D'autres sont seuls au monde
1953

Description de « l'affaire Henri Martin », portrait hagiographique du jeune marin emprisonné pour son opposition à la guerre d'Indochine, et évocation de l'énorme effort de propagande déclenché pour sa libération.

Après quelques vues de scènes et de paysages champêtres situant la jeunesse du quartier-maître et des plans du bagne de Melun où celui-ci est enfermé, une séquence fictionnelle (interprêtée par la troupe des Pavés de Paris) reconstitue les moments-clés de son procès (en particulier l'aveu du quartier-maître Hemburger qui retire ses accusations de sabotage du Dixmude).

La justification par Henri Martin (joué par Claude Martin) de son engagement permet une évocation de la seconde guerre mondiale (la trahison des dirigeants, les combats de la Résistance, les horreurs de la guerre, les persécutions antisémites, la libération des camps...).


Cette justification est aussi une introduction à une séquence documentaire -traumatique- sur la guerre d'Indochine (bombardement d'Haïphong par la flotte française, exode des populations civiles, napalm et flammes, barbarie coloniale...).

Après une séquence où l'on voit la famille de Henri Matin commenter les nouvelles qui lui sont adressées, la seconde partie du film est entièrement consacrée à la gigantesque bataille menée pour la libération du quartier-maître : prises de paroles dans les ports, les vignobles et les marchés, inscription à la craie et à la peinture de slogan exigeant sa libération (« Libérez Henri Martin », « Paix au Viêtnam »), diffusion de tracts à la sortie des usines, lâchés de ballons, accrochages de banderoles, défilés avec pancartes, inaugurations de places et de rues Henri Martin, pétitions, ventes de brochures, prises de positions de personnalités artistiques et scientifiques (Joliot Curie, Roger Vailland, professeur Hadamard), représentation théâtrale des Pavés de Paris, contributions artistiques (bustes et toiles de Henri Martin par Fernand Léger, Picasso...), meeting des anciens résistants (à Bourges), débrayages dans les chantiers, les usines et les docks... Dans un port du sud de la France, le bateau d'un pécheur est baptisé du nom du marin emprisonné.



Parfois nommée « l'Affaire Dreyfus de la quatrième république », l'affaire Henri Martin révèle entre autres les capacités de mobilisation du Parti communiste français ainsi que son engagement contre la guerre d'Indochine. Arrêté le 14 mars 1950, Henri Martin fut libéré le 2 aout 1952.

Le film, qui doit sont titre au poème de Paul Eluard dédié à Henri Martin, est interdit par la censure. Le film fut saisi par le commissaire de Melun lors d'une projection militante en mars 1953.

 

Source : Description sur Ciné-Archives

 

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Avec : Claude Martin, et les acteurs de la troupe des Pavés de Paris