Né Léonard Chosidow le 4 mars 1929 à Londres. Ce Français né à Londres fonde à l'âge de 20 ans le ciné-club Objectif 49. Assistant de René Clément sur plusieurs films, il montre son ambition dès sa première réalisation, Léviathan, adaptée de Julien Green. Keigel aime les ambiances troubles et les personnages qui évoluent vers la folie, dévorés par une passion destructrice. Quatre ans après ces débuts prometteurs, il signe une curieuse adaptation de La Dame de Pique de Pouchkine avec l'aide de J. Green au scénario. On y retrouve Dita Parlo, grande vedette des années 30. La carrière de Keigel est freinée par l'insuccès de Qui ? un suspens psychologique trop alambiqué pour convaincre malgré la présence de deux vedettes, Maurice Ronet et Romy Schneider. Il travaille pour la télévision avant de réaliser Une Femme, un Jour avec Caroline Cellier. Dans un style plus épuré, ce film décrit une femme divorcée qui découvre la tentation d'une liaison homosexuelle. Auteur rigoureux, réalisateur de courts métrages expérimentaux, Keigel laisse une œuvre étonnante qui aurait du connaître un plus grand éclat.

Les deux premiers longs-métrages de Léonard Keigel (né en 1929), « Léviathan » (1962) et « La Dame de pique » (1965), retiennent l’attention à plus d’un titre. Leur évident intérêt esthétique, de par les volontés cumulées des adaptateurs et du cinéaste, est le principal. De plus, tout comme Léviathan, que Crucial Films se propose aussi d’éditer en DVD, La Dame de pique invite à repenser l’inépuisable thème des relations qu’entretiennent littérature et cinéma.

Un autre nom s’impose aussitôt à l’esprit lorsqu’on évoque la première partie de l’œuvre de Léonard Keigel, celui de l’écrivain américain de langue française Julien Green (1900-1998). Après avoir, pour Léviathan, adapté l’un de ses premiers romans et premiers grands succès, Julien Green signe, avec son fils Eric, l’adaptation et les dialogues de cette Dame de pique.

Filmographie :

1962

Leviathan
À Logres, petite ville de province, Paul Guéret vivote comme professeur particulier. Marié à une femme qu'il délaisse, il aime une jeune blanchisseuse, Angèle, par ailleurs poussée à la prostitution par sa tante, Mme Londe, avec qui elle habite et dont le restaurant est fréquenté par les bourgeois du lieu.

La mère d'un de ses élèves, Mme Grosgeorges, qui s'entend de moins en moins avec son mari, est amoureuse de Guéret, sans espoir, se doute-t-elle. Paul se déclare à Angèle et lui fait un cadeau.

Celle-ci voudrait échapper à l'influence de sa tante et elle est sensible aux sentiments de Guéret mais elle se refuse à lui. À travers les allusions des Grosgeorges et des clients de Mme Londe, dont il fait désormais partie, Guéret comprend que tout le monde sait qu'Angèle est une prostituée.

Guéret escalade la façade de la maison d'Angèle, s'introduit dans sa chambre avec l'argent qu'il a volé à sa femme : il ne la trouve pas et se sauve avant d'être vu par Mme Londe. Il retrouve Angèle près de la rivière, perd tout contrôle : en tentant de la violer, il la blesse gravement au visage, fuit dans les rues désertes et bouscule accidentellement un vieillard, qui tombe et meurt.

C'est le scandale dans la petite ville et Mme Londe perd une bonne partie de ses clients. Mme Grosgeorges, qui ne cesse de suivre Guéret, lui propose de l'aide. Il hésite puis se réfugie chez elle ; il se cachera puis elle lui donnera de l'argent, il pourra fuir, même si elle mesure l'amour qui l'unit désormais à Angèle. Celle-ci, qui a revu son agresseur, lui a pardonné, malgré la cicatrice qu'elle porte désormais, et a le projet de partir avec lui.

Mme Grosgeorges tente de séparer Angèle de Guéret, de salir l'image que l'un a de l'autre, puis se fait traiter de monstre par celui qu'elle aime sans retour. Elle se suicide après une ultime manœuvre qui amène Mme Londe à dénoncer Guéret. Ce dernier est arrêté par les gendarmes et Angèle, qui n'a rien pu faire, se réfugie dans le souvenir d'un amour tourmenté qui l'a conduite au bord de la folie.

   
1965 La dame de pique

Avec : Dita Parlo (Comtesse Anna Fedorovna), Michel Subor (Herman), Simone Bach (Lisa), André Charpak (Le mari), Jean Négroni (Le Comte de Saint-Germain), Katharina Renn (Mademoiselle Doucet), Philippe Lemaire (Le Duc d'Orléans), Franz Hubler (Serge), Bernard Tiphaine (Tomsky). 1h32.

