![]()  | 
       
        ![]()  | 
    
 Japon, années 
    60. Dans une cité-dortoir environnée de béton, un jeune étudiant introverti 
    épie à la longue-vue ses voisins : une femme au foyer qui trompe son mari 
    avec un ancien militant communiste déçu par l’échec de la révolution, une 
    femme célibataire qui fait délibérément tomber son linge sur le balcon de 
    ses voisins pour nouer contact, sa propre soeur dont il traque les moindres 
    faits et gestes… 
 
        ![]()  | 
       
        ![]()  | 
    
 Sélectionné 
    au Festival de Berlin en 1965, Les secrets derrière le mur provoqua 
    un incident diplomatique entre le Japon et l’Allemagne, le film de Koji Wakamatsu 
    montrant l'aliénation, la frustration et le malaise d’une société japonaise 
    vaincue par la guerre, traumatisée par la bombe atomique, déçue par ses idéaux 
    révolutionnaires, réduite au silence par la paix, et pour finir prisonnière 
    des quatre murs de ses logements sociaux, ceux-ci devenant alors le théâtre 
    de toutes les déviances sexuelles possibles. 
Le film s'ouvre sur le gros plan d'un il qui détaille l'architecture massive d'un ensemble résidentiel composé de plusieurs immeubles qui préfigure l'impression constante d'oppression et d'enfermement qui sera celle du film.
L'image choc du couple faisant l'amour devant un portrait géant de Staline est presque anecdotique face à la remise en cause des valeurs du japon traditionnel : femme ivre, mépris du sens de l'honneur et de la spiritualité, suicide de la mélancolie et de la solitude et non pour l'honneur. L'espoir de l'idéologie et de l'amour ont fuit pour la jeunesse. Reste un peuple de vaincus qui tente de se reconstruire entre suicide et pornographie.
 
    La génération précédente, celle du couple qui 
    fait l'amour devant le portrait de Staline, croit encore en une idéologie, 
    même si elle s'est modifiée. La femme aime la chéloïde 
    de l'homme, comme une cicatrice symbole d'Hiroshima, un symbole anti-guerre. 
    Les femmes, plus lucides, se montrent indifférentes à la guerre, 
    aux problèmes économiques dont les hommes se parent pour expliquer 
    leur soucis.
Makoto le jeune étudiant se masturbe sur des révues érotiques jouxtant la photo du journal relatant la corruption d'un homme politique aux élections municipales. Un peu plus tôt, on avait appris que des livraisons de munitions avaient été refusées au Vietnam. Makoto épie à la longue vue ce qui se passe chez les voisins. Il agressera sa soeur Asako à la sortie de sa douche et ira jusqu'au meurtre de la femme infidèle car le regarder c'est le rendre impuissant. Entre lui et sa partenaire, une longue vue ou un linge lui bandant les yeux sont nécessaires.