Le clan des irréductibles
1971
   

La vie des bûcherons en Oregon est de plus en plus difficile. Le prix du bois a chuté et les syndicats tentent d'organiser une grève. Tous s'y rallient, à l'exception de la famille Stampar, une tribu d'irréductibles dont la devise est " Never give an inch " (" Ne pas céder d'un pouce "). Le patriarche, Henry, a eu un fils (Hank) d'une première épouse, morte peu après. Il s'est remarié avec une jeune femme qui, ne supportant pas la solitude des montagnes et l'atmosphère étouffante du clan, est partie en emmenant avec elle son fils Leland, dit " Lee ". Aujourd'hui, Henry fait tourner l'entreprise avec Hank, son cousin Joe Ben et leurs épouses respectives, Viv et Jan. Malgré la pression insistante des délégués syndicaux Floyd et Draeger, ils continuent de couper leur bois et de livrer leurs clients.

Sur ces entrefaites, Lee reparaît. Sa mère s'est suicidée et lui-même a tenté de mettre fin à ses jours. Il est plein de rancune envers son père pour n'avoir pas su rendre sa mère heureuse et envers Hank pour avoir eu jadis une brève aventure avec elle. La seule personne avec laquelle il se sent des affinités est Viv, elle aussi " étrangère " à la tribu.


Considérés comme des briseurs de grève, les Stampar sont en butte à des agressions répétées. Une grue est sabotée et Lee manque d'être fauché par un câble. Par mesure de rétorsion, Hank fait irruption dans le local du syndicat et scie en deux le bureau du délégué. Williard Eggleston, principal commerçant de la ville, se dit désespéré et supplie Hank de se rallier aux grévistes afin que le conflit aboutisse et que les affaires reprennent. Peu après, il s'électrocute en réparant l'affiche lumineuse de son cinéma, un accident que tous prendront pour un suicide et dont ils rendront responsables les Stampar.


Sortant de sa réserve, Viv affronte son mari et son beau-père et leur demande de faire des concessions, mais ils restent fermes sur leurs positions. Lors d'une coupe de bois, un drame se produit : écrasé par un arbre, Henry est emmené par Lee à l'hôpital, tandis que Hank tente de dégager Joe Ben, coincé sous un tronc dans la rivière. Toutefois, ses efforts sont inutiles et le malheureux finit par mourir noyé. Suivant les conseils de Lee, Viv décide de quitter définitivement la région. Henry étant mort, Hank et Lee descendent seuls la rivière avec leur cargaison de bois. À l'avant du remorqueur, le bras coupé d'Henry fait un geste obscène à l'intention des bûcherons assistant, de la rive, à cette insolente manifestation d'indépendance.

Paul Newman participait aussi aux luttes sociales et politiques, ce qui explique son choix d'une œuvre engagée de Ken Kesey (auteur par ailleurs de " Vol au-dessus d'un nid de coucou "). À l'origine, il ne comptait pas assurer la mise en scène, mais il dut s'y résoudre, faute d'avoir trouvé un candidat. Le film valut à Richard Jaeckel une nomination à l'Oscar du Meilleur Second Rôle masculin. La scène de sa noyade reste en effet un moment inoubliable du film.

 

 

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(Sometimes a Great Nation). Avec : Paul Newman (Hank Stamper), Henry Fonda (Henry Stamper), Lee Remick (Viv Stamper, la femme de Hank), Michael Sarrazin (Leland Stamper), Richard Jaeckel (Joe Ben Stamper), Linda Lawson (Jan Stamper, la femme de Joe Ben), Cliff Potts (Andy Stamper), Sam Gilman (John Stamper), Lee de Broux (Willard Eggleston), Jim Burk (Biggy Newton). 1h53.