Douglas Sirk

1900-1987
41 films
2
5
6
histoire du cinéma : abstraction lyrique
Voir : Quiz Douglas Sirk

1-Biographie

Cinéaste américain d'origine allemande, Douglas Sirk est né Hans Detlef Sierck le 26 avril 1897 à Hambourg dans une famille danoise, où son père exerçait la profession de journaliste.

C'est à Skagan, dans le Jutland, au Danemark, où vit sa grand-mère passionnée de poésie, qu'il passe une partie de son enfance marquée par la découverte de l'actrice Asta Nielsen dont il ne manque aucun film. Revenu en Allemagne, il étudie le droit, la philosophie et l'histoire de l'art, dans les universités de Hambourg et Munich. Parallèlement à ses études, il fait du journalisme en 1920 avant d'aborder une carrière théâtrale qui prendra momentanément fin en 1937 lorsque, inquiet des menées nazies, il choisira de quitter le pays.

En 1923, il entre pour la première fois en contact avec le cinéma, engagé pendant quelques mois comme décorateur dans un studio berlinois. La UFA le prend sous contrat en 1934 et il tourne trois courts métrages : Zwei genies, Dreimal Ehe, Der eingebildete kranke ce dernier étant une adaptation du Malade imaginaire de Molière.

C'est en 1935 qu'il tourne son premier long métrage April, april, une comédie burlesque, dont il assure avec le concours de Jacques Van Pol une version hollandaise. Cette même année près de Hambourg, il réalise La fille des marais, d'après Selma Lagerlof, son premier grand mélodrame, suivie de l'adaptation d'une pièce d'Ibsen Les piliers de la société, filmée au Danemark.

En 1936, année où il est nommé producteur metteur en scène du théâtre d'état de Berlin, Sierck réalise à Wurzburg Das hofkonzert, film musical et en costumes avec Martha Eggert, dont l'action est située au 19è siècle dans un petit village allemand. Il en assure aussi la version française, avec l'aide de Serge de Poligny, distribuée sous le titre de La chanson du souvenir. La même année, il est le maître d'œuvre d'un drame musical avec pour contrepoint la 9è symphonie de Beethoven, Schlussakkord.

C'est en 1937 qu'il réalise les deux films les plus importants de sa période allemande: Paramatta, bagne de femmes (filmé en Australie) et La Habanera (dont les extérieurs sont tournés à Ténérife), où s'impose la star Zarah Leander. A cette époque, Sierck est débordant de projets. Il écrit notamment une adaptation de "Pylon" d'après Faulkner qu'il parviendra à tourner aux États-Unis sous le titre de La Ronde de l'aube et une version de Partie de chasse de Tchekov qui lui fournira plus tard l'argument de L'aveu.

Mais contrairement à Zarah Leander, Detlef Sierck refuse les opulentes propositions du Troisième Reich. En décembre 1937, sous le prétexte d'aller en Afrique du Sud effectuer les repérages de Wiltons Zoo (qui ne verra jamais le jour) Sierck réussit à quitter l'Allemagne en compagnie de son épouse Hilde.

Après un bref séjour à Rome, le couple gagne la Suisse où Sirk dirige Accord Final (1938) pour un producteur indépendant et admirateur de son film Schlussakkord. Sierck, qui a rompu son contrat avec la UFA et tient à éviter toute poursuite judiciaire, réussit à garder l'anonymat sur ce charmant film sur les aventures d'une jeune musicienne du conservatoire qui sera signé Ignacy Rosenkranz, alias I.R. Bay. Sirk se rend ensuite en France où il refuse de transformer en un long métrage Partie de Campagne de Jean Renoir. En 1939, peu avant qu'il n'émigre aux États-Unis, Sierck réalise à Rotterdam Boefje, un film dramatique au montage duquel il ne peut collaborer ayant dû quitter le pays à l'arrivée des troupes allemandes.

Arrivé aux États-Unis, Sierck y végète quelque temps. Faute d'emploi à Hollywood, il se réfugie dans deux fermes de Californie où il élève des poulets. Selon les paroles du cinéaste "ce fut ma période la plus heureuse aux Etats-Unis" (JH, p. 84).

