Haute société (George Cukor, 1933)
La femme la plus riche du monde (William A. Seiter, 1934)
L'autre
(John Cromwell, 1939)
Double chance (Lewis Milestone, 1940)

Vaudou (Jacques Tourneur, 1943)

L'homme-léopard (Jacques Tourneur, 1943)
Le médaillon (John Brahm, 1946)

Cette quatorzième vague des films de la RKO, éditée en août 2013, comporte 7 nouveaux DVD au prix de vente de 10 € l'unité. On y trouve trois comédies et quatre drames.

Haute société (Our Betters, 1933) de George Cukor est la plus réussie des trois comédies, illuminée par la présence de Constance Bennett, la première des grandes actrices que découvrira Cukor. Le film est fidèle à la pièce de Somerset Maugham qui fait de Pearl l'héroïne fragile et déterminée qui affronte les hypocrisies de la haute société anglaise.

Double chance (Lucky Partners, 1940) de Lewis Milestone est adapté de la pièce et du film Bonne chance de Sacha Guitry dont il reste l'argument de base : un faux voyage de noce qui se transforme en vraie rencontre amoureuse entre une jeune fille prête à une vie terne et bien rangée et un homme capable de lui faire découvrir tous les charmes d'une vie non conformiste. Pour le reste, l'humour acéré des répliques de Guitry laisse place à des situations burlesques avec un rôle non négligeable attribué aux personnages secondaires : les deux Nick, les réceptionnistes de l'hôtel, le vieux couple d'écrivains, la femme de chambre et le juge qui sont sources de gags plus ou moins réussis. L'alliance de ce burlesque efficace et du romantisme des situations fonctionne grâce au charme débonnaire de Ronald Colman et à l'ingénuité et la pugnacité de Ginger Rogers.

La femme la plus riche du monde (The Richest Girl in the World) de William A. Seiter, permet de recréer le couple Joel McCrea et Fay Wray après Les chasses du comte Zaroff tourné deux ans auparavant. La mise en scène lente, tâcheronne et sans âme de Seiter empêche l'émotion d'affleurer.

Le médaillon (The Locket, 1946) de John Brahm fait partie des cinq films noirs psychanalytiques majeurs des années 45-49 qui fondent le genre. Il vient juste après La maison du Dr Edwardes (Alfred Hitchcock, 1945) et La double énigme (Robert Siodmak, 1946) et avant Le secret derrière la porte (Fritz Lang, 1948) et Le mystérieux docteur Korvo (Otto Preminger, 1949). Le film est aussi connu pour ses trois flashes-back enchassés.

L'Autre (In Name Only, 1939) de John Cromwell, avec Cary Grant et la sublime Carole Lombard est un mélodrame très attachant.

L'édition de deux films fantastiques classiques de Jacques Tourneur est bien entendu toujours un évènement. Vaudou (I Walked with a Zombie, 1943) multiplie les séquences remarquables avec Frances Dee en nymphe botticellienne élancée, aérienne et maléfique, voile effleurant les feuillages lorsqu'elle répond à l'appel des sorciers vaudous, sortie signalée par un travelling d'une quarantaine de secondes. L'homme-léopard (The Leopard Man, 1943), en revanche apparait comme une pâle version de La féline avec, quand même deux ou trois belles séquences.

Haute société (George Cukor, 1933)

(Our betters). Avec : Constance Bennett (Lady Pearl Saunders Grayston), Violet Kemble Cooper (Minnie, Duchesse de Sourae), Phoebe Foster (Princesse Flora dela Chicora). 1h23.

Après son mariage avec un aristocrate anglais, Pearl Saunders, une riche héritière américaine, découvre que son mari ne l'a épousée uniquement pour sa fortune. Cruelle désillusion pour cette femme au cœur d'un petit monde clos sur lui-même, dont les affaires régulées avec insolence et machiavélisme atteignent des sommets d'absurdité mondaine. Réalisé en 1933, Haute société est le dernier des quatre films que Cukor réalisa pour la RKO de David O Selznick. On y retrouve Constance Bennett que le réalisateur avait dirigé un an auparavant dans What Price Hollywood, et qui allait devenir l'interprète de choix du plus célèbre des directeurs d'actrices d'Hollywood.

La femme la plus riche du monde (William A. Seiter, 1934)

(The Richest Girl in the World). Avec : Miriam Hopkins, Joel McCrea, Fay Wray. 1h16.
Héritière d'une immense fortune, Dorothy Hunter est persuadée que personne ne l'aime pour elle-même et non pour son argent. Elle décide de se faire passer pour sa secrétaire Sylvia. La vraie Dorothy, attirée par le beau Tony Travers, le pousse à tomber amoureux de Sylvia. Mais le stratagème de Dorothy est trop hasardeux et commence à se retourner contre elle… Dans cette complexe et splendide histoire de Norman Krasna, qui deviendra bientôt un des grands auteurs d'Hollywood, Joel McCrea retrouve à nouveau Fay Wray après Les Chasses du comte Zaroff tourné deux ans auparavant.

