Editeur : Carlotta-Films, novembre 2009. 2DVD. Nouveaux masters restaurés DVD1 : Le pettit fugitif. DVD 2 : lovers and Lollipops1.85. Weddings and babies.1.66. Coffret 30 € et 20 € pour Le petit fugitif seul.

Suppléments:

  • Introduction : Le chaînon manquant (11 mn) Alain Bergala, réalisateur et enseignant à La fémis, explique pourquoi Le Petit Fugitif est un noeud de modernité, véritable lien direct entre le néo-réalisme et la Nouvelle Vague.
  • Morris Engel, l’indépendant (29 mn) Mary Engel, fille de Morris Engel et Ruth Orkin, rend hommage à son père et son oeuvre grâce à de nombreux témoignages d’époque et contemporains, illustrés d’archives.
  • Bande-annonce d’époque - Bande-annonce 2009
  • Le carnet du film en images
  • Ruth Orkin, images de la vie (18 mn) Mary Engel évoque la carrière de Ruth Orkin, sa mère, figure incontournable de la photographie américaine d’après-guerre et auteur du célèbre cliché American Girl in Italy.

 

Brooklyn, dans les années cinquante. La mère de Lennie lui confie la garde de son petit frère Joey car elle doit se rendre au chevet de la grand-mère, malade. Lennie avait prévu de passer le week-end avec ses amis. Irrité de devoir emmener son petit frère partout avec lui, il décide de lui jouer un tour en simulant un accident de carabine. Persuadé d’avoir causé la mort de son frère, Joey s’enfuit à Coney Island, immense plage newyorkaise dédiée aux manèges et à l’amusement…

 

Filmé dans un noir et blanc somptueux, Le Petit Fugitif est considéré comme le film précurseur du cinéma indépendant américain, qui a fortement inspiré les premiers films de John Cassavetes et Martin Scorsese. Véritables avant-gardistes, Morris Engel, Ruth Orkin et Ray Ashley s’immergent dans la foule de Coney Island, lieu mythique de New York, et réalisent une oeuvre à hauteur d’enfant sans précédent. Prototype du film à petit budget tourné en décors naturels et avec des acteurs non professionnels, Le Petit Fugitif - auréolé du Lion d’argent à Venise - est entré dans l’histoire du cinéma comme une influence fondatrice, notamment pour la Nouvelle Vague.

Le Petit Fugitif n’aurait jamais existé si une caméra exceptionnelle n’avait pas été inventée. Elle est l’oeuvre de Charles Woodruff, un ami que Morris Engel avait rencontré dans la Navy. Il s’agit d’une caméra 35 mm compacte et passe-partout que l’on tient à la main, avec un harnais au niveau de l’épaule. Elle dispose d’une double contre-griffe et d’un système optique à deux objectifs. Il fallut un an à Woodruff pour achever la caméra. Ceci permit de tourner dans des conditions proches de la « caméra cachée » puisque, discret et mobile, l’engin pouvait filmer au coeur de la foule sans que celle-ci ne le remarque. Cette approche esthétique et pratique est à la base du film, Engel, Ashley et Orkin souhaitant tourner en comité très réduit et dans les conditions les plus proches possibles de la réalité quotidienne. La caméra servit à produire des images « volées » et à faire du Petit Fugitif une véritable oeuvre indépendante, entre documentaire et fiction. Mieux, elle inspira de nombreux cinéastes en quête de nouvelles formes, dont le plus célèbre reste Jean-Luc Godard qui écrivit un courrier à Morris Engel pour acheter sa caméra et lui envoya, à New York, son chef-opérateur Raoul Coutard.

Au cours des années 50, Morris Engel et Ruth Orkin révolutionnent le cinéma en réalisant et produisant des films en dehors des studios hollywoodiens. D’abord avec Le Petit Fugitif, considéré comme le tout premier film indépendant du cinéma américain, puis Lovers and Lollipops et Weddings and Babies, ils conçoivent des oeuvres éprises de liberté, filmant au plus près la réalité quotidienne de leurs contemporains, le plus souvent à hauteur d’enfant. À la fois drôles, émouvants et intemporels, ces trois films fondateurs du cinéma indépendant sont un hommage incomparable à New York, de ses quartiers populaires, Brooklyn ou Little Italy, à ses icônes, la statue de la Liberté et Central Park.

 

 
présente
 
Le petit fugitif de Moris Engel et Ray Ashley