C'est avec Hitler's madman (1943) que s'ouvre la carrière américaine de celui qui est devenu Douglas Sirk. Produit indépendamment des studios mais distribué par la MGM, c'est un succès remarqué qui permet au réalisateur de signer plusieurs projets personnels. Ses trois films suivants, L'aveu (1944), Scandale à Paris (1946) et Des filles disparaissent (1947) constituent selon la formule de Jean-Loup Bourget "une tentative pour réaliser à l'intérieur du système hollywoodien, un cinéma à l'européenne, tant par le sujet que par le propos." Ce sont bien en effet trois histoires ayant un cadre typiquement européen, non pas l'Europe en crise que Douglas Sirk vient de quitter mais celle du XIXe siècle et du début du XXe siècle : L'aveu est l'adaptation d'un roman renié par Anton Tchekhov, Drame de la chasse. Scandale à Paris est l'adaptation libre des mémoires de François Eugène Vidocq publiées en 1828 et l'action Des filles disparaissent se situe au tournant du 20e siècle, renvoyant clairement aux meurtres de Jack l'eventreur qui ont secoué l'Angleterre victorienne.

En 1950, débute la période la plus féconde de sa carrière américaine, sous l'égide de la Universal. Après une, œuvre étrange, Le sous-marin mystérieux (1950) et deux films d'inspiration mystique : La première légion (1951) et Tempête sur la colline (1952), Sirk, maintenant familier des mœurs américaines, réalise une première série de comédies centrées sur le couple :The lady pays off (1951), Week-end with father (1951) et No room for the groom (1952), puis une seconde trilogie, musicale et nostalgique consacrée à la vie en province. Dans ces films, Qui donc a vu ma belle ? (1952, où commence une fructueuse collaboration avec Rock Hudson), Meet me at the fair et Take me to town, Sirk se révèle un coloriste délicat.

Douglas Sirk revendique pleinement ses comédies : "On me permettait au moins de travailler sur les textes. Il fallait que je suive les règles, que j'évite les expérimentations, que je fasse des happy-end mais la Universal n'est jamais intervenue ni sur le travail à la caméra ni sur mon montage". Ce qui est évidemment fondamental pour ce cinéaste qui, selon ses mots, exprime ses pensées et sa philosophie au travers des angles de sa caméra et de ses éclairages (JH p. 57).

All I desire (1953) marque les débuts de Sirk dans le mélodrame, genre dont il ne tarde pas à devenir le maître incontesté. À l'exception de Capitaine mystère, œuvre joyeuse et épique consacrée à la révolution irlandaise au XVIIe siècle, tous les films qu'il tourne désormais sont placés sous le sceau de la fatalité.

Certains sont des remakes de grands classiques du mélodrame. Ainsi Le secret magnifique (1954) et Mirage de la vie (1959),tous deux portés à l'écran en 1935 par John Stahl, et Demain est un autre jour dont Edward Sloman signe la première version en 1934. Avec Tout ce que le ciel permet (1954), Ecrit sur du vent (1955), La ronde de l'aube (1957) et Le temps d'aimer et le temps de mourir (1958), Douglas Sirk atteint les sommets de l'émotion et de l'art cinématographique.

En 1959, la maladie met un terme, qu'on a cru longtemps définitif, à la carrière de Sirk qui doit, à son grand regret, renoncer à porter à l'écran la vie d'Utrillo et Suzanne Valadon pour Streets of Montmartre. D'autres projets sont pareillement abandonnés. Parmi eux, Madame X, dont David Lowell Rich assure la réalisation en 1966 et une adaptation de La Montagne magique de Thomas Mann.

Aux débuts des années 1960, Sirk et son épouse viennent s'installer en Suisse, à Lugano. Mais cette paisible retraite n'est pas synonyme d'inactivité. Sirk monte quelques pièces à Munich, donne des cours de cinéma à l'université et réalise trois courts-métrages : Sprich zu mir wieder regen (1975), d'après Tennessee Williams, Sylvesternacht (1977), d'après Schnitzler avec Hanna Schygulla et enfin, avec la complicité de R.W. Fassbinder, Bourdon streets blues (1978), d'après Tennessee Williams. Il meurt d'un cancer, le 14 janvier 1987, à Lugano.

 

2- Mise en scène

L'hommage critique de Fassbinder à Douglas Sirk contribua puissamment à la réévaluation critique du cinéaste. Si ces deux grands maitres du mélodrame se sont bien compris, il n'en demeure pas moins que leurs oeuvres sont très différentes. L'esthétique de Fassbinder est celle du naturalisme où l'inquiétant monde original grouille sous la surface des mondes dérivés et empêche presque toute rédemption.

Chez Sirk, tout est toujours possible. Les ténèbres n'existent pas par elles-mêmes : elles marquent seulement l'endroit où la lumière s'arrête. Les luttes de l'amour contre les conventions bourgeoises (Tout ce que le ciel permet) ou l'interdit (Ecrit sur le vent), de la démocratie contre l'hitlérisme (Hitler's madman), de l'acceptation de sa couleur contre le racisme (Mirage de la vie) , du bonheur contre les drames (Le secret magnifique) ou la guerre (Le temps d'aimer et le temps de mourir) ne triomphent pas toujours dans l'espace du film mais, pour Douglas Sirk, la cause n'est jamais perdue et le combat toujours à mener.

