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"Mémoire des lieux. Une salle de projection dans la grande maison d'Autheuil,
département de l'Eure : des bobines, des cassettes, des photos, des placards.
Ce que l'on vous propose ici, ce n'est pas la vie de Simone, elle l'a racontée
mieux que personne dans La nostalgie n’est plus ce qu’elle était, ce n'est
pas sa carrière, d'excellentes émissions de télévision y ont pourvu, c'est
le contenu d'un placard, des petits bouts de mémoire en vrac, un voyage à
travers les images qu'elle gardait", avertit Chris Marker au début de ce portrait.
Ami et témoin privilégié de la vie de Simone Signoret, parce que leurs chemins n'ont jamais cessé de se croiser depuis qu'ils se sont rencontrés à l'époque du lycée Pasteur, à Neuilly-sur-Seine, Chris Marker fera, le plus beau des films hommage à celle qui disait avoir la nostalgie de la mémoire non partagée.
Mémoires
pour Simone est réalisé dans l'urgence et en dehors de tout cadre juridique
à la demande du 39e Festival de Cannes 1986, un an après la
mort de l'actrice et présenté hors compétition
Yves Montand avait ouvert au cinéaste les placards aux trésors de leur maison refuge d'Auteuil-Authouillet dans l'Eure. Chris Marker y a déniché des films de famille chaleureux, des photos méconnus, des objets insolites... Des "petits bouts de mémoire en vrac" qu'il relie dans son art poétique avec des extraits de films, d’émissions de télévision et d’interviews, accompagnés de passages du livre de la comédienne, La nostalgie n’est plus ce qu’elle était, lus par François Périer.
Le film est resté inexploité depuis près de trente ans. Alors que le Centre Pompidou inaugure, le 16 octobre 2013, une rétrospective de l’œuvre de Chris Marker, ARTE célèbre ausi le grand cinéaste un an après sa mort en proposant des films rares à l’antenne dont celui-ci, sur le Web et en DVD.
