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Mao

1972

Mao
Andy Warhol, 1972
The Andy Warhol Museum, Pittsburgh

1972, quand, après huit ans sans produire de peintures, mais des films, Warhol peintre refait surface (littéralement) avec le portrait de Mao, qui coïncide avec la couverture médiatique d'un voyage de Richard Nixon en Chine. On en retrouve diverses versions accrochées, comme il se doit, sur le fond de papier peint à l'effigie du Grand Timonier. Warhol aimait cette perversion des images par sérigraphie et retouches interposées, leur faisant cracher leur vérité de masque de théâtre ou de mort.

Ce Mao de tee-shirt, aux lèvres très peintes, au visage tour à tour bleu ou brouillé d'ombres noires, n'est pas seulement confronté à sa transformation en motif décoratif stabilisant ses traits. La série lithographiée fait face à une série de soleils couchants, tout en douceur, réalisée au même moment. Billy Wilder, Hollywood et le crépuscule de ses vedettes ne semblent pas si loin de ce Warhol, dont on peut toujours se demander ce qu'il avait sous la perruque, au-delà de son goût pour la provocation.

Introduire l'image de Mao dans la société américaine était une provocation. Multiplier le signe du dollar, d'une part, et la faucille et le marteau, de l'autre, en était une autre. On peut remarquer aussi que l'emblème du capitalisme ne paraît pas flambant neuf, mais pris dans une sorte de cambouis, quand celui du socialisme se ramollit dans son ombre d'un rouge sanglant. Le monde en deux blocs en prend un coup. Warhol ne prend pas parti.