To be or not to be

1942

Thème : Résistance

Avec : Carole Lombard (Maria Tura), Jack Benny (Joseph Tura), Robert Stack (le lieutenant Sobinski). 1h39.

En 1939, dans un théâtre de Varsovie, un jeune lieutenant aviateur quitte chaque soir sa place pour filer dans la loge de la belle Maria Tura, dès que Joseph Tura, le mari, attaque le grand monologue de Hamlet, "to be or not to be".

Les Allemands ont envahi la Pologne et le jeune lieutenant aviateur, parachuté de Londres entraine toute la troupe dans un jeu dangereux pour sauver juifs et résistants.

Un agent nazi, le professeur Siletzky, a réussi à s'approprier la liste des familles des pilotes polonais cantonnés en Grande-Bretagne. Le lieutenant Sobinsky a pour mission d'intercepter cette liste avant qu'elle ne devienne une redoutable arme de chantage entre les mains de la Gestapo. Il s'est caché au domicile d'une actrice dont il est amoureux, Maria Tura. Mais la jeune femme, volage et mariée à un médiocre comédien, Joseph Tura, se laisse faire la cour par le professeur Siletzky.

Mis dans la confidence, Tura accepte d'aider sa femme et le lieutenant dans sa délicate mission. Avec la complicité de la troupe de comédiens, Joseph Tura se substitue au professeur Siletzky tué par la résistance et parvient ainsi à rencontrer le colonel Erhardt, chef de la Gestapo...

La troupe au grand complet parvienda après mille péripéties à reprendre la liste compromettante puis, avec l'aide d'un comédien grimé en Hitler, à fuir la Pologne pour l'Angleterre.

A sa sortie, le film est mal reçu car la guerre vient d'être déclarée alors que les nazis sont montrés ici comme des clowns presque inoffensifs. Un traitre se croit dans le bureau du chef de la Gestapo : il est dans un décor de théâtre. Hitler, venu en visite officielle est remplacé par un sosie. Pour s'emparer d'un document livrant aux nazis tout un réseau de résistance, Maria Tura séduit un colonel allemand. Et tout en risquant sa vie sous des déguisements les plus divers, Joseph Tura trouve encore le temps de cabotiner.

Dans un mélange incroyable de suspense et de rire, la mécanique satirique de Lubitsch atteint une à une toutes ses cibles : la vanité infinie des acteurs, le petit ballet éternellement recommencé de l'infidélité conjugale, et surtout la monstruosité et l'imbécilité sans borne des dignitaires nazis.

Phrases célèbres : "Ainsi, ils me surnomment Ehrardt-camp de concentration" demande, satisfait, un commandant nazi. Un autre officier, donnant son avis sur un acteur, lance : "Il a fait à Shakespeare ce que nous faisons à la Pologne"

Enfin, célèbre dialogue à double sens entre le lieutenant Sobinski et Maria Tura :
- Parlez-moi de vous.
- Eh bien, je pilote un bombardier
- Que ce doit être palpitant !
- Je ne sais pas si ça l'est mais je peux lâcher trois tonnes de dynamite en deux minutes.
- Vraiment (rêveuse).
- ça vous intéresse (plan de coupe sur l'habilleuse avec un air entendu)... Viendrez-vous voir mon avion ?
- Certainement
- Je passerai vous prendre
- Je serai demain à deux heures à l'aéroport (reprenant ses esprits).
- J'espère que vous pardonnerez ma maladresse, c'est la première fois que je fais la connaissance d'une actrice.
- Et moi d'un monsieur qui lâche trois tonnes de dynamites en deux minutes.