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Régates à Argenteuil

1872

Régates à Argenteuil
Claude Monet, 1872
Huile sur toile, 48 x 75 cm
Paris, Musée d'Orsay

Monet s'installe à Argenteuil, attiré par son ami Caillebotte de décembre 1871 à 1878 et la moitié des 170 toiles peintes durant cette période représentent des bords de Seine.

En Ile de France, la mode du canotage se développe à partir de 1830. Des bateaux de course s'affrontent à Argenteuil dès 1850 car la Seine forme, à cet endroit, un bassin qui offre la plus vaste étendue d'eau de la région parisienne. Reliée à Paris par le train, cette commune réputée pour les activités nautiques attire de nombreux compétiteurs et, le dimanche, la foule des promeneurs afflue.

La lumière se reflétant dans l'eau qui clapote renvoie ses reflets sous les arches du pont, les voiles blanches se réfléchissant dans la rivière, fournissent un exemple naturel de la division de la touche et du ton. Les stries blanches des voiles, rouges des toits, vertes des arbres dansant dans l'eau font de ce tableau un exemple majeur de l'impressionnisme.

Monet a le courage d'éliminer tous les intermédiaires entre lui et l'objet: non seulement les conventions d'atelier (perspective..), non seulement les notions habituelles et le sens commun mais même le si vanté "sentiment de la nature" . Il apporte dans l'eau bleue, les rouges, les verts, les blancs des maisons, des arbres, des voiles. Peu importe que le reflet d'une chose soit moins certain et stable que la chose: la perception du reflet est, en tant que perception, aussi concrète que la perception de la chose.

Deux ans avant l'existence officielle du courant impressionniste, Monet réalise cette peinture qui en possède toutes les caractéristiques, notamment la fameuse touche fractionnée. Régates à Argenteuil est peint en lumière naturelle, car grâce aux tubes d'étain et au chevalet portatif, les peintres peuvent sortir de l'atelier et travailler sur le motif. C'est la fluidité de l'air et de l'eau, leur aspect changeant au gré des lumières, que le peintre cherche à capter. Monet exprime cette quête en ces termes : "Je veux faire de l'insaisissable. C'est épouvantable cette lumière qui se sauve en emportant la couleur".

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