Unholy love

1932

Genre : Drame social

Librement inspiré de Madame Bovary . Avec : Joyce Compton (Sheilla Bailey Gregory), H.B. Warner (Dr. Daniel Gregory), Lila Lee (Jane Bradford), Lyle Talbot (Dr. Jerome Preston 'Jerry' Gregory), Beryl Mercer (Mrs. Cawley), Ivan Lebedeff (Alex Stockmar), Jason Robards Sr. (Simmington), Kathlyn Williams (Mrs. Mary Bradford). 1h15.

1932, Rye, Etat de New York. Le chauffeur du docteur Daniel Gregory le conduit chez le vieux jardinier Bailey. C'est, Jerry, le fils du docteur, lui-même jeune médecin, qui l'a appelé car il n'a plus d'espoir de sauver le père de la belle Sheila dont il est visiblement très amoureux. Le docteur a fait signe à son fils qu'il n'y a plus d'espoir et demande au couple de l'attendre dans la pièce d'à côté. Il offre un dernier cigare au vieux Bailey qui meurt bientôt. Le docteur Daniel annonce le décès à son fils .... qui lui apprend qu'il vient d'épouser Sheila.

Soucieux, Le docteur Daniel Gregory s'en vient retrouver son amie, la riche Mary Bradford à laquelle il apprend le mariage de son fils. Celle-ci est tout aussi désolée que lui : elle croyait, comme tout le monde, que le jeune Jerry serait un jour le mari de sa fille, Jane Bradford, avec laquelle il formait un couple très recherché. Jane survient et s'inquiète des visages consternés qui l'accueillent. Très amoureuse de Jerry, elle crut un instant à la mort de celui-ci et est presque soulagée d'apprendre qu'il s'est marié... même si elle s'en attriste bientôt.

Jerry est très heureux de sa vie conjugale avec Sheila. Celle-ci pressant pourtant que la bonne société ne se pressera pas pour répondre à leur invitation pour le thé après leur voyage de noces. Et, effectivement, à six heures, personne n'est venu dans le salon de Sheila. Elle sort dans le jardin et rencontre ses voisins jouant au tennis, le bel Alex Stockmar et l'entreprenant Simmington. Celui-ci lui propose de lui donner des cours de tennis.

Mary Bradford se fait l'écho de la rumeur malveillante entourant ces cours de tennis et s'oppose à ce que Jane rende visite à Sheila.

Sheila ne semble plus guère prendre goût au tennis et se plaint à son mari qu'elle la délaisse pour aller travailler. Daniel, surprenant la conversation, lui propose de l'amener au club 400 pour y danser. Mais il n'a pas réservé de table et pour éviter une humiliation à Sheila doit compter sur une invitation de la bonne société. Mary Bradford s'y refuse mais Jane, toujours aussi généreuse, propose aux amis avec lesquels elle dine de les accueillir à leur table. L'un d'eux fait danser Sheila mais, au retour à table, sa femme insulte celle-ci. Jane demande alors au couple de quitter la table. L'un des convives est Alex Stockmar qui propose alors de finir la soirée chez lui. Il flirte avec Sheila sous l'œil inquiet de Jane et Daniel.

Le lendemain, Sheila revient chez Stockmar en prétextant avoir oublié son étui à cigarettes. Celui-ci n'est pas dupe et ils deviennent amants.

Les semaines ont passé. En souvenir de leur première fois, Stockmar a offert un étui à cigarettes à Sheila mais il refuse de s'enfuir avec elle. Sheila l'amène dans la maison de son père, tenue dorénavant par Mrs. Cawley, une vieille servante qu'elle loge gratuitement tout en emménagement son intérieur avec goût. Stockmar ne parait pas très convaincu mais apprécie d'avoir dorénavant un lieu de rendez-vous.

Sheila joue aux échecs avec Daniel qui continue de tenter de la distraire pendant les absences de son mari. Lorsqu'il rentre, Jerry s'inquiète des dépenses de sa femme pour Mrs. Cawley qu'il accepte pourtant. Daniel se montre aussi rassurant mais s'inquiète et ne tarde pas à faire parler Mrs. Cawley qui se désole de l'immoralité de Sheila.

Daniel convoque Sheila et lui fait avouer son amour pour Alex Stockmar. Il ne voit alors comme solution que de demander à celui-ci de quitter la ville. Sheila ne l'accepte pas et court prévenir son amant. Il n'est pas chez lui ni dans leur maison de rendez-vous. Mrs. Cawley lui indique cependant la lettre qu'il lui a laissée et qu'elle ne devait lire que le lendemain. C'est une lettre de rupture dans laquelle il lui dit quitter la ville. Sheila se précipite chez lui alors qu'il termine ses valises. Alex lui confirme son départ et Sheila' éplorée, menace de se suicider quand survient Jane avec qui Alex devait partir en voyage. Celle-ci, devant le départ affolé de Sheila craint qu'elle ne se tue et la poursuit en voiture. Sheila conduit trop vite et franchit la rambarde d'un pont pour tomber dans la rivière. Sheila constate sa mort et prend la lettre d'Alex qu'elle tenait encore dans ses mains.

Un policier recueille la déposition de Jane chez le docteur Daniel et conclut à un accident. Daniel et Jane, conscients d'un suicide de Sheila, décident de bruler la lettre compromettante pour laisser Jerry croire à l'innocence de celle qui fut sa femme.

Madame Bovary est citée dès le premier carton du générique alors qu'il ne reste apparemment presque rien du roman : une femme qui s'ennuie auprès d'un mari médecin, prend un amant et se suicide après la lettre de rupture de celui-ci. Cette première version de Madame Bovary à l'écran est donc une simple analogie. L'action est transplantée à Rye, état de New York, dans les années 1930. Tous les personnages du roman sont renommés.

Après l'adaptation condensation de Minnelli en, 1949, celle de King Vidor, la même année, La garce, fera le même usage du roman, très populaire aux U.S.A.; la quatrième version américaine sera une transposition plus classique.

Cette adaptation romanesque d'Albert Ray est au service d'une vision critique de l'entre-soi de la bonne société. Sheila est la fille du jardinier et aime sincèrement Jerry qui la délaisse pourtant. Des lors, elle n'a aucune chance d'intégrer la bonne société qui la méprise et elle trouve refuge auprès du bel mais volage Alex.

Plus inattendu, le rôle du père, le très sympathique et compréhensif chirurgien Daniel, qui fait tout pour protéger son fils et comprendre Sheila et tenter sincèrement de vaincre l'ostracisme social dont elle est victime, alors qu'il préfère Jane et entretient une relation très complice avec elle. Jane est aussi un personnage ajouté au roman, modèle de sensibilité et de générosité.

Jean-Luc Lacuve le 02/09/2015