Certes, il existe chez lui des mélodrames frénétiques avec des êtres épris d'alcool, de vitesse de sexe et de puissance (Ecrit sur le vent , La ronde de l'aube) où se combinent frustration et autodestruction. L'aliénation des personnages est cependant plus souvent extérieure, provenant du fait qu'ils vivent au milieu des normes visuelles qui les environnent et les conditionnent. Ainsi, par exemple, au début de No room for the groom les mains des deux futurs mariés en gros plan qui enchaîne sur la pancarte publicitaire pour les marieurs professionnels de Las Vegas.

Chez Sirk, les visages des personnages sont apparemment lisses. La richesse est factice et hypocrite. La douceur du style aplanie en surface cette aigreur de vue mais, en fait, elle l'accentue quand ce style tranquille s'applique à des émotions dont elle emprisonne la violence et empêche la libération. La fêlure y est suggérée telle les séquences de la télévision ou de la parade dans Tout ce que le ciel permet . De même, les angles de prises de vu présentent souvent un obstacle au milieu du cadre : cadre de photos, mobiliers, barreaux ou simple vitre qui symbolisent une frontière entre le personnage et son désir ou une contrainte qui pèse sur lui.

Sirk se révèle un coloriste délicat. Il détache des teintes très saturées et les répète en des échos et des familles de couleurs. Costumes, décors et personnages se répondent alors dans une même affirmation de l'affect, de l'intense potentialité de ce qui va s'y passer. Dans le déchaînement de la couleur chez Sirk dans l'affrontement de ses noirs et blancs, on atteint non pas à la lutte de la lumière avec les ténèbres comme dans l'expressionnisme mais à l'aventure de la lumière.

Le pacours du personnage de Sirk est celui d'une révélation qui passe par le regard. Sirk aime opposer, dans la logique du mélodrame, des personnages clivés à des personnages qu'il qualifie lui-même d'immuables. Dans Le secret magnifique, Bob Merrick s'aveugle dans ses artifices de séducteur et Helen ne voit pas son amour. Pour tous les deux, il s'agira d'ouvrir les yeux sur la morale. Sirk reprend le même propos que celui de Diderot dans sa Lettre aux aveugles à l'usage de ceux qui voient : c'est dans le spectacle du monde que l'on peut atteindre à la compassion. Les aveugles ne peuvent pas se rendre compte qu'autour d'eux il y a la misère et la faim parce qu'ils n'ont pas la clé sensible du monde. Ceux qui voient peuvent être touchés par ceux qui souffrent. Sirk nous rend sensible à la beauté du spectacle du monde par l'intensification du réel. Il rend les couleurs plus vives qu'elles ne le sont avec une obsession du détail comme celui du parasol jaune quand Helen comprend que son mari vient de mourir. Les couleurs nous réconcilient avec le monde, nous donnent envie de faire partie du monde. "Je ne savais pas que le monde pouvait être aussi beau" dit ainsi Helen. La beauté du cinéma de Sirk, c'est cet écho entre la plastique et la morale.

 

3 - Bibliographie :

Eclipses n°46, Douglas Sirk, le goût des larmes. Volume dirigé par Youri Deschamps. 125 pages. 10 euros. Juin 2010.
Gilles Deleuze : L'image-mouvement, p.135. Editions de minuit. 1985.

4 - Filmographie :

1935 April, april !
 

Avec : Erhard Siedel (Julius Lampe), Lina Carstens (Mathilde Lampe), Charlott Daudert (Mirna Lampe), Werner Finck (Reinhold Leisegang). 1h22.

   
1935 La fille des marais
(Das madchen vom moorhof). Avec : Hansi Knoteck (Helga Christmann), Kurt Fischer-Fehling (Karsten Dittmar). 1h22.

La bonne, Helga, est enceinte du propriétaire de la ferme qui l'emploie. Celui-ci nie être le père de l'enfant. Helga décide de ne pas déposer plainte contre cet homme....

   
1936 Les piliers de la société
(Stützen der gesellschaft). Avec : Heinrich George (Le consul Bernick), Maria Krahn (Betty Bernick). 1h24.

Pour le consul Karsten Bernick, homme riche et sans scrupule, une seule chose compte dans sa vie : son fils Olaf, qui doit un jour prendre possession du chantier naval paternel. Un jour, Johann Tonnessen revient au pays. Johann avait émigré vingt ans auparavant, quand Karsten s'était marié avec sa soeur...

