(1893-1930)
1 film
   
   
   
 

Vladimir Vladimirovitch Maïakovski (ou Maïakovsky) est né le 7 juillet 1893 à Bagdadi, aujourd'hui en Géorgie.

Maïakovski adhère au Parti social démocrate (bolchévique) à 15 ans et participe aux manifestations révolutionnaires de 1905. Arrêté trois fois pour conspiration, il s'initie à la poésie alors qu'il est emprisonné à Boutyrskaïa en 1909. Il commence sa carrière littéraire à l'âge de 18 ans ; une tragédie provocante intitulée Vladimir Maïakovski est montée à Saint-Pétersbourg en 1913.

Il devient rapidement un des meneurs du mouvement futuriste après sa rencontre avec le poète et peintre David Bourliouk qu'il a connu en 1911. Il est un fervent défenseur du cinéma : il rédige en 1913 trois articles sur les rapports entre théâtre, cinéma et futurisme et écrit son premier scénario, La poursuite de la gloire, qui est refusé. Artiste engagé, il rejoint la Révolution dès les premiers jours, et crée le Koumfout, mouvement des communistes-futuristes.

Il atteint des sommets de lyrisme dans La Flûte en colonne vertébrale (aussi connue sous le nom de La Flûte des vertèbres, 1915) ou dans son Nuage en pantalon (1914), véritable manifeste du futurisme, qui est le fruit de sa relation troublée avec Lili Brik qu'il a rencontrée en 1910 alors qu'il entretient une relation avec sa jeune sœur Elsa Triolet. Il lui écrira et lui dédiera sa vie durant ses plus belles poésies. Lili est déjà mariée avec Ossip Brik qui devient l'ami et l'éditeur du poète. Un ménage complice à trois s'instaure. Avec Serge Tretiakov ils fondent le journal LEF qui influencera toute une génération d'écrivains.

   

De retour à Moscou et après la révolution d’Octobre de 1917, qu’il accueille d’abord favorablement, il utilise, sincèrement, son talent au service du pouvoir politique, notamment dans le poème "Lénine". Au début de 1918, il est scénariste et interprète de trois films pour la firme Neptune : Pas né pour l’argent (réalisation : Nikandre Tourkine), La demoiselle et le voyou coréalisé avec Evguéni Slavinski), Enchaînée par le film (réalisation : N.Tourkine).

Il écrit également deux pièces satiriques : La Punaise (1920) et Les Bains publics (1929) ainsi que Mystère-Bouffe pièce traitant de la Révolution d'une façon épique: « Mystère, c’est ce que la Révolution a de grand. Bouffe, ce qu’elle a de comique ». Il se heurte une fois encore au conformisme des critiques et du Parti.

Pendant la guerre civile, Maïakovski participe à l’agit-prop, en réalisant Au front. En 1922, il prépare un scénario, non réalisé, Benz n°22 : le personnage principal est une automobile, sujet qui rappelle sa pièce Misteria-Bouff. De 1923 à 1929, il anime le LEF (Front gauche de l’art), puis Nouveau LEF, dont le projet (conformément au programme des constructivistes et productivistes) consiste à porter l’art dans la vie quotidienne où il doit disparaître. En 1926-1927, il crée, pour les studios d’Ukraine (VUFKU) dix scénarios avant-gardistes, satiriques, fantaisistes et burlesques. L'un de ces scénarios, L’Idéal et la couverture, a été réalisé pour René Clair. Le scénario Rappelle-toi la cheminée était destiné à la FEKS, il ne sera pas réalisé mais il sera utilisé pour le film Maïakovski rit (1975) de Sergueï Youtkevitch et Anatoli Karanovitch.

Il sillonne pourtant l'Europe en ambassadeur et visite Londres et Paris. De 1923 à 1925 il prend les commandes de la revue LEF à l'avant garde du futurisme. Partout on écoute ce géant à la voix de stentor célébrer la révolution dont il est le chantre. Il se met au service de l'agence télégraphique russe (ROSTA) et conçoit les images et les textes des posters satiriques Agitprop. Après une série de ruptures et de réconciliations, il se sépare définitivement de Lili en 1924. Il part pour une tournée de conférences à New York et il y rencontre Elly Jones, une jeune émigrée russe

Alors que la famine gronde, le cri torturé du Treizième apôtre plus désespéré que jamais résonne: « À bas votre amour, à bas votre art, à bas votre société, à bas votre religion ».

Le 14 avril 1930 à 10 h 15, le poète harassé, qui par défi jouait aussi à la roulette russe, se tire une balle dans le cœur. Il rédigea sa propre épitaphe deux jours avant sa mort : « Le canot de l'amour s'est fracassé contre la vie (courante). Comme on dit, l'incident est clos. Avec vous, nous sommes quittes. N'accusez personne de ma mort. Le défunt a horreur des cancans. Au diable les douleurs, les angoisses et les torts réciproques ! ... Soyez Heureux ! ».

On trouvera aussi ce mot : « Maman, mes sœurs, mes amis pardonnez-moi - ce n'est pas la voie (je ne la recommande à personne ) mais il n'y a pas d'autre chemin possible pour moi. Lily aime-moi ! ».

Staline ordonne des funérailles nationales pour celui qu'il qualifiera plus tard de "poète de la Révolution ".Il sera après sa mort tour à tour déconsidéré, oublié, réhabilité par Staline sur l'insistance des Brik - "Ils l'ont tué une seconde fois" dira Pasternak, mis à l'index à nouveau et, finalement, redécouvert au fil des révolutions.

Filmographie :

1918 La demoiselle et le voyou
 

(Baryshnya i khuligan). Avec : Vladimir Maïakovski (Le voyou), Alexandra Rebikova (L'institutrice)). 0h35.

Une jeune femme arrive dans une école où elle doit enseigner pour la première fois. Elle doit apprendre à une classe d'adultes à lire et à écrire. Tous ses étudiants sont des hommes, allant de garçons aux vieillards, et ils sont plutôt bruyants et difficiles.Tous sont plus ou moins amoureux d'elle et l'un des plus jeunes lui écrit quil l'aime dans un devoir....

   
   
   
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