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Le temple de Brihadīśvara à Thanjavur

1010

Le temple de Brihadīśvara à Thanjavur
Art de l'Inde, 1010
Granite
Thanjavur

Le temple de Brihadīśvara — appelé aussi temple de Râjarâjeśvaram, d'après le nom de son constructeur — situé dans la ville de Tanjore est une réalisation exemplaire du style chola d'architecture religieuse. Il est classé dès 1987 au patrimoine de l'Humanité de l'UNESCO au sein du bien intitulé "Grands temples vivants Chola", les trois grands sanctuaires hindous construits par la dynastie Chola aux XIe et XIIe siècles et toujours en activité; suivront les temples de Rajendreshvara à Gangaikondacholapuram, et d’Airavateshvara à Darasuram, classés en 2004.

Principaux temples Chola
Temple de Nageshwara
Kumbakonam
850
Temple Arunachalesvara
Tiruvannamalai
900
Temple de Brihadīśvara
Thanjavur, 1010
Temple Brihadisvara
Gangaikonda Cholapuram
1035
Temple Airavatesvara
Darasuram, Tamil Nadu
1150
Temple du Nataraja
Chidambaram
1150

Le temple est dédié à Shiva. C'est l'un des plus grands temples de l'Inde. Il peut être admiré de jour comme de nuit.

Histoire.

En 985, le prince Arumoli, issu de la branche légitime des Chola, succède à son oncle. Il étend le royaume pour en faire un véritable empire et prend le titre de Rajaraja (« roi des rois »). Il reprend la politique de conquête après les temps troublés des rois précédents. Il détruit la flotte Chera près de Trivandrum, conquiert une partie du Karnataka et le nord de Ceylan. Il organise l'administration de son royaume. Il entreprend dans sa capitale de Tanjavur la construction de ce temple, évident témoignage à la fois religieux, politique et artistique d'un pouvoir arrivé à son apogée.

Ce faisant, Rājarāja renoue avec une tradition pallava née avec le temple de Kailāsanātha de Kanchipuram. Le temple est consacré à Śiva, ici appelé Rājarājeśvara, le 'Seigneur de Rājarāja". Avec une tour culminant à 60 mètres de hauteur, le temple de Tanjavur était alors le plus grand monument de l'Inde. Mais s'il se distingue par des proportions gigantesques et inédites, il ne s'en situe pas moins dans le droit fil de l'architecture chola antérieure, et notamment des fondations dues à Śembiyān Mahādevī. Le corps d'édifice principal a ici la particularité de compter deux niveaux, à savoir un rez-de-chaussée et un étage. En effet, à l'intérieur, la cella, entourée d'un déambulatoire (orné de peintures murales), est elle-même sur deux niveaux: elle abrite un linga de 3,5 mètres de hauteur. Au-dessus, la superstructure pyramidale, de plan carré, compte 15 faux étages, ce qui n'avait jamais été vu jusque-là (et, d'ailleurs, ne le sera plus par la suite). Au sommet, le toit proprement dit (sikhara) est un monolithe supportant le vase de consécration en métal.

Si le temple comprend aussi un pavillon, celui-ci est séparé de la tour- sanctuaire par une sorte de vestibule qui permet l'aménagement de deux escaliers latéraux offrant d'accéder directement à la cella depuis la cour. L'escalier oriental donnant accès au pavillon est un ajout plus tardif. Les chapelles qui se trouvent dans la cour sont elles aussi des adjonctions ultérieures, à l'exception de la chapelle de Candeśa, principal dévot de Siva, située au nord dans l'axe du canal d'évacuation des eaux lustrales du linga.

La cour est délimitée par une enceinte, dont la face intérieure est traitée en galerie pourtournante comptant 36 petites chapelles. L'accès à la cour s'effectue par un pavillon d'entrée monumental situé à l'est, dans l'axe du sanctuaire. Plus à l'est, un second pavillon d'entrée, plus élevé, correspond à une seconde enceinte, dont on ignore si elle n'a pas pu être construite ou si elle était destinés à rester virtuelle. Quoi qu'il en soit, on assiste là à la première occurrence du dispositif de pavillons d'entrée s'élevant à mesure que l'on s'éloigne du centre du temple, ce qui deviendra la règle en Inde du Sud. Qui plus est, les proportions de l'ensemble ont été extrêmement travaillées. En effet, le mur d'enceinte mesure 240 mètres de longueur pour 120 de largeur. Il s'agit donc d'un rectangle parfait constitué de deux carrés de 120 mètres de côté. La tour-sanctuaire est positionnée sur le centre du carré occidental et la hauteur de la tour correspond exactement à la diagonale du carré. Une ligne partant de ce sommet et passant par celui du premier pavillon d'entrée arrive exactement au pied du second, soit au milieu d'un troisième carré virtuel. À l'inverse, une ligne passant par le sommet des deux pavillons d'entrée abouti à la base du linga. L'architecte (anonyme) de Tanjavur avait donc bien établi son plan au préalable.