   
1936 Accord final
(Schlussakkord). Avec : Willy Birgel (Erich Garvenberg), Lil Dagover (Charlotte Garvenberg), Mária Tasnádi Fekete (Hanna). 1h41

Hanna, jeune femme allemande pauvre renonce à son bébé pour l'adoption et émigre en Américain pour vivre avec son mari. Quand son mari se suicide, Hanna revient en Allemagne et devient la nurse de son enfant élevé par Erich Garvenberg chef d'orchestre et sa femme Charlotte.

   
1936 Das hofkonzert
Avec : Mártha Eggerth (Christine Holm), Johannes Heesters (Le lieutenant Walter D'Arnegg).

Version française : La chanson du souvenir coréalisée avec Serge de Poligny. Avec : Mártha Eggerth (Christine Holm), Max Michel (Le lieutenant Walter D'Arnegg), Colette Darfeuil (Mlle. Pinelli), Pierre Magnier (Le prince), Germaine Laugier (La comtesse). 1h25.

Le souverain d'une petite principauté garde le souvenir d'une chanteuse qu'il connut vingt ans auparavant. Une jeune cantatrice paraît, à la recherche de son père, qu'elle identifie comme étant le prince.

   
1937 Paramatta, bagne de femmes

(Zu Neuen Uferm). Avec : Zarah Leander, Willy Birgel, Viktor Staal, Erich Ziegel, Hilde Von Stolz, Edwin Jürgensen. 1h40.

Londres, 1846. Avec ses mélodies et ses robes suggestives, la chanteuse Gloria Vane fait scandale au théâtre Adelphi. Son amant, Albert Finsbury, est criblé de dettes. Il falsifie un billet à ordre de l’un de ses amis, “Pudding”, pour s’octroyer 600 livres supplémentaires. Nommé capitaine dans le régiment de sa Majesté aux Colonies, il doit quitter l’Angleterre pour l’Australie, et promet à Gloria de revenir la chercher dans un an. Mais le père de “Pudding” découvre la supercherie et veut poursuivre Finsbury en justice. Gloria s’accuse à sa place. Le tribunal, qui veut faire de son cas un exemple, la condamne à sept ans de bagne. A Paramatta, la rude prison pour femmes de Sydney, Gloria n’est que le matricule 218...

   
1937 La habanera
Avec : Zarah Leander, Ferdinand Marian, Karl Martell, Boris Alekin, Paul Bildt, Julia Serda, Michael Schulz.

En voyage à Porto Rico avec sa tante Anna, la belle Suédoise Astrée Sternhjelm succombe au charme des lieux, envoûtée par la musique de " La Habanera " que porte le vent chaud. Lors d'une corrida, elle est subjuguée par la bravoure du séduisant Don Pedro De Avila, venu porter secours à un torero en danger. Elle en tombe amoureuse. Tandis que sa tante s'apprête à repartir pour l'Europe, la Suède et la Côte d'Azur, Astrée quitte le bateau sur un coup de tête, quelques minutes avant le départ. N'écoutant que son cœur, elle se jette dans les bras de Don Pedro et devient son épouse...

   
1938 Accord final

Avec : Kathe de Nagy (Hélène Vernier/Suzanne Fabre), Georges Rigaud (Georges Astor), Alerme (l'imprésario), Jules Berry (le baron Larzac), Josette Day (la vraie Suzanne), Georges Rollin (le jeune chef d'orchestre), Jacques Baumer (le professeur). 1h38.

Georges Astor, un virtuose du violon, jeune et gai, connu pour son amour des jeux de hasard, est emmené un soir à une beuverie et fait le pari qu'il se mariera dans les deux mois qui viennent avec la dixième fille qui entrera au Conservatoire de musique. Il entre donc, incognito, au conservatoire le lendemain matin...

   
1939 Boefje
 

Avec : Annie van Ees (Boefje), Albert van Dalsum (le pasteur), Enny Snijders (Vrouw Grovers), Piet Bron (Vader Grovers), Guus Brox (Pietje Puk). 1h34.

Deux jeunes délinquants opèrent dans le quartier du port de Rotterdam. L'un d'entre eux, Boefje, est protégé par un prêtre qui pense pouvoir le sauver

   
1943 Hitler's madman

Avec : Patricia Morison (Jarmilla Hanka), John Carradine (Reinhardt Heydrich), Alan Curtis (Karel Vavra). 1h24.

L'histoire de Heydrich, Gauleiter SS de Bohême et de Moravie, qui fut assassiné par des résistants tchèques en mai 1942 et des horribles représailles qui aboutirent à la destruction des villages de Lidice et de Lezaky, ainsi qu'au massacre de tous leurs habitants.

   
1944 L'aveu

(Summer Storm). . Avec : George Sanders (Fedor Petroff), Linda Darnell (Olga), Anna Lee (Nadina), Hugo Haas (Urbenin).1h46.

