Not quite Hollywood
2008

Un film documentaire sur le plus dépravé des cinémas : le cinéma australien des années 70-80. Séries B, séries Z, des films de genre que l'on pourrait définir comme des films rapides et bons marchés, assez vulgaires et plein de gros mots, avec une touche de sexe avant que les autraliens ne terrorisent les gens avec des films de suspens et d'épouvante

Cette émergence des films Z coïncide avec la nouvelle vague australienne : My brillant carrer (Gillian Armstrong, 1979) Getting of wisdom, Breaker Morant. Or, mieux que ceux-ci, ils permettront la renaissance d'une industrie du film en Australie. Seules alors venaient tourner des équipe étrangères tels Michael Powell avec Age of consent (1969, avec James Mason), Tony Richardson avec Ned Kelly (1970, avec Mick Jagger) ou Ted Kotcheff avec Le réveil dans la terreur (Wake in fright, 1971) qui inspirera Nicolas Roeg pour Walkabout en 1971.

Cette émergence est ainsi contemporaine de la révolution sexuelle et politique qui secoue l'Australie. The naked bunyit 1970 de John B. Murray met ainsi en scène un jeune homme timide qui est embauché par une agence de publicité pour mener une enquête sur le sexe en Australie. Il enquête sur l'homosexualité, les travestis, la prostitution et les clubs de strip-tease et autres variantes vis-à-vis de la "norme". Durant ses entretiens, il rencontre des célébrités, des experts auto proclamés du sexe, des prostituées, travestis, pop stars, acteurs, des législateurs et des pères la vertu.

La télévision, avec la série Numéro 96, est alors plus libre que le cinéma car à la censure règne le terrible manchot, Prouse. Lorsque Don Chipp arrive au ministère des douanes, il met en place la catégorie Restricted qui permet plus de violence et plus de sexe explicite.

La vague érotique pour beaufs décomplexés

Stork, en 1971, de Tim Burstall sera la première comédie qui rencontrera un succès considérable. Bruce Beresford triomphe ensuite avec The adventures of Barry McKenzie (1972) mettant en scène Londres envahie par des crottes de chiens et, surtout, une scène de vomi d'anthologie qu'il "retravaillera" dans Barry McKenzie holds his own (1974) où le héros vomit de la tour Eiffel.

Nouveaux triomphe pour Tim Burstall avec Alvin purple en 1973 (Le film coûte 200 000 dollars et en rapporte 5 millions) et Alvin rides again en 1974 puis Eliza Frazer en 1976.

Les films de John Lamond sont pensés pour les 400 drive-in installés en Australie ainsi Australia after dark (1976), The ABC of love and sex australia style (1978), Felicity (1978), The true story of eskimo Nell (1974), Hoodwink (1981), Centrespread (1981), Fantasm (1976) Comes again (1977), Pacific banana (1980).

Les films de tueurs comateux et films d'horreur de l'outback

De Terry Bourke : Inn of the damned (1974), Night of the fear (1972), Lady stay dead (1981), Brothers (1982).

Patrick (1978) de Richard Franklin sur un scénario d'Everett De Roche. Franklin est très imprégné du psychose d'Hitchcock. Le héros est dans le coma mais conscient et grâce à la télékinésie contrôle les gens. Tarantino s'en inspire lorsque Ulma Thurman est paralysée juste après la fusillade, alors qu'on la croit morte, elle crache au visage du shérif et, à l'hôpital, elle garde les yeux ouverts. Mythique, le film donnera une suite non autorisée en Italie : Patrick vive ancora (Mario Landi, 1980)

Long week-end (Colin Eggleston, 1978) sur un scénario d'Everett De Roche. Le couple se dispute, saccage l'environnement : la nature devient dingue, explique Tarantino.

Si le film présente des starlettes dénudées, des rats mangeurs d’hommes, la meilleure recette pour faire du vomi convaincant, les démêlées ahurissants d'un lapin avec la censure, des meurtriers à la machette, des courses-poursuites démentielles, du kung-fu approximatif et un érotisme lourdingue de pacotille, il est aussi extrêment précis sur les caractéristiques propres du cinéma australien.

Not quite Hollywwod est ainsi un document pédagogique indispensable et passinnat entrainé par la verve de Quentin Tarantino (admirateur passionné de Patrick et Long Week-end) Jamie Lee Curtis, Dennis Hopper, George Lazenby, Stacy Keach, Richard Franklin, Ted Kotcheff, George Miller, Russell Mulcahy, Brian Trenchard-Smith…

 

critique du DVD
Editeur : MK2. Juin 2010. 20 €
critique du DVD

Supplément :

  • Scènes coupées des films originaux

  • 2 interviews de Quentin Tarantino

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(Not quite Hollywood : the wild, untold story of ozploitation !). Avec : Jamie Lee Curtis, Dennis Hopper, Stacy Keach, George Lazenby, George Miller, Russell Mulcahy, Quentin Tarantino. 1h43.

 
Mark Hartley
DVD