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The Clock

2010
The Clock
Christan Marclay, 2010
3000 extraits de films et séries télévisées, 24 heures.
Six copies en ventes dont deux déjà achetées par :
Museum of Fine Arts de Boston
Los Angeles County museum (LACMA).

The Clock (L'Horloge), est une installation vidéo. La vidéo, constituée d'environ 3000 extraits de films, dure 24 heures et doit se dérouler en temps synchone avec la salle. Le spectateur sait ainsi en regardant la vidéo quelle heure il est.

Le mouvement des images a lieu en temps réel mais la cohérence chronologique est fracturée en tout sens. The Clock est un jeu avec l’expérience du récit traditionnel qui déconstruit la convention illusoire par laquelle une histoire au cinéma offre une durée convaincante.

Réflexion sur le temps vu sur les horloges et perçu par l'ouïe, The clock diffuse surtout un intense amour du cinéma, de la joie des films qui se propagent dans un immense mouvement où le temps prend d'innombrables directions et rompt toute séquence linéaire et narrative. L'œuvre est à la fois un hommage à l'histoire du cinéma vieille de plus de cent ans et une affirmation du temps présent.

"The Clock" a été montrée pour la première fois à la galerie White Cube de Londres en 2010. Elle a été présentée à la galerie Paula Cooper à New York au début de 2011 puis au Musée d'art Leeum Samsung de Séoul, au Garage à Moscou, au 'British Art Show' de Nottingham, à la Hayward Gallery de Londres. Pour cette oeuvre, Christan Marclay reçoit en juin 2011 le Lion d’or du meilleur artiste de la 54e Biennale de Venise.

Six assistants ont trouvé les séquences liées au temps, mais Christian Marclay a réalisé seul le montage. Il y a, bien sûr, les horloges à gogo. Cela comprend les horloges murales, de cheminée, de grand-père, de table de chevet ; horloges des clochers, des tours, des tableaux de bord et des bombes et des horloges dans les gares, les vitrines et les vaisseaux spatiaux ainsi que quelques sabliers et cadrans solaires. Et puis il y a les montres, qui sont écrasées, mises en gage, transmises de père en fils, et utilisées comme des armes (toutes celles de James Bond y sont). Elles glissent des poignets des victimes assassinées, sont présentes sur les scènes de crime et fournissent les preuves médico-légales. Elles sont synchronisées, secouées et écoutées pour voir si elles fonctionnent. L'heure est demandée dans une gamme complète de tons auprès de gens les plus divers. Quand monte la tension, quand le tems est compté, on marmonne ou crie le temps qu'il reste. Parfois, elles s'arrêtent pour que les gens puissent parler de la signification du temps avec un T majuscule.

Les heures arrivent habituellement avec des crescendos de sons et d'images. High Noon apporte beaucoup de ces heures cruciales. A 4 heures de l'après-midi, Robert Redford, joueur de baseball du Meilleur (Barry Levinson, 1984) brise le cadran de l'horloge du tableau de bord avec un home-run gagnant. A 8 heures du soir, une succession d'orchestres commencer à jouer derrière des rideaux de théâtre ou en plein air. A minuit, Big Ben - qui aura déjà été beaucoup vu - explose, et Orson Welles est embroché sur l'épée d'un chevalier de taille réelle sur une horloge géante dans Le criminel (1945). Clark Gable, Rhett Butler dans Autant en emporte le vent se précipite alors pour réconforter sa petite fille, réveillée par un cauchemar - et annoncer la venue du temps des rêves.

Il est également des moments de télévision "The Simpsons", "The Office" (version britannique), "Sex and the City" et "The Twilight Zone."

Christian Marclay utilise fréquemment dans moments du même film, par exemple, La machine à explorer le temps (George Pal, 1960.) Les moments clés de Laura, avec son horloge rococo et le journal du chroniqueur meurtrier, Waldo Lydecker, (Clifton Webb) sont tous ici. Peu à peu, se dessinnent des mini-rétrospectives des actrices comme Bette Davis et Joan Crawford qui veillissent dans le temps virtuel d'un rôle à l'autre. Une séquence d'un même film peut être interrompue par des segments d'autres films, en intensifiant son suspense et nous faisant prendre conscience de l'approche plan par plan du dénouement minuté dans le temps.

The Clock est aussi une compilation sonore intensément rythmique, pleine de courses, de chrescendo musicaux, des sons à retardement, des pas précipités, des sabots, des trains et des voitures. Et il y a aussi des plans récurrents de disques sur des tourne-disques, dévidage de temps linéaire un peu comme une bobine de film.

Il est amusant d'essayer de nommer les films, les réalisateurs, les acteurs mais l'eouvre est bien plus qu'un concours de connaissances. Elle transmet le poids du temps, une version cinématographique de la vie, encapsulé dans une oeuvre encyclopédique des interactions humaines où sont juxtaposés de moments d'amours, de crimes, de prises d'otages, de mort et de destruction. La juxtaposition de ces films dans ce feu d'artifice exhalte aussi le travail collectif du cinéma : acteurs, réalisateurs, cinéastes, costumiers et maquilleurs.

Jean-Luc Lacuve le 09/06/2011 (à partir d'articles sur Internet).

 

A Voir sur Youtube. Livre à vendre sur amazon (Broché, 720 pages. Editeur : White Cube, novembre 2010)