Le théâtre optique

1889
Le praxinoscope évolue progressivement pour former le praxinoscope à projection. En 1880, l'inventeur a ajouté à son praxinoscope une lanterne magique. Les saynètes sont donc projetées sur un écran et non plus sur un jeu de mirroir. Les personnages sont dessinés sur des plaques de verre, reliées entre elles par des morceaux d'étoffe. Le nombre de poses est toujours de douze et n'a donc pas évolué par rapport au praxinoscope.

L'ultime amélioration aura lieu en 1889 et se nommera théatre optique. Cet appareil, basé sur le praxinoscope à projection, permet de projeter des bandes de longueur illimitée. Celles-ci, souples et régulièrement perforées se déroulent d'une première bobine pour s'enrouler autour d'une seconde tout en passant par une série d'engrenages et de goupilles saillantes. Emile Reynaud dessine et peint ses images à la main, une par une. (Imaginez le temps que cela représente sachant qu'une bande comprend en 500 à 600 poses! ). Le décor, dans lequel évoluent les personnages, est projeté par une seconde lanterne magique ce qui évité à Reynaud de le peindre à chaque fois. Il a enfin atteint son objectif : présenter un vrai spectacle devant un public nombreux.

Le 28 octobre 1892, Emile Reynaud projette les premières pantomimes lumineuses (dessins animés) devant un public ébahi au musée Grévin. Etaient au programme "Un Bon Bock", "Clown et ses chiens" et le plus aprécié "Pauvre Pierrot". Gaston Paulin les accompagne au piano avec des morceaux qu'il a écris spécialement pour chaque pantomime.

Ce spectacle sera à l'affiche du Cabinet Fantastique du musée Grévin jusqu'en 1900, époque où le Cinématographe des frères Lumière lui fit trop de concurrence. En huit ans, ce divertissement aura alors émerveillé plus de 500.000 spectateurs.

Emile Reynaud reprend ses recherches, mais a perdu beaucoup d'enthousiasme. Il meurt dans la misère, à Ivry-sur-Seine le 9 janvier 1918, après avoir jeté à la Seine son appareil de projection et toutes les pellicules de ses bandes animées, sauf deux, actuellement exposées au Musée Crozatier du Puy en Velay.

source :l'atelier scientifique du Lycée Galilée de Gennevilliers (92)