Le ciné-club au Café des Images

Dès 19h30 : Possibilité de se retrouver autour d'une tarte salée au Café des Images (9 euros le plat et bière à partir de 3 euros). Merci de m'indiquer si vous voulez que je réserve pour vous.

« J’ai intensément partagé le travail cinématographique avec certains, jusqu’à une amitié toujours vive. Filmer aujourd’hui ce lien sentimental est un plaisir sans nostalgie. Nos vies croisées nous permettent cette simplicité rapide de ceux qui ne se racontent pas d’histoires, qui savent être devant ou derrière la caméra, dans un ensemble de dons et d’abandon au film. »

L'art du portrait filmique fut une étape importante dans la décision d'Alain Cavalier de lâcher l’industrie du cinéma. Il réalisa ainsi entre 1986 et 1991 une série de 24 portraits de treize minutes chacun pour la télévision de femmes exerçant ces petits métiers de Paris en voie d'extinction, (la matelassière, la dame lavabo, l’accordeuse de piano, etc.). Filmés avec une équipe réduite, d’un trait, Alain Cavalier, artisan de cinéma, était ainsi revenu à la source de son art de cinéaste, celui d'enregistrer le réel et le frémissement de la vie.

Avec Vies (2000), Alain Cavalier s'oriente vers le documentaire autobiographique. Il a toujours une caméra à portée de main pour filmer ses rencontres. Il en sélectionne quatre où ses amis ont la parole. Yves Pouliquen, chirurgien spécialiste des yeux lors de son dernier jour avant la retraite, Jean-Louis Faure, plasticien ami d’enfance, Michel Labelle, un boucher qui raconte sa vie le jour où il quitte son travail. Enfin la monteuse et productrice Françoise Widhoff nous fait visiter une maison en ruines à côté de Chartres : le repère d’Orson Welles, avec qui elle a travaillé, le plus souvent dans la douleur, pendant deux ans. L’arrêt du travail lie ces quatre histoires et semble engager Cavalier dans un retrait définitif de la contrainte industrielle du cinéma pour, bien au contraire, s'assurer qu'il pourra toujours filmer. C'est ce que prouveront les Six portraits XL (2017) sortis en salles sous forme de trois films de 1h40.

La veine plus autobiographique fera l'objet de La rencontre (1996), du Filmeur (2004) et Irène (2009). L'amitié (2022) est un point d'équilibre qui met en valeur les amis rencontrés dans une relation d'un naturel confondant, loin de l'entretien prémédité ou du commentaire a posteriori, pour valoriser l'intense présent de dialogues improvisés : une foi dans l'ouverture à l'autre qu'est l'amitié.