Le journal de Fedor Petroff sert de trame à ce récit composé comme un flash-back. L'action se passe en 1912, dans la Russie pré-révolutionnaire. Olga, mariée à Urbenin, séduit le comte Volsky et Fedor Petroff, avant d'être assassinée.

   
1946 Scandale à Paris

(A scandal in Paris). Avec : Georges Sanders (Vidocq), Signe Hasso (Thérèse), Carole Landis (Loretta). 1h40.

La vie de François Eugène Vidocq, l'escroc qui devint chef de la sûreté au début du XIXe siècle ; sa progression nonchalante depuis le bagne, puis dans l'armée de Napoléon jusqu'au poste de chef de la police.

   
1947 Des filles disparaissent

(Lured). Avec : George Sanders (Robert Fleming), Lucille Ball (Sandra Carpenter), Charles Coburn (inspecteur Temple). 1h42.

Un assassin utilise le courrier du cœur d'un quotidien pour dénicher ses victimes. Une hôtesse de dancing paumée, Sandra Carpenter, prête main-forte à la police en répondant aux annonces suspectes. Les soupçons se portent sur Moryani et aussi sur Robert Fleming, le fiancé de Sandra...

   
1947 L'homme aux lunettes d'écaille

(Sleep, my love). Avec : Claudette Colbert, Robert Cummings, Don Ameche, Hazel Brooks, George Coulouris, Rita Johnson. 1h37.

Riche héritière new-yorkaise, Alison Courtland se réveille, affolée, dans le train pour Boston. Elle a un pistolet dans son sac et ne se souvient de rien. Grace, une vieille dame disant s’appeler Clarabelle Tomlinson, tente de la rassurer. En fait, elle agit sur les ordres de Charles Vernay, un mystérieux homme aux lunettes d’écaille...

   
1948 Jenny, femme marquée

(Shock-proof). Avec : Cornel Wilde (Griff Marat), Patricia Knight (Jenny Marsh), John Baragrey (Harry Wesson), Esther Minciotti (Mme Marat), Howard St John (Sam Brooks), Russell Collins (Frederic Bauer), Charles Bates (Tommy Marat), Gil Barnett (Barry). 1h19.

Jenny Marsh est libérée sur parole après avoir purgé cinq ans d'une condamnation à perpétuité pour meurtre. Le juge d'application des peines, Griff Marat, lui offre de s'occuper de sa mère aveugle. Il est très proche des politiciens locaux et avide de promotion. On ordonne à Jenny de ne pas reprendre contact avec son ancien amant, Harry Wesson. Jerry tombe amoureuse de Griff et ils se marient. Mais Wesson la menace...

   
1949 Slightly french

Avec : Dorothy Lamour (Mary O'Leary), Don Ameche (John Gayle), Janis Carter (Louisa Gayle), Willard Parker (Douglas Hyde), Adele Jergens (Yvonne La Tour), Jeanne Manet (Nicolette). 1h21.

Un metteur en scène tyrannique et perfectionniste recherche une actrice française pour son nouveau film...

   
1950 Le sous-marin mystérieux

(Mystery Submarine). Avec : Macdonald Carey (Dr. Brett Young), Märta Torén (Madeline Brenner), Robert Douglas (Cmdr. Eric von Molter), Ludwig Donath (Dr. Adolph Guernitz), Carl Esmond (Lt. Heldman), Fred Nurney (Bruno). 1h18.

Une veuve de guerre vivant aux USA, avec un chercheur, apprend d'un soit-disant pécheur, que son mari est encore vivant, et qu'il se trouve dans un sous-marin allemand où elle est invité à venir. Mais c'est un guet-apens d'un équipage qui veut capturer le savant au profit d'une puissance étrangère...

   
1951 La première légion

(The First Legion). Avec : Charles Boyer (Le père Marc Arnoux), William Demarest (Monseigneur Michael Carey), Lyle Bettger (Dr. Peter Morrell), Barbara Rush (Terry Gilmartin), Leo G. Carroll (Le recteur Paul Duquesne), Walter Hampden (Père Edward Quarterman). 1h26.

Au noviciat jésuite de Saint Grégoire, le père Sierra implore le défunt fondateur de la maison pour le sauver de la paralysie dont il est atteint. Un jour il entend sa voix lui parler. Surpris il se lève de sa chaise, et marche, c'est un miracle...

   
1951 Tempête sur la colline

(Thunder on the Hill). Avec : Claudette Colbert (Soeur Mary Bonaventure), Ann Blyth (Valerie Carns), Robert Douglas (Dr. Edward Jeffreys), Anne Crawford (Isabel Jeffreys), Philip Friend (Sidney Kingham), Gladys Cooper (La mère supérieure). 1h24.

