Editeur : Carlotta-Films, novembre 2009. 5 DVD. Nouveaux masters restaurés DVD1 : Quatre étranges cavaliers . DVD2 : Tornade, La reine de la prairie . DVD3 : Les rubis du prince birman, La perle du pacifique sud . DVD4 : Le mariage est pour demain . DVD5 : Deux rouquines dans la bagarre. 50 €

Suppléments:

  • Dialogues audio avec Allan Dwan par Peter Bogdanovitch, réalisateur et historien du cinéma, pour chacun des films (8, 9, 8, 10, 8, 11 et 13 mn)
  • Bandes-anonces de chacun des films
  • Le dernier des grands maitres (30 mn) Peter Bogdanovich évoque avec émotion la carrière d’Allan Dwan (DVD1).
  • L’homme qui filmait plus vite que son ombre (28 mn) Les acteurs Harry Carey Jr. et Stuart Whitman se remémorent leurs carrières aux côtés des grands noms d’Hollywood comme John Ford et Raoul Walsh, et surtout leur collaboration avec Allan Dwan sur Quatre étranges cavaliers (DVD1)
  • L'homme qui acheta un canyon (11 mn) Robert Blees, scénariste de La Reine de la prairie, revient sur le tournage du film, sur ses rapports avec Allan Dwan, Benedict Bogeaus, Barbara Stanwyck et donne son point de vue sur le statut d’acteur de Ronald Reagan. (DVD2)
  • High air (1956 – N&B – 26 mn). Un ouvrier travaillant sur un chantier à risque doit faire face à la réapparition soudaine de son fils qui déclare vouloir exercer le même métier que lui…. Its always sunday (1956 – N&B – 25 mn) Un révérend, considéré par les vagabonds comme la « bonne poire » du coin, reçoit la visite de deux compères affamés et donne une belle leçon de charité… (DVD4)
  • Au secours de Cain (29 mn) Robert Blees, scénariste de Deux rouquines dans la bagarre, raconte sa collaboration avec Allan Dwan. (DVD5)
Sep films, tous réalisés entre 1954 et 1956, encadrés par les deux chef-d'oeuvres que sont Quatre étranges cavaliers et Deux rouquines dans la bagarre.

 

Jacques Lourcelles dont la finesse d'analyse est inégalée en ce qui concerne le cinéma américain classique, consacre pas moins de douze critiques à Allan Dwan dans son dictionnaire du cinéma. C'est moins que les vingt-trois consacrées à Hitchcock mais presque autant que les treize sur Howard Hawks. Patrick Brion programma aussi avec enthousiasme une bonne part des dix films RKO produit par Borgeaus à la télévision dans les années quatre-vingt. Le présent coffret Carlotta est l'occasion de redécouvrir la mise en scène souvent splendide de cet auteur prolifique.

Pour Lourcelles, la qualité essentielle des films de Dwan est de puiser sa substance dans les seules péripéties de l'action et dans la contemplation du monde sans avoir besoin des facilités du discours pour se faire entendre. Ses "tragédies optimistes", genre paradoxal où pourrait rentrer une grande partie de son œuvre sont caractérisées par une vision poignante de la destinée humaine et par une antipathie viscérale pour le désespoir et la dérision. Il fait de l'âpre western Quatre étranges cavaliers le chef d'œuvre du maître. Il y repère le respect des trois unités de la tragédie et des plans séquences qui ponctuent l'action. Le dédain pour les séparations de classe sociales se remarque par les deux femmes de conditions opposées qui aident le héros.

Deux des plans les plus célèbres de Dwan: Johnson puis McCarthy successivement au premier plan sous les yeux de Dolly, dans un unique plan de près d'une minute (voir : saloon)
... et Le plan-sequence de la fuite (voir : fuite)

Chacun des films est marqué par le rousseauisme de l'auteur qui pointe aussi bien l'absence de générosité morale chez nombre d'habitants des villes ainsi que leur peu de jugement qui se caractérise par leur capacité à changer d'avis sur une simple rumeur.

Le rousseauisme de La reine de la prairie et l'éclat du noir dans Deux rouquines dans la bagarre

J.-L. L. le 22/11/2009

 

Dialogues audio avec Allan Dwan par Peter Bogdanovitch


Tornade donne l'impression d'être un film riche alors que les décors ont été loués à la journée d'une part dans un ranch de la Warner et dans des décors Universal. Le budget devait être en dessous de 850 000 dollars car Hugues voulait des films modestes pour faire tenir le studio et le revendre dans de bonnes conditions. Le tournage se faisait en moyenne sur trois semaines de cinq jours, soit, au total, 15 jours de travail. Quarante jours avaient été initialement prévus pour quatre étranges cavaliers mais l'argent n'était pas au rendez-vous. Dwan se dit satisfait de ne travailler ainsi que six mois pour six films en deux ans.

Le tournage de La reine de la prairie à lieu dans le Glacier national park du Montana. Dwan engagea une troupe de pieds noirs en espérant s'assurer leur service avec cinq dollars par jour s'ils venaient avec leurs chevaux. Mais chacun d'eux avaient déjà reçu 30 000 dollars de la standard Oil pour prospecter du pétrole sur leur terre. Il acceptèrent finalement de construire un village dans le parc. Ils enfreignirent ainsi la loi qui leur en interdisait l'accès. Ils insistèrent même un temps pour récupèrer ces terres de leurs ancêtres. Les conditions climatiques et leurs tipis inconfortables les firent partir avant que l'armée n'ait à intervenir.

Entretiens réalisés en novembre 1968 à Van Nuys, Californie.

 

Au secours de Cain (29 mn)

Robert Blees, scénariste de Deux rouquines dans la bagarre, raconte sa collaboration avec Allan Dwan et Benedict Bogeaus sur ce film, notamment sa difficulté à faire passer auprès de la censure le roman très sexuel de James M. Cain. Il a dévellopé le personnage de Dorothy qui n'apparait que dans la troisième partie du roman.

 

 
présente
 
Sept films de Allan Dwan