A la cour de Louis XVI à la veille de la Révolution, la comtesse russe Anna Fedotovna joueuse invétérée, est bientôt proche de la ruine. Un mystérieux comte de Saint Germain lui vient en aide, et lui révèle une stratégie de jeu, une martingale, permettant de gagner à coup sûr, mais qu'elle ne doît employer qu'une seule fois, et surtout ne révéler à personne. La contesse joue et gagne, et se conforme à l'obligation de ne plus jouer. mais l'obligation de ne pas révéler le secret du jeu sera plus difficille à tenir. Et pourtant elle coûte la vie à ceux qui l'utilisent. Herman, un jeune officier, informé par la rumeur de ce secrêt, séduit Lisa, sa demoiselle de compagnie, pour s'introduire chez la contesse, et tenter de lui arracher son secret ...

   
1970 Qui?
« Tu me dégoûtes ! » lance Marina à Claude qui la frappe, la menace de son revolver, tire en l'air et la force à s'asseoir sur le siège passager de sa décapotable. Puis, pour achever de la terroriser, il fonce vers les falaises qui surplombent l'océan. Une fausse manœuvre et la voiture plonge, disparaît dans les flots. Marina est sauve : elle déclare aux gendarmes, qui n'ont pas retrouvé le cadavre de Claude, avoir sauté à temps.

Accouru sur les lieux, Serge, le frère de Claude, accepte cette version : « C'est un accident, il n'y a rien à dire ». Marina, encore sous le choc, consent à être hébergée chez lui. La jeune femme profite de l'hospitalité de son hôte, architecte, absent toute la journée, pour s'installer, comme chez elle.

Serge, qui tenait son frère en piètre estime, s'étonne qu'elle ait pu en être éprise. Et comme Marina lui a avoué que leur liaison était orageuse, il ne peut s'empêcher de la soupçonner d'avoir tué Claude.

Lors d'une réception chez Dorothée, son ex-femme, Serge découvre dans le sac de Marina un chargeur de revolver : il y manque une balle ! Dès lors, il harcèle de questions Marina, qui élude les réponses en s'offrant à lui. Mais Serge, au lendemain de leur première nuit d'amour, veut connaître la vérité.

Avec sa maîtresse, il se rend à l'auberge, en Bretagne, où Marina et Claude ont dormi avant « l'accident ». Il plonge dans l'océan à la recherche de l'épave ; il y trouve un revolver qui correspond au chargeur conservé par Marina. Où est donc la balle qui manque ? Marina répond que Claude a tiré en l'air devant l'auberge. Or, la réceptionniste affirme n'avoir rien entendu le matin du drame.

Partagé entre le doute et son attirance pour Marina, Serge se met à boire. Pour échapper aux scènes qu'il lui fait, Marina se réfugie chez Dorothée où Serge, ivre, viendra enfin lui avouer son amour. Peu après, il est convoqué à Brest où la police a découvert un cadavre que Serge identifie, en dépit d'un long séjour dans l'eau, comme celui de Claude, et sur lequel il n'a été trouvé aucune trace de blessure par balle.

Pendant l'absence de son amant, Marina est traquée dans un grand magasin, dans les rues et jusque chez Serge par un Claude bien vivant qui joue avec elle comme un chat avec une souris. Après avoir échappé à la noyade, il a suivi Marina, observé le développement de ses relations avec son frère et, maintenant, il va disparaître définitivement, s'installer au Canada, laissant Serge avec ses soupçons qui, se réjouit-il, condamnent leur liaison à un enfer perpétuel.

Folle de rage, Marina poignarde Claude, l'enterre dans le jardin. Serge réapparaît alors et lui annonce la bonne nouvelle : « On a retrouvé le corps... tu es innocente ! ». Sur une plage italienne, Serge et Marina vivent une lune de miel. À Paris, il pleut et l'eau qui ruisselle déterre le cadavre de Claude. Un jour, sur le quai où va aborder le bateau des deux amants, une voiture de police attend...

   
1977 Une femme, un jour...
Nicky, femme de caractère, aide Caroline a s'en sortir, après son divorce avec un mari dépressif, suite a sa ruine. Elle s'occupe aussi de son petit garçon. Celui ci s'aperçoit de l'intimité des deux femmes, et Caroline, mal a l'aise, décide de rompre avec Nicky, pour refaire sa vie avec son dentiste. Nicky s'enfonce dans le désespoir.
   
1983 Vichy dancing
  Téléfim. Avec Colette Renard, Stéphane Freiss, Henri Tisot, Hélène Duc, Marie Vincent, Zabou
   
   
 

 

   
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Léonard Keigel
Né en 1929
5 films
   
   
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