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(1925-1992)
Expressionnisme Abstrait

Joan Mitchell après une période marquée par l'influence de Matisse et Picasso trouve un premier accomplissement comme peintre expressionniste abstrait. Elle trouve une voie plus proprement originale en combinant plusieurs émotions et à les faire exister plastiquement ; une façon d'annuler le temps pour garder le sentiment. Elle peint avec l'empathie de ce qu’elle éprouve et qu’elle réussit à figer dans le temps. Cette façon d'exprimer des émotions très fortes sans raconter une histoire ou peindre un paysage relève de l'impressionnisme abstrait.

Sans titre 1948  
Cyclistes, tour de France 1949  
Figure and the city 1950  
City lanscape 1955  
George est allé nager au Barnes Hole mais il faisait trop froid 1957  
To the harbormaster 1957  
La chatière 1961  
Calvi 1964  
Chicago 1966  
La ligne de la rupture 1971  
Les bleuets 1973 Nantes, Musée des arts
Tilleul 1978 Nantes, Musée des arts
La vie en rose 1979  
Edrita Fried 1981 New York, Joan Mitchell Fondation
Champs 1990 Caen, Musée des beaux-Arts
Tilleul 1992 Nantes, Musée des arts

Joan Mitchell naît le 12 février 1925 à Chicago. Élevée dans une famille fortunée, son père est un médecin célèbre, sa mère Marion, est éditrice du Poetry magazine, elle se tourne très vite vers les arts. En 1942, elle s'inscrit au Smith College, qu'elle quitte en 1944 pour l'Art Institute of Chicago. Elle y reçoit son diplôme (Bachelor of Arts degree) en 1947. Elle fait alors un premier séjour à Brooklyn avec son mari Barney Rosset (le futur éditeur de Grove Press). Ils trouvent un petit appartement sous le célèbre pont. En 1948, elle part pour quinze mois en France pour admirer les œuvres de Cézanne, Van Gogh et Claude Monet. Elle peint des œuvres fortement influencées par Matisse et Picasso, Sans titre (1948). Revenue à New York, elle peint Figure and the city, son dernier tableau figuratif et rejoint le style des expressionnistes abstrait.

En mai 1951 avec le soutien de Willem de Kooning et Franz Kline, elle participe au Nine street show, événement marquant de l'après-guerre; elle est admise aux soirées du Cedar Tavern de la 8e rue avec Helen de Kooning et Lee Krasner, alors considérées comme les simples égéries de leur mari ainsi qu'Helen Frankenthaler et Grace Hartigan.

En 1957 photographié par Rudy Burckhardt au 60 St. Mark’s Place pour l'article d'Irving Sandler : Mitchell Paints a Picture” (ARTnews, October 1957) ; combiner plusieurs émotions et à les faire exister; annuler le temps pour garder le sentiment. Des emotions tres fortes sans raconter une histoire

Elle entretient une relation amoureuse difficile avec le peintre Michael Goldberg. Sur les conseils de sa psychanalyste, elle part s'isoler plusieurs mois à Paris. C'est là qu'elle rencontre un peintre québécois, Jean-Paul Riopelle

Elle fait des allers-retours entre New York et Paris dont le poème To the harbormaster de son ami Frank O'Hara rend compte et dont elle fait l'un de ses chefs-d’œuvre.

En juin 1959, elle s'installe définitivement en France, à Paris rue Frémicourt. Elle rencontre les maîtres de l'abstraction lyrique européenne : Mathieu, Hartung, Zao Wou-ki. Elle s'attache davantage au travail de la matière; sa peinture se fait moins gestuelle. C'est la traversée du désert alors que Riopelle est au sommet de sa gloire, récompensé à la biennale de Venise en 1962, juste derrière Giacometti. Elle n'a aucune exposition solo en 1963 et 1964; son art lyrique est démodée face au Pop art ou à l'art optique. De sa navigation en voilier avec Riopelle les étés sur la méditerranée, elle ramène des souvenirs qui sont à l'origine de ses peintures noires : opposition clair et obscur plus que sur la couleur. Sa mère meurt en 1965. Elle peint Chicago sa dernière peinture noire en son hommage en 1966.

Grâce à l'héritage, Joan achète une maison à Vétheuil, à 60 km au Nord Ouest de Paris, un village du bord de la Seine près de Mantes-la-Jolie, dans une maison proche de celle où vécut Claude Monet avant de s'installer à Giverny. Elaine de Kooning la qualifie alors d'impressionniste abstrait pour souligner la filiation de la peinture américaine inspirée du paysage et des œuvres tardives de Monet. Les touches sont effilées; elle pose des taches colorées comme des fleurs sur des surfaces colorées qui viennent construire sa composition. C’est la période des" Fields", grands formats allongés ou verticaux.

En 1972, elle est incluse dans Some Living American Women Artists, un collage féministe de Mary Beth Edelson.

En 1974, Le Whitney museum de New York organise une exposition de ses œuvres. Elle redevient à la mode et les mouvements féministes la soutiennent. En 1979, c'est la rupture avec Jean-Paul Riopelle qui la quitte pour une jeune peintre installée en France, après 24 ans de vie commune. Joan Mitchell retourne à New York et consulte à nouveau sa psychanalyste qui meurt en 1980. Elle lui rend hommage avec Edrita Fried (1981), quadriptyque à partir d'un jardin conçu avec Gisèle Barrault.

Éditeur Tom Hess et de sa femme Audrey meurent. Elle peint un tableau pour chacun d'eux, jardin du souvenir, pour dit-elle "installer dans l'éternité ceux que l'on aime".

Sally, sa sœur, meurt en juin 1982, et Gisèle perd un cousin, elles partagent le souvenir d'enfance de " La grande vallée", reconstitution d'un émerveillement et réconfort par la nature : 21 Grandes vallées seront alors peintes

1982 Le MAM de la ville de Paris organise sa première grande rétrospective en France.

Joan retourne à NY au début des années 90 pour créer des lithographies avec Kenneth Taylor

Elle meurt à Paris le 30 octobre 1992

Source : Joan Mitchell, une femme dans l'abstraction, documentaire de Stéphane Ghez (2022, 53')