Tableau avec chutes
1996

A partir du Paysage avec la chute d'Icare, de Brueghel, le realisateur suscite chez différentes personnalites belges les impressions et les reflexions que le tableau leur inspire.

Filmé de juin à octobre 1996, ce journal, parsemé d’actualités, propose aussi une vue en coupe de la Belgique pendant cette période.

« Un homme laboure son champ, un berger regarde le ciel, un bateau navigue lentement vers le port, la mer est calme. Un homme se noie. » Dans le tableau, Icare, le naufragé, n’est pas en évidence visuelle. Mais il est là. Avec ce constat, Pazienza part en quête. Les questions se déclinent : sur la réalité des images et l’indifférence à ce qu’on ne sait pas voir, sur la sélection qu’opère le point de vue et la violence qui en découle.

Peut-on tout voir ? Voir, est-ce interpréter ? Le regard est-il un leurre ? Regarder, c’est peut-être avoir une certaine idée du bonheur… L’histoire d’Icare, passion et chute, opposée à l’art de ne pas tomber, s’entrelace avec celles de conflits sociaux, jusqu’au jour où le pays entier accuse les gouvernants de ne pas avoir voulu voir ce qu’il fallait voir.

« Tableau avec chutes est constitué d’un mélange de divers éléments : un journal que j’ai tenu pendant plusieurs mois entre juin et octobre 1996, une série d’entretiens avec le Premier ministre belge, des chômeurs, des psychanalystes, mes parents, des écrivains flamands…et, enfin, une enquête autour du tableau Paysage avec la chute d’Icare. Le tableau de Bruegel est une mise en scène très astucieuse. Notre regard est attiré par la tache rouge au centre, un personnage et sa charrue, en nous incitant à croire qu’il s’agit d’une chose très importante. Mais ça n’est pas le cas. Le regard découvre le sujet, Icare, en train de se noyer (…) C’est un peu à partir de cette question de l’œil et du regard que je me promène dans mon film. Il n’y a même qu’une seule question qui le traverse du début à la fin : qu’est ce que regarder veut dire ? » (Claudio Pazienza)

 

 

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Genre : Documentaire. 1h44.