(1922–2008)
10 films
   
   
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Après une scolarité au lycée Buffon, Alain Robbe-Grillet, fils d'instituteurs, suit des études d'ingénieur à l'Institut National d'Agronomie, dont il sort diplômé en 1945. Il travaille alors à l'Institut des fruits et agrumes coloniaux, ce qui lui vaut de séjourner en Afrique du Nord et aux Antilles. Mais, déjà pendant la guerre, est née chez lui la passion de l'écriture. Auteur en 1948 d'un premier livre, Un régicide, qui ne trouve pas d'éditeur (et sera publié 30 ans plus tard), il signe en 1953 Les Gommes, audacieuse variation autour d'un genre, le roman policier. Il ne tarde pas à s'imposer, aux côtés de Michel Butor ou Nathalie Sarraute, comme l'un des chefs de file du Nouveau Roman, mouvement qui bouscule les conventions littéraires en remettant en cause des notions comme le "réalisme" ou le "narrateur".

En 1960, le jeune Resnais, qui vient de travailler avec Marguerite Duras sur Hiroshima mon amour, fait appel à Robbe-Grillet pour l'écriture de son deuxième film. Ce sera L'Année dernière à Marienbad, oeuvre onirique et opaque avec Delphine Seyrig, Lion d'Or à Venise en 1961. Après ce premier contact avec le Septième art, l'auteur du Voyeur (1955) décide de se lancer dans la réalisation et tourne L'Immortelle, Prix Louis-Delluc 1963. Dans ce premier opus, comme dans les suivants -Trans-Europ-Express, L'Homme qui ment, tous deux avec Jean-Louis Trintignant-, il se plaît à déconstruire le récit, prenant le risque de déconcerter les spectateurs. Brouillant les frontières entre réalité et fantasmes (avec une prédilection pour le SM), il émaille ses films de scènes érotiques, (Glissements progressifs du plaisir en 1974, Le Jeu avec le feu). Puis, se consacrant surtout à l'écriture, il ne livre, en trente ans, que trois fictions : La Belle Captive (1983), Un bruit qui rend fou (1995) et Gradiva, tourné au Maroc avec Arielle Dombasle (2007).

Filmographie :

1963 L'immortelle

Avec : Jacques Doniol-Valcroze (N., l'homme), Françoise Brion (L., la femme), Guido Celano (M, l'étranger), Sezer Sezin (une femme turque), Ulvi Uraz (un marchand), Catherine Robbe-Grillet . 1h35.

Peu après son arrivée à Istanbul, N, un jeune professeur, rencontre L., une séduisante jeune femme qui devient son guide... et sa maîtresse, tout en refusant d'en dire plus sur son identité. Le mystère s'épaissit un peu plus le jour où L. disparaît. N décide de partir à sa recherche...

   
1967 Trans-Europ-Express
 

Avec : Jean-Louis Trintignant (Elias), Marie-France Pisier (Eva) Nadine Verdier (la bonne de l'hôtel), Christian Barbier (Lorentz), Charles Millot (Franck). 1h45.

Gare du Nord. Trois personnes montent dans un Trans-Europ-Express à destination d’Anvers. Pendant le trajet, elles imaginent un film qui commence dans ce train. Un trafiquant subalterne surnommé Elias a pris en charge une valise à double fond qui doit lui permettre de rapporter de la cocaïne. Mais ce premier voyage est en réalité un coup d’essai, exécuté à blanc. L’organisation qui l’emploie veut le mettre à l’épreuve et savoir s’il est capable de maîtriser une obsession sexuelle singulière : Elias est en effet attiré par les scènes de violence, les filles attachées, les vêtements déchirés…

   
1968 L'homme qui ment

Avec : Jean-Louis Trintignant (Boris / Jean), Sylvie Breal (Maria), Dominique Prado (Lisa), Sylvie Turbova (Sylvia). 1h35.

Dans une région agitée par des guerres récentes, un homme que personne ne connaît arrive à pied. Il s’arrête dans une auberge, écoutant les conversations qui commentent une affaire locale : le retour attendu d’un certain Jean Robin. L’étranger retrouve la demeure de ce héros mystérieux, une grande maison frappée d’abandon. Là vivent retranchées la soeur et la femme de Jean, ainsi que la servante, entourées de portraits du disparu. Charmeur, l’étranger se présente de façon séduisante, si bien qu’on l’écoute et qu’on finit par croire ce qu’il dit, même lorsque ses affirmations se contredisent. Boris Varissa prétend ainsi être l'un des hommes de Jean et apprend à la famille que celui-ci est mort. Il devient l'amant de Sylvia, la sœur de Jean, puis tente de séduire Laura, sa femme. Mais Jean n'est pas mort et il revient chez lui. Il abat Boris.

