Invisible man

Leigh Whannell
2020

Genre : Fantastique

(The Invisible Man). Avec : Elisabeth Moss (Cecilia Kass), Oliver Jackson-Cohen (Adrian Griffin), Harriet Dyer (Emily Kass), Aldis Hodge (James Lanier), Storm Reid (Sydney Lanier), Michael Dorman (Tom Griffin). 1h49.

Cecilia Kass est en couple avec un brillant et riche scientifique. Ne supportant plus son comportement violent et tyrannique, elle prend la fuite une nuit et se réfugie auprès de sa sœur, leur ami d'enfance et sa fille adolescente. Mais quand l'homme se suicide en laissant à Cecilia une part importante de son immense fortune, celle-ci commence à se demander s'il est réellement mort. Tandis qu'une série de coïncidences inquiétantes menace la vie des êtres qu'elle aime, Cecilia cherche désespérément à prouver qu'elle est traquée par un homme que nul ne peut voir. Peu à peu, elle a le sentiment que sa raison vacille…

La maltraitance subie par Cecilia, victime de son pervers de mari, scientifique tout puissant derrière sa carapace de caméras aussi bien sur son corps que dans son intérieur splendidement froid, est un sujet très bien tenu pendant près de 90'. Peut-être eut-il fallu s'en tenir là. La dernière demi-heure du film, qui suit un inattendu coup de théâtre, donne la désagréable impression d'être mené en bateau par un metteur en scène tout puissant qui ne nous a donné aucun indice. Néanmoins, peut-être fallait-il cela pour que Cecilia gagne la partie et ne soit pas transformée en victime gagnant presque par hasard. Dans la dernière séquence, elle devient une femme très visible.

Le thème de l'homme invisible reprend pas mal de poncifs du genre (révélation de la forme humaine par la peinture, la pluie, la fumée; traces de pas; dérèglement schizophrène du savant; panoramiques inquiétants sur... rien, vues subjectives de présence invisible). Que l'homme invisible soit perçu pas les yeux de sa victime, en phase avec la nature (forêt, chien, enfant), socialement dans la classe moyenne, rajoute une modalité plus contemporaine. Jeu exceptionnel d'Elisabeth Moss; musique trop appuyée.

Jean-Luc Lacuve, le 03/07/2020