Valerie Carns a été condamnée à mort pour meurtre. Elle est transportée à Norwich pour y être exécutée quand une inondation la bloque elle et ses gardes dans l'hôpital d'un couvent. La soeur infirmiere Mary devient bientôt convaincue de son innocence et cherche à trouver le vrai meurtrier...

   
1951 The lady pays off

Avec : Linda Darnell (Evelyn Walsh Warren), Stephen McNally (Matt Braddock), Gigi Perreau (Diana Braddock), Virginia Field (Kay Stoddard), Ann Codee (Marie). 1h20.

Evelyn Warren, jeune fille naïve est élue enseignante de l'année par Time Magazine, va à Las Vegas où elle perd beaucoup d'argent. Pour payer ses dettes, le directeur de casino Matt Braddock lui demande de s'occuper de sa fille, la triste petite Diana....

   
1951 Week-end with father

Avec : Van Heflin (Brad Stubbs), Patricia Neal (Jean Bowen), Gigi Perreau (Anne Stubbs), Virginia Field (Phyllis Reynolds), Richard Denning (Don Adams).1h23.

Parents seuls avec enfants Jean Bowen et Brad Stubbs se rencontrent à la gare quand ils envoient leurs gamins (2 filles pour l'une, 2 garçons pour l'autre) camper. L'amour nait inévitablement entre eux. Mais il y a des complications : une autre amoureuse de Brad, Phyllis, star du petit écran croit qu'il projette de se marier avec elle, pendant que Jean a été remarquée par le beau directeur du camp. Un week-end agité au camp avec Phyllis en invité inattendue va brouiller un temps les amants.

   
1952 No room for the groom
Avec : Tony Curtis (Alvah Morrell), Piper Laurie (Lee Kingshead), Don de Fore (Herman Strouple), Spring Byington (Mama). 1h22.

Alors qu’il vient juste d’être appelé sous les drapeaux, Alvah s’enfuit à Las Vegas en compagnie de sa petite amie, Lee, pour se marier en secret. À peine installé à l’hôtel, Alvah est atteint de la varicelle et conduit tout droit à l’hôpital. Privé de sa nuit de noces, il embarque pour la Corée. De retour, persuadé de pouvoir rattraper le temps perdu, il constate que la famille de Lee s’est installée dans sa maison..

   
1952 Qui donc a vu ma belle ?
(Has anybody seen my gal ?). Avec : Charles Coburn (Samuel Fulton), Piper Laurie (Millicent Blaisdell), Rock Hudson (Dan Stebbins). 1h29.

Samuel Fulton qui se fait passer pour un artiste excentrique, loue une chambre chez les Blaisdell. Monsieur Blaisdell est le fils de la femme que Fulton était sur le point d'épouser, avant de devenir milliardaire. Il veut à présent voir s'ils seront dignes de son héritage et leur fait parvenir anonymement 100.000 dollars.

   
1952 Meet me at the fair
Avec : Dan Dailey (Doc Tilbee), Diana Lynn (Zerelda Wing), Chet Allen (Tad Bayliss), Scatman Crothers (Enoch Jones), Hugh O'Brian (Chilton Corr), Carole Mathews (Clara Brink). 1h27.

En 1904, le Docteur Tilbee, colporteur aide Tad, un jeune garçon échappé d'un orphelinat aux mauvaises conditions (résultat de politiques véreuses) qui va être l'objet d'une enquête menée par Zerelda wing, qui ne sait pas que son fiancée est un des politiciens responsables. Tad veut rester avec son nouvel ami le docteur Tilbee qui est attiré par Zerelda, à l'embarras de Clara son amoureuse de toujours.

   
1953 Take me to town
Avec : Ann Sheridan (Vermilion O'Toole), Sterling Hayden (Will Hall), Phillip Reed (Newton Cole), Lee Patrick (Rose), Lee Aaker (Corney Hall), Harvey Grant (Petey), Dusty Henley (Bucket). 1h21.

Vermilion O'Toole entraineuse de saloon et son ancien partenaire Newton Cole un escroc s'ecappent du train qui les conduisaent en prison et se cachent adns la ville de Timberline. Pendant ce temps, les trois fils de Will Hall devenu veuf viennent à la ville à la recherche d'une femme pour leur papa et choisissent notre héroïne. Vermilion, qui cherche à échapper au marshal, accepte l'offre des garçons de rendre visite à la communauté des pionniers de Pine Grove...

   
1953 All I desire
Avec : Barbara Stanwyck (Naomi Murdock), Richard Carlson (Henry Murdoch), Lyle Bettger (Dutch Heineman). 1h19.