 

L'autre (John Cromwell, 1939)

(In Name Only). Avec : Avec Cary Grant, Carole Lombard, Kay Francis. 1h34.
Alors qu'il traverse le pays, le New-Yorkais Alec Walker fait la connaissance de la jeune veuve Julie Eden dont il s'éprend rapidement. Mais Alec ne lui dit pas qu'il est marié à l'avare Maida. Alors que Maida lui refuse le divorce, Alec tombe gravement malade... Parfait dans son rôle d'homme désespéré, Cary Grant est admirablement entouré par Kay Francis en femme froide et calculatrice, et Carole Lombard, à la fois forte et fragile, avec un naturel confondant.

Double chance (Lewis Milestone, 1940)

(Lucky Partners). Avec : Ronald Colman (David Grant), Ginger Rogers (Jean Newton), Spring Byington (Tante Lucy), Jack Carson (Freddie Harper), Harry Davenport (Le juge). 1h40.
Jean, une jeune libraire fiancée à un garçon bien sous tous rapports, propose à un inconnu qui lui avait simplement souhaité bonne chance, d'acheter un billet de loterie ensemble. L'homme, peintre misanthrope, accepte à condition que, s'ils gagnent, ils partent ensemble aux chutes du Niagara. D'où des complications avec le fiancé… Adapté d'une pièce de Sacha Guitry, Double chance marque la rencontre du charme débonnaire de Ronald Colman avec l'ingénuité et la pugnacité de Ginger Rogers. Après plusieurs revers au box-office, ce film sera un des gros succès de l'année 1940 pour la RKO.

 

 

Vaudou (Jacques Tourneur, 1943)

(I Walked with a Zombie). Avec : James Ellison, Frances Dee, Tom Conway. 1h06.
Betsy est engagée comme infirmière aux Antilles par le planteur Paul Holland, pour s'occuper de sa femme Jessica, qui respire et marche mais refuse de parler. Au cœur de la nuit tropicale, Betsy va rapidement découvrir la vérité : sa patiente est un zombie, sous l'emprise maléfique du vaudou… Second d'une série de trois films fantastiques produits par Val Lewton et réalisés par le maître du cinéma fantastique Jacques Tourneur, ce film est un chef-d'œuvre inqualifiable. L'horreur chez Jacques Tourneur, basée sur la suggestion, est un principe qui a depuis été repris par les plus grands réalisateurs, notamment par Steven Spielberg.

 

L'homme-léopard (Jacques Tourneur, 1943)

(The Leopard Man). Avec : Dennis O'Keefe, Margo, Jean Brooks. 1h06.
Un léopard s'échappe lors d'un numéro de cabaret. Alors que la police le recherche, une jeune femme est retrouvée morte, vraisemblablement attaquée par l'animal. Les recherches se poursuivent, et d'autres attaques surviennent. Contrairement aux enquêteurs, Jerry Manning pense que l'animal n'est pas responsable, mais qu'un déséquilibré profite de l'occasion pour commettre des crimes... Profondément poétique, ce film est basé sur le principe de la suggestion. Dernier d'une série de trois, produite par Val Lewton et réalisée par Jacques Tourneur, L'Homme-léopard prouve une fois de plus que le budget n'est pas un élément indispensable à la réalisation d'un bon film. L'atmosphère terrifiante de cette œuvre a marqué à jamais le cinéma fantastique.

 

Le médaillon (John Brahm, 1946)

(The Locket). Avec : Robert Mitchum, Laraine Day, Brian Aherne. 1h26
Au cours d'une réception donnée en l'honneur de sa future femme Nancy, John reçoit la visite impromptue du Docteur Blair qui lui révèle que Nancy a été son épouse et qu'elle souffre de troubles psychiques. Peu de temps après son mariage, le Docteur Blair avait lui-même reçu la visite d'un ancien amant de Nancy, qui lui avait affirmé que celle-ci était coupable d'un meurtre, et à l'instar de John, il avait refusé de croire que Nancy n'était pas aussi angélique qu'elle aimait le faire croire... Révélé seulement un an plus tôt, Robert Mitchum deviendra très rapidement une des grandes stars du studio RKO. Dans cette luxueuse production dont l'influence d'Orson Welles est pleinement visible, il incarne la proie idéale de Nancy, dangereuse femme fatale interprétée par Laraine Day.

 

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14e vague des Classiques de la RKO