Editeur : Les éditions Montparnasse, août 2009. Une pièce d'Eugène Ionesco, mise en scène de Jorge Lavelli (1977), réalisation d'Yves-André Hubert. 1h45.

Le roi va mourir et il ne le sait pas. Or, les signes sont là : le royaume se lézarde, le palais menace de tomber en ruine. La nouvelle est imminente, et il faut bien la lui apprendre. C'est tout le sujet de cette tragédie bouffonne.

" Dans ce monde, il faut être un peu trop bon pour l'être assez. "

Interprètes de la troupe de la Comédie-Française : Michel Aumont (le Roi Bérenger), Christine Fersen (la Reine Marguerite) ; Tania Torrens (la Reine Marie) François Chaumette (le Médecin), Michel Duchaussoy (le Garde), Catherine Hiegel (Juliette).

C'est l'histoire d'une agonie, celle du Roi Bérenger, qui, après un règne de plusieurs siècles, apprend enfin à mourir. Devant l'inéluctable, le roi ferme les yeux, niant une réalité à laquelle il n'ose songer. Devant l'irréversible, il se révolte et pense pouvoir négocier un répit, mais pris dans le compte à rebours de la pièce, il finit par se résigner et s'abandonne : "Tu vas mourir dans une heure et demie, tu vas mourir à la fin du spectacle" (la Reine Marguerite). Entre deux reines, la Reine Marguerite, première épouse du roi, incarnation du principe de réalité, et la Reine Marie, seconde épouse du roi, "première dans son cœur", incarnation du principe de plaisir, Bérenger se débat contre son destin de roi, qui s'avère finalement destin de tout homme : échec et mat, roi ou pion, la mort signe la fin de la partie. Obsession de l'auteur pendant toute sa vie, il affirme ici que la mort est un spectacle.


 

 
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Le roi se meurt de Ionesco