 

Il est construit par l'empereur Chola Râjarâja entre 1003 et 1010. Le 257e jour de la 25e année de son règne (1010), Râjarâja assiste à l'installation du pot de cuivre (kalash) au sommet du vimana de 13 étages et 66 m de haut, couronné d'un bloc monolithique de 81 tonnes. Cette cérémonie indique l'achèvement de la construction du temple et sa consécration. Le temple illuste la puissance de la dynastie Chola. Il est utilisé pour des cérémonies religieuses royales. À cette époque, 1000 personnes travaillaient dans le temple, dont 400 danseurs et danseuses, notamment de Bharata natyam. Outre les prêtres (brahmanes), on trouvait tout le personnel nécessaire à l'accomplissement des rites. Le temple était d'ailleurs important pour l'économie de la ville avec le commerce des fleurs, lait, ghee (beurre clarifié traditionnel) nécessaires pour les cérémonies. Le temple a fêté ses mille ans d'existence en septembre 2010, avec notamment un festival de danses Bharata natyam avec 1000 danseurs.

Architecture

En raison de la présence d'une rivière proche, la porte extérieure du temple ne pouvait pas donner sur l'est comme dans la plupart des temples indiens. Elle est orientée vers le sud-est. Le temple se situe à l'intérieur d'une double enceinte rectangulaire de 270 mètres sur 140 mètres, probablement construite au XVIe siècle.

Le portail d'entrée est un gopura de 30 mètres de haut. Il est donc beaucoup moins haut que le vimana du sanctuaire principal, contrairement à la plupart des temples de style dravidien.

Il se compose du sanctuaire principal recouvert par le Vimana précédé d'un vestibule (antarala) avec des escaliers de chaque côté. Ainsi que de deux salles à colonnes : artha mandapa (36 piliers), maha mandapa (70 piliers environ). Elles étaient utilisées pour réunir l'assemblée des fidèles ou pour des cérémonies publiques . On trouve aussi dans l'enceinte un pavillon pour le taureau Nandi et des temples secondaires. Tout le temple est construit en granite, une roche abondante dans la région.

Le temple repose sur une base surélevée (Jagati) de 5 mètres de haut, couverte de bas-reliefs et statues de Shiva dansant. Le cœur du sanctuaire porte en langue tamoule le nom de Karuvarai, avec la même signification que le terme en langue sanskrite de garbha-griha, soit « chambre du ventre ». C'est un carré de 7,5 m de côté. Seuls les prêtres sont autorisés à y entrer . Il comporte des ouvertures sur trois côtés qui laissent entrer la lumière. Le Lingam est probablement le plus grand de l'Inde avec ses 3,7 mètres de haut. Il était appelé à l'origine Adavallan (« celui qui est bon danseur », à rapprocher de la figure de Shiva Natarâja).En raison de la taille du lingam, il a été nécessaire de construire une galerie en bois qui l'entoure et le surplombe pour les rites d'aspersion. Au niveau du sol, un passage entoure le lingam et permet la circumambulation rituelle (parikrama) .

Le bloc monolithique du sommet pèse 81 tonnes. Selon une légende locale, une rampe de terre de plus de 6 km aurait été installée pour monter ce bloc au sommet du vimâna. À partir d'un village appelé Sarapallam (« la pente de l'échafaudage ») selon une technique utilisée aussi dans l'Égypte antique, d'après des archéologues qui ont, semble-t-il, découvert des vestiges attestant de cet artifice. Selon une autre hypothèse, c'est une rampe hélicoïdale en terre autour du vimana qui aurait permis cet achèvement.

Le temple est recouvert d'un grand nombre de sculptures tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, ce qui est beaucoup plus rare. Certaines sont peut-être des ajouts tardifs de la période marathe.

Les murs extérieurs présentent des sculptures avec les 108 poses de la danse classique de l'Inde du Bharata natyam .


Le Nandi, qui date de la période Nâyaka (XVIIe siècle) et qui est logé dans son propre mandapa, est en accord avec les proportions du bâtiment. Il s'agit d'un Nandi monolithique pesant quelque 25 tonnes, de 4 mètres de haut 6 de long et 2,5 de large. Il a probablement remplacé une statue antérieure.


Les temples secondaires à l'intérieur de l'enceinte sont des ajouts ultérieurs :


temple Periya Nayaki (période Pandya au XIIIe siècle)

temple de Subrahmanya, un des fils de Shiva (période de Vijayanagar).

temple de Vinayaka (période marathe).


Le temple la nuit :

 

Source : Wikipedia

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