2007

Luminous People (Apichatpong Weerasethakul) Un groupe de personnes descend le Mékong en bateau, pour préparer une cérémonie de funérailles.

Germano (Vicente Ferraz). Après avoir longtemps navigué dans la baie de Guanabara, Germano et son équipe s'en vont pêcher en haute mer, à bord de leur petite barque.

One Way (Ayisha Abraham). Au rez de chaussée d'un immeuble, la vie quotidienne d'un garde de sécurité est ponctuée par le récit de son voyage des montagnes du Népal au plateau du Deccan en Inde.

Brutality Factory (Wang Bing). En Chine, par une belle journée ensoleillée, un immeuble industriel est détruit. La nuit tombe et les fantômes commencent à raconter leur histoire...

Tarrafal (Pedro Costa). Tarrafal est le territoire de l'île de Santiago (Cap-Vert) où en 1936, le Portugal a créé une colonie pénale pour les prisonniers politiques, appelée le "camp de la mort lente".

Tombée de nuit sur Shanghaï (Chantal Akerman). Mona Lisa cotoye un dessin animé et le Chopin de la musique américaine des années 1970-80, dans une sorte de plaisir ambigu.

Comme dans tout film à épisode commandé par une institution pour son seul prestige, aucun de ces films ne semble répondre à une nécessité. Plus que de l'Etat du monde c'est plutôt des nouvelles de cinéastes entre deux tournages que l'on viendra prendre connaissance.

Tous les films s'appuient sur une structure binaire ou ternaire. Ce sera les funérailles du père, l'avant et l'après pour Luminous People, de loin le plus intéressant, avec la violence de la dispersion des cendres puis une sorte de détente triste et apaisée après.

Dans Germano, Vicente Ferraz oppose la beauté d'une baie de Rio de Janero et la pollution des carcasses de gros navires, la frêle esquive en panne des pêcheurs et le dernier gros pétrolier de la flotte de l'ex-URSS.

Dans One Way, Ayisha Abraham oppose la guerre au Népal qui contraint ses habitants à fuir le pays et la démocratie de l'Inde qui permet de trouver, après bien des efforts, un travail.

Dans Brutality Factory, Wang Bing ressuscite dans une usine désaffectée les fantômes des victimes et des bourreaux du régime de Mao.

Dans Tarrafal, Pedro Costa fait progressivement prendre conscience à ses personnages qu'ils sont morts.

Dans Tombée de nuit sur Shanghai, Chantal Akerman hésite à nous montrer des habitants puis opte pour un long plan fixe de plus de dix minutes sur la façade d'un immeuble sur laquelle on projette des images animées : des images de nature (mouettes) de l'art officiel (La Joconde de Leonard de Vinci, la Vierge à l'enfant de Raphaël, les Tournesols de van Gogh, la femme à l'ombrelle de Monet, Le fifre de Manet) et des dessins animés.

 

J.- L. L. le 10/03/2008

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(O Estado do Mundo). Film collectif de 6 courts venus de 6 pays et réalisateurs différents : Apichatpong Weerasethakul, Vicente Ferraz, Ayisha Abraham, Wang Bing, Pedro Costa, Chantal Akerman. 1h42

L'Etat du monde