La maison de l'exorcisme
1975
(Lisa e il diavolo). Avec : Telly Savalas (Leandro), Elke Sommer (Lisa Reiner), Sylva Koscina (Sophia Lehar), Alessio Orano (Max). 1h32.
   

En visitant Tolède, une touriste, Lisa, se perd dans les ruelles et rencontre à deux reprises un homme étrange, transportant un mannequin moustachu de taille humaine, et des automates. Elle est ensuite interpellée par un homme moustachu ayant le même visage que le mannequin, qui l'appelle Elena, mais qu'elle ne reconnaît pas : elle le repousse, il tombe dans les escaliers et elle le laisse pour mort. A la nuit tombée, toujours perdue, elle est accueillie dans la vieille voiture d'un couple fortuné, avec son chauffeur. La voiture tombe en panne devant une grande maison lugubre, dont le majordome n'est autre que l'homme aux mannequins. Francis Lehar, le propriétaire de la voiture demande de l'aide à Leandro, majordome nonchalant et facétieux. Une nouvelle fois, Lisa se fait appeler Elena par le jeune homme de la maison, mais sa mère la comtesse ne veut pas faire rentrer le petit groupe chez elle. Finalement ils entrent, mais leurs hôtes leur laissent bientôt entendre que la demeure est visitée par des personnages invisibles...

 

Mario Bava nous invite dans un conte gothique, peuplé de fantômes, de réminiscences, de meurtres sanglants bien entendu, et, peut-être, d'une présence diabolique... Telly Savalas (Kojak) donne un ton original et humoristique à cette histoire très confuse : en dépit de quelques frissons, on pense davantage à la Famille Adams qu'à un film d'épouvante. Comme d'habitude chez M. Bava, aucun excès macabre ni érotique, et une recherche esthétique un peu maniériste mais sincère, avec un beau travail sur les reflets et les éclairages.

La carrière de ce film fut compliquée. Le script étant à l'origine de son père, réalisateur de films scientifiques, Mario Bava s'est beaucoup impliqué dans ce cauchemar poétique, où les mannequins sont aussi vivants que les êtres humains, eux-mêmes voués à la décomposition. En 1973, le film, trop personnel, est mal accueilli. Le producteur, Alfredo Leone, demande à Bava d'ajouter des séquences d'exorcisme, ce qui donne lieu à un film complètement transformé, appelé " La maison de l'exorcisme ", que Mario Bava reniera mais qui connaîtra une belle carrière commerciale... plaisir de découvrir, entre frissons, humour et émotion, la fin de ce "giallo".

E. B. le 24/05/2007

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Genre : Fantastique