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La pendule noire

1867

La pendule noire
Paul Cézanne, 1867-69
Huile sur toile 54 x 74 cm
Collection particulière

La pendule noire, nature morte datée approximativement de 1867, représente l'intérieur de Zola, rue de la Condamine, aux Batignolles. On peut y voir les objets familiers de l'écrivain - sa tasse, sa pendule noire, son encrier- auquel l'artiste a rajouté une grande nappe blanche, un citron et un étrange et gigantesque coquillage.

La touche du tableau est classique. On y reconnait les admirations naissantes de Cézanne, pour Manet, bien sûr mais aussi pour les peintures espagnoles de Zurbaran et de Ribeira qu'il contemple au Louvre. Ces admirations expliquent l'austérité de l'oeuvre, austérité contredite par l'énorme coquillage dont les lèvres rouges frisent l'obscénité.

Plusieurs interprétations circulent à propos de ce coquillage: il serait un rappel de la féminité que Cézanne suppose à Zola. Le tableau serait alors une sorte de portrait chinois de Zola. L'absence d'aiguilles à la pendule symboliserait l'éternelle amitié et l'encrier le travail de l'écrivain.

Le coquillage pourrait, plus psychanalytiquement, être une représentation archaïque de la mère. Le tableau serait alors un autoportrait du peintre. La forme de la nappe au premier plan rappelerait un postérieur, les jambes du pantalon et une anecdote qui se déroula dans l'enfance du peintre. La voici : alors qu'il descendait l'escalier de l'école primaire à Aix, un de ses camarades glissant sur la rambarde de l'escalier lui aurait malencontreusement flanqué "un coup de pied dans le cul". Voilà dit Cézanne lui-même, ce qui expliquerait qu'il ne supporte pas qu'on le touche.