparation que la lecture d'ouvrages de vulgarisation et des conseils pratiques glanés au hasard, dans l'agriculture (agronomie, arboriculture, jardinage, conserverie, distillerie). Leur enthousiasme de néophytes et leur incapacité à comprendre va n'engendrer que des désastres. De la même manière, ils vont s'intéresser, successivement, aux sciences (chimie, anatomie, physiologie, médecine, nutrition, astronomie, zoologie, géologie), à l'archéologie (architecture, muséologie, religion celtique, antiquités, histoire, biographie), à la littérature (roman historique, théâtre, critique littéraire, grammaire, esthétique), à la politique, à l'amour, à la philosophie (gymnastique, spiritisme, magnétisme, logique), à la religion, à l'éducation (phrénologie, dessin, histoire naturelle, morale, musique, urbanisme) avec les mêmes résultats.

Ils sont aussi emportés dans les débats, souvent houleux, de la politique, de la religion, du positivisme. Comme dans les autres domaines, leurs opinions sont aussi peu assurées et peu enracinées que possible. Ils ne connaissent rien que par quelques poncifs tirés de leur lecture.

Le roman s'interrompt brusquement au chapitre dix sur l'échec éducatif de Bouvard et Pécuchet, les deux « orphelins » dont ils ont volontairement assumé la charge et entrepris l'éducation se montrant totalement rétifs à leur pédagogie (pourtant inspirée des meilleurs auteurs).

1971 : Robert Valey, Bouvard et Pécuchet (TV). Avec : Julien Guiomar (Bouvard), Paul Crauchet (Pécuchet), Martine Pascal (Mme Bordin), Robert Rimbaud (Le comte de Faverges), Rose Thiéry (Germaine), Christine Parat (Mélie), François Dyrek (Gorju).

1973 : André Leroux, Flaubertine ou L’histoire de Bouvard et Pécuchet (TV).Avec Paul Bru (Bouvard), Jean Schmitt (Pécuchet), André Pomarat (Voix de Flaubert).

1990 : Jean-Daniel Verhaeghe, Bouvard et Pécuchet (TV). Avec : Jean Carmet (Juste Pécuchet), Jean-Pierre Marielle (François Bouvard), Pierre Etaix (Maître Tardivel), Catherine Ferran (Mme Bordin), Yves Dautun (Gorju), Laure Duthilleul (Mélie), Andrée Tainsy (Germaine). 2h42.

Jean-Luc Lacuve, le 31 mars 2021

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