En 1900, Naomi Murdoch a quitté sa famille de province pour faire du théâtre. une dizaine d'années plus tard, sa fille Lily l'invite à venir la voir jouer une pièce dans son collège de Riverdale. Son arrivée met la ville en émoi, réveille de vieux conflits et déclenche de nouvelles tempêtes émotionnelles.

   
1954 Taza, fils de Cochise
(Taza, son of Cochise). Avec : Rock Hudson (Taza), Barbara Rush (Oona), Gregg Palmer (le capitaine Burnett), Rex Reason (Naiche), Morris Ankrum (Aigle Gris). 1h19.

Taza succède à Cochise, son père pacifiste. Mais son frère, qui convoite la belle Oona promise à Taza, pactise avec Geronimo contre les Américains.

   
1954 Le secret magnifique
(Magnificent obsession). Avec : Jane Wyman (Helen Phillips), Rock Hudson (Bob Merrick), Agnes Moorehead (Nancy Ashford). 1h48.

Riche play-boy jouisseur et cynique, Bob Merrick, victime d'un accident en hors-bord dû à son imprudence, a été ramené à la vie grâce à un inhalateur emprunté au docteur Wayne Phillips. Mais il a involontairement causé la mort de ce dernier, terrassé par un malaise cardiaque et qui conservait toujours son inhalateur avec lui. Se sentant coupable, Merrick tente de se racheter en proposant un chèque de 2 500 dollars à Helen, la veuve du médecin disparu dont l'hôpital doit faire face à de graves échéances. Mais Helen refuse son offre. La maladresse du jeune homme provoque un nouvel accident dont, cette fois, Helen sortira aveugle...

   
1954 Le signe du païen
(Sign of Pagan). Avec : Jeff Chandler (Marcian), Jack Palance (Attila), Ludmilla Tchérina (Princesse Pulcheria). 1h32.

En 450, les Huns venus de l’Asie sous le signe du paganisme conduits par le plus inhumain des conquérants, Attila, ravagent les frontières de l’Empire romain décadent. Un centurion romain, Marcian, qui portait un message de Valentinien à Théodose est capturé par les Huns. Il vient demander à l'empereur de Byzance son aide pour empêcher Attila de conquérir Rome. Celui-ci refuse...

   
1955 Capitaine mystère
(Captain lightfoot) Avec : Rock Hudson (Michael Martin), Barbara Rush (Aga Doherty), Jeff Morrow (John Doherty).1h31.

La révolution irlandaise, au début du dix-neuvième siècle. Michael Martin, en fuite, est sauvé des Dragons Britanniques par le chef révolutionnaire John Doherty, déguisé en pasteur.

   
1955 Tout ce que le ciel permet
(All that Heaven allows). Avec : Jane Wyman (Cary Scott), Rock Hudson (Ron Kirby), Agnes Moorehead (Sara Warren). 1h29.

Veuve d'âge mûr, Carey Scott mène une vie terne et sans histoire dans une petite localité de Nouvelle-Angleterre, se consacrant au bonheur de ses deux enfants Ned et Kay, qui viennent d'entrer à l'Université. Mais Carey rêve encore d'un grand amour. C'est dans cette disposition d'esprit qu'elle rencontre Ron Kirby, le séduisant pépiniériste - de quinze ans plus jeune qu'elle - engagé par ses soins pour s'occuper de son jardin...

   
1955 Demain est un autre jour
(There's always tomorrow). Avec : Barbara Stanwyck (Norma Miller), Fred MacMurray (Clifford Groves), Joan Bennett (Marion Groves). 1h24.

Clifford Groves, homme d'affaire prospère, propriétaire d'une fabrique de jouets, se sent négligé par sa femme Marion. Il rencontre par hasard un amour de jeunesse, Norma Miller, et la revoit encore une fois par hasard dans le désert, où il est parti sans sa femme qu'une blessure a contrainte de rester à la maison...

   
1956 Ecrit sur du vent
(Written on the wind). Avec : Rock Hudson (Mitch Wayne), Lauren Bacall (Lucy Moore Hadley), Robert Stack (Kyle Hadley). 1h39.

Kyle Hadley, fils d'un magnat du pétrole, s'éprend de Lucy, une publiciste rencontrée à New York. Il l'emmène à Miami, à bord de son avion personnel, et l'épouse le soir même! Lucy n'est pas dupe de l'aisance affectée par Kyle et se rend compte de sa fragilité. Une fois à Hadley Ville, Texas, le couple connaît une vie d'enfer...

   
1957 Les ailes de l'espérance
(Battle hymm). Avec : Rock Hudson ( Col. Dean Hess), Anna Kashfi (En Soon Yang), Dan Duryea (Sgt. Herman), Don DeFore (Capt. Skidmore), Martha Hyer (Mary Hess). 1h48.

Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, Dean Hess, pilote de bombardier, détruit par inadvertance un orphelinat. Rongé par le remords, il est affecté après la guerre, en Corée comme missionnaire.

   
1957 Les amants de Salzbourg
(Interlude). Avec : June Allyson (Helen Banning), Rossano Brazzi (Tonio Fischer), Marianne Koch (Reni Fischer), Françoise Rosay (la comtesse Reinhart).

Helen Banning arrive à Munich pour travailler aux services d'information. L'organisation d'un concert lui fait rencontrer Tonio Fischer, un chef d’orchestre renommé. Bien que le docteur Morley Dwyer, un de ses compatriotes, lui fasse une cour discrète mais assidue, Helen s’éprend de Tonio, dont elle accepte les invitations et suit les concerts en coulisses…

   
1957 La ronde de l'aube
(The Tarnished Angels). Avec : Rock Hudson (Burke Devlin), Robert Stack (Roger Shumann), Dorothy Malone (LaVerne Shumann).1h30.

1932. Le journaliste Burke Devlin s'intéresse au meeting d'acrobatie aérienne qui doit avoir lieu à La Nouvelle Orléans, et plus particulièrement au pilote Roger Shumann, qu'il héberge chez lui. Roger est accompagné de son fils Jack, de son mécanicien Jiggs et de son épouse Laverne, laquelle se confie à Devlin et lui raconte comment, aimée de Roger et Jiggs, elle épousa le premier après que les deux hommes l'aient jouée aux dés...

   
1958 Le temps d'aimer et le temps de mourir
(A Time to love and a time to die). Avec : John Gavin (Ernst Graeber), Liselotte Pulver (Elizabeth Kruse). 2h12.

Revenant du front russe en 1944 pour trois semaines de permission, Ernst Graeber trouve sa ville en ruines et sa maison enfouie sous les décombres. Alors qu'il est à la recherche de ses parents disparus, il rencontre Elizabeth Kruse, fille du médecin de la famille. Ce dernier a été envoyé dans un camp de concentration. Ernst et Elizabeth sont immédiatement attirés l'un par l'autre. Durant ces trois semaines, ils vont connaître un bonheur précaire au milieu des bombardements, dans un monde qui agonise...

   
1959 Mirage de la vie
(Imitation of Life). Avec : Lana Turner (Lora Meredith), John Gavin (Steve Archer), Sandra Dee (Susie à 16 ans). 2h05.

Lora Meredith veut être actrice. Veuve, elle élève sa petite fille Susie avec l'aide d'Annie, une jeune femme noire qu'elle a recueillie. Sarah Jane, la fillette d'Annie, souffre d'autant plus de ses origines qu'elle est blanche de peau comme son amie Susie. Cela ne va pas sans créer quelques problèmes supplémentaires à Lora qui se fraye un chemin vers la gloire avec l'aide d'Allen Loomis, son imprésario...

   
1975 Parlez-moi de la pluie et laissez-moi écouter
(Sprich mit mir wie der Regen). D'après la pièce en un acte de Tennessee Williams, Talk to me like the rain and let me listen. Avec Renate Reger, Christian Quadflieg. 0h12.

Une femme assise à la fenêtre d'une chambre pauvrement meublée regarde la pluie qui tombe. L'homme est allongé sur le lit : avec peine, il revient à lui après plusieurs jours de fête dans les bars de la ville, délaissant sa femme sans argent ni nourriture. C'est l'heure des explications.

   
1977 La nuit de la saint Sylvestre
(Sylversternach). D'après la pièce St Sylvestre - Un dialogue, d'Arthur Schnitzler. Avec: Hanna Schygulla (Agathe), Christian Berkel (Emil). 0h18.

La table porte encore la trace de la Saint-Sylvestre : les restes d'un copieux repas. Les invités se sont à présent retirés dans le salon, mais une femme, Agathe, reste seule dans la pièce. Par la fenêtre ouverte, elle regarde la neige tombée. Emil, le fils de la maison, s'approche et l'informe sur le déroulement de la fête à venir. Mais la discussion dérape et Emil se prend à rêver du rendez-vous secret qu'il aura plus tard dans la soirée.

   
1978 Bourbon street blues
Avec : Anne-Marie Dueringer (Miss Miller-Raczinski), Doris Schade (Mrs Wire), Rainer Werner Fassbinder (l'écrivain Tchékhov). 0h24.

Dans un bordel de la Nouvelle-Orléans, une femme reçoit la visite de sa logeuse qui la menace de l'expulser si elle ne rembourse pas ses dettes dans les vingt-quatre heures. La femme proteste : ses origines familiales ne lui valent-elles pas un peu d'égards ? Et ces cafards qui envahissent sans cesse sa chambre ? Un voisin vient alimenter ses reproches.