Dans la steppe d'Iran, Benson, un agent du bureau antidrogue de l'ONU, acquiert une importante récolte d'opium auprès des tribus nomades. Il devance ainsi les trafiquants occidentaux. Sur le trajet du retour, son convoi est attaqué. Benson est fait prisonnier mais la cargaison, piégée, est détruite.

Marko, qui voulait s'en emparer, n'en mène pas large face à ses trois puissants clients venus de New York, San Francisco et Marseille. Il doit vite retrouver une nouvelle cargaison. Il ne peut en effet pas se contenter de rembourser un million à chacun de ses clients. Avec une tonne d'opium chacun d'eux escomptait produire 90 kg d'héroïne, vendue 10 millions.

Quelques jours plus tard, le corps de Benson est repêché dans le lac salé d'Ispahan, affreusement torturé. Deux agents secrets de l'ONU, l'un britannique, Sam Lincoln et l'autre américain, Coley Jones, sont dépêchés à Téhéran pour enquêter sur la disparition de Benson. Ils y font la connaissance de Linda Benson qui se prétend la veuve de l'agent exécuté. Benson étant célibataire, Jones fouille sa chambre mais c'est lui qui se fait jeter dehors pour voyeurisme. Les autorités iraniennes, qui ont interdit la culture du pavot en 1955 collaborent pleinement avec les agents de l'ONU. Le docteur Bronovska leur explique notamment comment elle a rendu une cigarette radioactive. Une escouade à cheval, conduite par le colonel Salem, va secrètement, de nuit, introduire du liquide radioactif dans les pains d'opium. Un vaste réseau de militaires munis de compteur Geiger quadrille alors le territoire pour suivre le chemin de la drogue. C'est toutefois un échec car les trafiquants se sont enfuis en avion.

A Genève, le docteur Rad leur révèle à Sam Lincoln et Coley Jones, que 150 kilos d'opium radioactif ont été saisis à Naples. L'inspecteur Mosca conduit les deux agents de l'ONU à la prison pour interroger Biaggio mais celui-ci a été étranglé par la mafia. Dans son magasin, les agents de l'ONU trouvent la trace de Happy Locarno fournisseur d'anhydride acétique utilisée dans le processus de transformation de la drogue. Happy Locarno semble toutefois innocent et c'est en consultant la liste des bateaux récemment arrivés que l'inspecteur Mosca parvient à trouver le bateau qui a transporté la drogue. Avec Sam Lincoln et Coley Jones, il interroge le Capitaine Vanderbilt dont le bateau appartient à la société Dolovi, elle-même détenue par Abri Export dont le siège est à Marseille et le port d'attache à Nice.

A Nice, Lincoln apprend que Abri Export a pour président Serge Marko qui est actuellement à Monte Carlo. Au Sporting-club de Monte Carlo, Lincoln a la surprise de voir Linda Benson en compagnie de Marko. Elle se fait dorénavant appeler Linda Gail. En échange de son silence Linda permet à Lincoln d'approcher Marko qui le conduit sur son yacht. Il fait la connaissance de madame Marko que son mari assomme de drogue depuis des années. Tard dans la soirée, survient le capitaine Vanderbilt qui démasque Sam Lincoln. Coley Jones, qui identifie son collègue à la morgue aussi violemment torturé que le fut Benson, continue seul son enquête. Il retrouve dans le talon de chaussure de Sam, le message que celui-ci avait trouvé sur la machine à écrire de Marko "conférence bleu minuit vendredi". Le commissaire Roche lui indique qu'il s'agit certainement du train Bleu où ce se sont donné rendez-vous les trafiquants pour l'échange de drogue. Jones, aidé de Linda Benson qui se révèle être la sœur de l'agent torturé, parvient à se débarrasser de Vanderbilt qui allait l'accuser et à vaincre Marko aux points. Linda Benson lui rappelle qu"On le veut vivant". "Si seulement on disait la même chose pour moi" répond victorieux mais amer Coley Jones.

