Le dieu noir et le diable blond

1964

(Deus e o diabo na terra do sol). Avec : Yoná Magalhães (Rosa), Geraldo Del Rey (Manuel), Milton Rosa (Morales), Othon Bastos (Corisco), Maurício do Valle (Antônio das Mortes), Lidio Silva (Sebastião), Sonia Dos Humildes (Dada), João Gama (le prêtre), Antonio Pinto (le colonel). 2h00.

Le Sertao est une région désertique du Nord-Est du Brésil qui s'étend jusqu'à l'océan. C'est là que vivent, péniblement, Manuel et sa femme Rosa, paysans pauvres que pressure Morales, le grand propriétaire. Humilié, Manuel tue Morales et doit fuir avec Rosa.

Le couple trouve refuge auprès de Sebastião, sorte d'illuminé qu'on appelle le "beato" noir, c'est-à-dire le Saint et qui promet aux pauvres le paradis sur terre. Si Manuel est subjugué, Rosa est plus que sceptique et tuera elle-même le "Saint" à l'issue d'un rite sanglant qui l'a bouleversée. Sebastião sous ses yeux, a sacrifié un enfant.

A nouveau le couple s'enfuit et c'est un "Cangaceiro" un tueur nommé Corisco (littéralement: "la foudre"), qui leur offre un refuge. Ce Corisco se dit un farouche défenseur des pauvres et un ennemi juré des riches. Mais, lui aussi, sans toutefois invoquer Dieu, se livre à des exactions, viole, mutile, assassine. Ce qui révolte Manuel qui comprend enfin que Sebastião et Corisco sont les deux faces d'une même violence, exercée au nom de Dieu ou au nom du Diable. Il veut tuer Corisco, mais sa femme influencée par Dada, l'épouse du cangaceiro, l'en dissuade.

C'est Antonio das Mortes, mercenaire à la solde du gouvernement qui tuera Corisco - comme il aurait tué Sebastião pour le compte de l'Église si Rosa ne l'avait devancé - laissant Manuel, enfin débarrassé d'une mythologie paralysante, poursuivre la lutte pour qu'un jour " la terre soit à l'homme, non à Dieu, non au Diable".

Dieu et diable sur la terre du soleil est le titre original de cet opéra épique baroque conduit par la musique de Villa-Lobos, primé au Festival du Cinéma Libre de Porreta en Italie. Il lance Glauber Rocha à travers le monde.