Issu d'une grande famille de bourgeois protestants, Roger Leenhardt fait des études de lettres et de philosophie à l'Université de la Sorbonne à Paris.Il se passionne pour le cinéma, d'abord par le biais des Actualités filmées pour Eclair Journal, puis par la production de courts-métrages, enfin en tant que critique dans les colonnes de la revue Esprit. La pertinence de ses analyses fait de lui l'éminence grise des milieux intellectuels du cinéma des années trente et quarante.

Après guerre, il fonde avec Cocteau et Bresson le ciné-club d'avant-garde Objectif 49, fréquenté par la future équipe des Cahiers du Cinéma. André Bazin et aussi François Truffaut, l'admirent le lisent et lui auraient emprunté au besoin ceraines thèses.Il restera pour la postérité une des consciences du mouvement des ciné-clubs et l'un des pères spirituels de la Nouvelle Vague.

Il réalise tout au long de sa carrière un grand nombre de documentaires. Naissance du Cinéma, 1946, reçoit le prix du meilleur film documentaire au Festival du film et des beaux-arts de Belgique de 1947, tandis que ceux qu'il réalise sur les grands écrivains ou peintres du passé : Victor Hugo (1951) Paul Valéry (1959) Corot (1965) et Pissaro (18mn, 1975) sont reconnus par ses pairs. Il réalisera aussi Le Beatnik et le minet (20mn, 1965, premier rôle de Gérard Depardieu) ou Un milliard pour le Vietnam, (1967).

Après avoir écrit le scénario de L'Amour autour de la maison (1946), ce défenseur du cinéma d'auteur devient avec Les dernières vacances (1948) un auteur à part entière. Il se résout à réaliser ce long-métrage, dont il écrit le scénario, seulement après avoir essuyé le refus de plusieurs réalisateurs. Très littéraire, ce film retrace les chastes amours d'adolescents dans une propriété sur le point d'être vendue. La discrétion du sujet, la retenue de la réalisation sont en accord avec celui qui se définit ainsi : "J'ai le goût de la mesure, de la discrétion, de la litote, celui des écrivains protestants de la N.R.F. de ma jeunesse. Un goût classique, donc un peu conservateur, un goût en tout cas de la modération".

Il ne réalise ensuite qu'un seul long métrage pour le cinéma : Le rendez-vous de minuit (1961), un film sur l'imaginaire, l'espace et le temps qui ne séduit ni la critique, ni le public.

En 1964, il apparaît dans un film de Godard, Une femme mariée, dans lequel il incarne l'intelligence, bel hommage pour ce grand théoricien du cinéma moderne. Cette même année,il met en scène pour la télévision Une fille dans la montagne, son dernier long métrage.

Bibliographie :

FILMOGRAPHIE :

1948 Les dernières vacances

Avec : Odile Versois (Juliette Lherminier), Michel François (Jacques Simonet), Renée Devillers (Cécile Simonet). 1h35.

Une grande famille se réunit pour la dernière fois au complet dans une vaste maison. Le conseil de famille décide de vendre la maison qui n’est plus rentable. Les enfants, avertis, décident de s’y opposer...

   
1961 Le rendez-vous de minuit
Avec : Lilli Palmer (Eva/Anne Leuven), Michel Auclair (Jacques), Robert Lombard (Le commissaire Blouquier), Lucienne Lemarchand (La vieille fille, Michel de Ré (Albéric), France Anglade (Fifine), Maurice Ronet (Pierre Neyris). 1h30.
   
1964 Une fille dans la montagne
  Film TV. Avec : Jacques Boyer (Jules), Diane Lepvrier (Simone), André Luguet (M. Planchon), Henri Nassiet (Cahuzère), Giani Esposito (Mestret), Jacques Higelin (Chavegrin), Caroline Cellier (Félicie), Paul Crauchet (Le père Barthe)
   
   
   
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(1903-1985)
3 films
   
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