Le film est produit par l'ONU pour faire connaitre ses activités. Fin 1963, l'ambassadeur des Etats Unis à Dallas ne peut faire son discours car des centaines d'activistes s'en prennent à lui. Il dira "Je ne veux pas les envoyer en prison mais je veux les envoyer à l'école. Paul Hoffman, le directeur des fonds spéciaux de l'ONU décide alors d'un programme de six téléfilms, un par domaine d'activité de l'ONU.

En mars 1964, Kubrick, Mankiewicz, Zinnemann puis George Sidney et Alfred Hitchcock sont partants. Carol for another christmas de Mankiewicz, pamphlet fantastique contre la guerre est le premier à être produit. Suivront Who has seen the wind ? de George Sidney et Once upon a time a tractor de Leopoldo Torre Nilson. The poppy is also a flower, le dernier finalement retenu sur la lutte antidrogue passionne Terence Young qui demande à Ian Fleming d'écrire un synopsis. Il y développe un élément authentique de son livre, Les contrebandiers du diamant (1957) qui retranscrivait la conversation d'un agent spécialisé dans la lutte contre le trafic de diamants en Afrique du sud. Pour les suivre à la trace, il avait rendu les diamants radioactifs. En août 1964, Fleming meurt d'un infarctus alors que Goldfinger n'est pas sorti et la Bond mania pas encore née. Fleming est juste crédité de son idée.

Terence Young pense que son film aura un potentiel suffisant pour le sortir en salle s'il réunit un casting international. Il fait savoir qu'il s'agit d'une œuvre d'utilité publique où les acteurs pourraient ne pas exiger de cachet. Il passe au-dessus des agents des stars. Si Mitchum n'est pas disponible, il fait passer le mot et Yul Brunner, Rita Hayworth ou Mastroianni répondent présents.

D'Iran à Nice, du sporting club de Monte Carlo où se produit Trini Lopez, de Genève à Naples, il s'agit de montrer que, dans chaque pays, les agents de l'ONU collaborent avec les autorités. En Iran, le Shah ouvre les portes de son pays et fait défiler son armée.

Le film est diffusé en avril 1966 sur A.B.C. qui insiste moins sur le côté film de propagande que sur l'aspect film d'aventure. En France aussi le choix du titre montre que l'on tente de surfer sur la vague des James bond. Les agents de l'ONU ne sont pourtant pas de supers agents. Sam Lincoln s'est engagé après que son frère, ancien athlète soit devenu un légume. Il propose une cure de désintoxication à la jeune droguée. Il est assassiné par les trafiquants aux trois-quarts du film.

Reste que si certaines informations sont données (60 000 toxicomanes à New York), la représentation des drogués reste grotesque sans parler de l'invraisemblable liquide radiocatif introduit dans les pains d'opium.

 

 

Test du DVD

Editeur : Carlotta-Films. Juillet 2011. Nouveau master restauré haute définition. DVD 20 €.

Suppléments :

  • Opération ONU (16 mn) Philippe Lombard, journaliste, revient sur le tournage d’Opération Opium, sur son casting international et sur les raisons pour lesquelles l’ONU a produit le film.
  • La bande-annonce

 

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Opération Opium
1966

(The poppy is also a flower). Avec : Trevor Howard (Sam Lincoln), E.G. Marshall (Coley Jones), Angie Dickinson (Linda Benson), Gilbert Roland (Serge Marko), Rita Hayworth (Monique Marko), Georges Géret (le commissaire Roche), Yul Brynner (Colonel Salem), Marcello Mastroianni (l'inspecteur Mosca), Anthony Quayle (Le capitaine Vanderbilt), Jack Hawkins (Général Bahar), Stephen Boyd (Benson), Omar Sharif (Dr. Rad), Nadja Tiller (Dr. Bronovska), Eli Wallach ('Happy' Locarno). 1h40.

Genre : Espionnage
dvd editions Montparnasse
Voir : photogrammes du film