   
1970 L'éden et après

Avec : Catherine Jourdan (Violette), Lorraine Rainer (Marie-Eve), Sylvain Corthay (Jean-Pierre), Richard Leduc (Marc-Antoine). 1h38.

Violette fait partie d’une bande d’étudiants qui a l’habitude de se réunir dans un café appelé L’Éden. Ils y imaginent des projets libres, inventant des saynètes de jeu et de fantaisie. Un soir arrive un certain Duchemin de dix ans leur aîné, qui se mêle avec passion aux jeux du groupe et en devient rapidement le metteur en scène. À la fermeture du café, Duchemin propose à Violette de le retrouver près d’une usine désaffectée. Lorsque la jeune fille s’y rend, elle découvre le corps sans vie de l’étranger…

   
1971 N. a pris les dés...
 

Téléfilm

On retrouve dans ce film les éléments de "l'Eden et après", mais dans un nouveau montage, si bien que l'histoire est totalement différente.

   
1974 Glissements progressifs du plaisir

Avec : Anicee Alvina (Alice), Olga Georges-Picot (Nora/L'avocate), Jean-Louis Trintignant (L'inspecteur), Michael Lonsdale (Le magistrat). 1h46.

Une jeune fille est suspectée du meurtre de son amie, une femme plus âgée avec laquelle elle entretenait une relation pervertie. Placée dans une maison de redressement tenue par des religieuses, elle reçoit la visite d’un magistrat, d’un pasteur, ainsi que d’une jeune avocate qui ressemble étrangement à son amie défunte. Pourvue d’une imagination fertile, la jeune fille mélange ses rêveries d’enfant à une sensualité déjà très consciente, opérant sur les adultes qui l’approchent une modification sournoise de l’esprit comme de la chair…

   
1975 Le jeu avec le feu

Avec : Philippe Noiret (Georges de Saxe), Jean-Louis Trintignant (Franz/Francis), Anicee Alvina (Caroline de Saxe), Sylvia Kristel (Diana). 1h49.

Sous les conseils d'un détective privé nommé Franz, Georges de Saxe, un riche banquier désireux de protéger sa fille Carolina, envoie celle-ci dans une maison de repos, qui est en réalité une maison de plaisir. Les jeunes pensionnaires y sont livrées à des maniaques sexuels

   
1983 La belle captive

Avec : Daniel Mesguich (Walter Raim), Gabrielle Lazure (Marie-Ange van de Reeves), Cyrielle Clair (Sara Zeitgeist), Daniel Emilfork (L'inspecteur Francis). 1h30.

Walter se voit confier par Sara, dirigeante de "l'Organisation", une obscure mission qui concerne un Sénateur en danger de mort. Mais Walter est détourné de cette mission par Marie-Ange, une mystérieuse femme au charme ensorceleur, qui l'entraîne dans un monde fantastique.

   
1995 Un bruit qui rend fou

Avec : Arielle Dombasle (Sarah La Blonde), Fred Ward (Frank), Christian Maillet (le père), Charles Tordjman (Edouard Nordmann). 1h40.

Edouard Nordmann vit solitaire sur une ile de la Méditerranée, cherchant a chasser les encombrants souvenirs de sa femme morte et de sa belle fille Santa, prétendument noyée. Mais le retour de Frank parti depuis sept ans provoque bien des remous. Il vient se venger du père de l'adolescente qu'il aimait jadis et qui souhaitait la mort de la jeune fille. Avec la complicité de cette dernière, cachée jusqu'a ce jour dans un bordel, il s'acharne a détruire son existence.

Variations sur le thème du Vaisseau fantome ou le Hollandais volant qui veut qu'après un crime particulierement horrible un marin soit condamné à errer sur les océans à bord d'un vaisseau désert jusqu'au moment où il rencontrera une jeune femme au coeur pur.

   
2006 C'est Gradiva qui vous appelle

Avec : Arielle Dombasle (Gradiva), James Wilby (John Locke), Marie Espinosa (Claudine), Farid Chopel (Anatoli). 1h50.

Historien d'art, John Locke s'installe dans les ruines d'un ancien palace situé près de Marrakech. Là, il travaille à la rédaction d'un livre sur l'orientalisme pictural.

   
   
   

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